Laos. Un Etat fragile et convoité
Le Laos, ce petit pays communiste, qui a vécu replié sur lui-même pendant plus de vingt ans, n’entretenant des liens qu’avec les grands frères vietnamien et russe, s’est progressivement ouvert à l’économie de marché et a intégré l’Association des nations du Sud-Est asiatique.
en 1997. Situé à un carrefour stratégique entre le sud de la Chine, la Thaïlande et le Vietnam, le Laos se désenclave sous l’impulsion de nouveaux enjeux régionaux. Constructions de routes, de ponts, implantations d’entreprises étrangères, concessions sur la terre, projets miniers et hydrauliques. Mais à qui profite vraiment ce mode de développement ?
« Les Australiens exploitent nos mines, les Thaïlandais achètent notre électricité, les Chinois et les Vietnamiens plantent des hévéas, les Malais exploitent nos forêts, et nous, nous regardons passer les camions sur les nouvelles routes qui traversent notre pays », constate avec impuissance un Laotien. « À ce rythme-là, si nous n’arrivons pas à résister aux pressions extérieures, le Laos pourrait bien disparaître d’ici cinquante ans. »
Pour ce petit pays où le secteur agricole continue à employer près de 75 % de la population et où l’économie est très peu développée, la marge de manœuvre est extrêmement étroite entre la protection de ses propres intérêts et le besoin vital d’investissements étrangers. Un dilemme qu’illustre parfaitement l’enjeu des concessions accordées par le Laos – pays le plus faiblement densifié de la région – aux puissants voisins chinois et vietnamiens, avides de terres et de matières premières.
Dans la région de Pakse, au sud du Laos, des milliers d’hectares de savanes, d’herbes à paillotes, de rizières, de plantations de bambous, d’ananas, de tecks ont été rasés en quelques mois par les bulldozers de la compagnie vietnamienne General Rubber Company. Privant des milliers de paysans de ressources essentielles et des revenus tirés de la vente de leurs produits. Cette compagnie a obtenu des autorités de la province de Champasak des concessions de terres pour trente ans, et a déjà planté plus de 10 000 hectares d’hévéas.
Forts du soutien des autorités locales, les Vietnamiens ont exercé des pressions énormes sur les populations, détruisant durant la nuit, des arbres, des plantations, sans même avoir pris contact avec les paysans. Les agriculteurs ont bien tenté de protéger leurs productions, allant jusqu’à se dresser devant les bulldozers armés de leurs seuls coupe-coupe. Mais en vain. Un chef de village s’indigne des moyens employés. Il explique que les paysans n’ont reçu que 200 000 kips par hectare (environ 20 dollars), et des indemnités dérisoires pour leurs productions : moins d’un dollar pour un plant de teck vieux de vingt ans, 200 kips pour un plan d’ananas, alors que l’ananas est vendu plus de 3 000 kips pièce sur le marché.
Grand frère vietnamien
Ces paysans sans terre n’ont plus qu’une seule issue : travailler comme simple ouvrier agricole pour la société vietnamienne pour des salaires d’environ 1,50 euro par jour. Une société qui refuse d’ailleurs de former les Laotiens pour les postes qualifiés. « Ils nous considèrent comme des fainéants, explique un paysan en colère, et ils réservent le travail de la saignée des hévéas et la conduite de tracteurs, mieux rémunérés, à leurs seuls compatriotes. »
Un mépris des populations locales qui peut s’avérer lourd de conséquences. « Quand on sait, explique un consultant étranger, qu’il faut un saigneur pour un hectare, cela veut dire qu’à terme plus de 10 000 Vietnamiens, auxquels il faut ajouter leurs familles, pourraient venir dans cette région où leur communauté est déjà très importante. » Une forme de colonisation économique et démographique qui inquiète profondément les Laotiens dont l’histoire est marquée par les multiples invasions, notamment thaïlandaises, et par les années de colonisation française.
Sans parler des dégâts environnementaux causés par cette monoculture intensive, dénoncés par une étude commanditée par l’Agence française de développement au Laos (AFD). La compagnie vietnamienne, qui au départ voulait obtenir 50 000 hectares de concessions, avait sollicité un prêt auprès de l’AFD d’Hanoï. « Consultés par Hanoï, explique Zacharie Mechalie, chargé de mission à l’AFD Laos, nous avons commandité une étude qui a duré dix-sept semaines. Ses conclusions ont été très négatives à la fois sur les modes de compensation, les risques environnementaux et les pressions inadmissibles exercées. » Devant le refus des Vietnamiens de revoir le projet en tenant compte des critères environnementaux et sociaux, l’AFD n’a pas accordé de financement. « De toute façon,
souligne Zacharie, le Laos n’est pas en mesure de résister aux pressions exercées par le grand frère vietnamien. Il ne fait pas le poids. »
Pas d’espace politique, ni démocratique
À l’image du mentor vietnamien, le Laos reste l’un des derniers pays communistes où le Comité central du Parti révolutionnaire populaire lao (PRPL), plus de trente ans après sa prise de pouvoir, continue de décider de toutes les orientations politiques, économiques et sociales du pays, appuyé par l’armée. Pas de droit d’association, pas de liberté d’expression, ni de la presse. Les Laotiens qui témoignent dans ce reportage sur des sujets politiques, ou délicats comme celui des concessions, ont d’ailleurs demandé que leur nom ne soit pas cité. Ce qui ne les empêche pas d’être très critiques vis-à-vis d’un régime qu’ils jugent miné par la corruption et l’immobilisme et dirigé, jusqu’au récent changement de gouvernement, en juin 2006, par « des vieux révolutionnaires, des militaires accrochés au pouvoir qui ne connaissaient rien à l’économie ». Aucune opposition n’est tolérée, et les leaders des mouvements d’opposition vivent tous en exil. Nombre d’entre eux ayant fui le pays après l’arrivée des communistes en 1975.
Les rares personnes, comme ce groupe d’étudiants, à avoir osé défier le pouvoir en place en réclamant, lors d’une marche pacifique organisée dans la capitale Vientiane, en octobre 1999, des réformes démocratiques, sont toujours en prison, huit ans plus tard. Mais devant le tollé provoqué par l’affaire de concession, reprise par les médias locaux, dénoncée par des ONG, le gouvernement a semblé pour la première fois prendre conscience du danger. Au mois de juillet, le Premier ministre Bouasone Bouphavanh, a décidé de suspendre sine die l’octroi des concessions. Signe inhabituel, dans ce pays totalitaire où les décisions sont rarement publiques, il est monté au créneau au Parlement pour s’interroger sur l’intérêt de telles concessions pour le Laos et sur leurs impacts sur le développement local.
Toute la question étant de savoir s’il n’est pas déjà trop tard pour stopper cette vague expansionniste qui touche aussi les régions montagneuses du nord du pays, via les nombreuses concessions accordées à la Chine. Et si la décision prise par le Premier ministre sera appliquée par des gouverneurs de provinces, des chefs de districts, des hauts fonctionnaires que certains accusent de toucher en sous-main de juteuses commissions. « Après plus de trente années de régime unique, les jeunes, explique une professeur de lycée, sont très désabusés. Il n’y pas d’espace politique, pas d’alternative à court ou à moyen termes, très peu d’emplois. »
Dans l’attente de changements
Comme de nombreux Laotiens, elle veut espérer que le nouveau Premier ministre Bouasone Bouphavanh, nommé à ce poste en juin 2006, pourra faire évoluer un système qui paraît pourtant totalement verrouillé. Cet homme âgé d’une cinquantaine d’années, n’est pas issu de la génération qui a pris le pouvoir après la révolution et n’appartient pas à l’armée. Mais deux des quatre Premiers ministres du gouvernement sont des généraux, ce qui montre que l’armée n’est sans doute pas prête à lâcher du lest. Dans cette bataille entre les modernes et les anciens, tenants forcenés de l’immobilisme politique, quelle sera sa marge de manœuvre face au poids du parti et de l’armée. Autre signe timide d’évolution, sous la pression de l’Asean*, l’Assemblée nationale, qui n’était qu’une simple chambre d’enregistrement, a désormais un rôle plus important et ses débats, chose inimaginable il y a quelques années, sont désormais retransmis par la télévision. Comme le dit un Laotien, dans un demi sourire : « Vous, en France, vous pouvez percevoir les premiers changements cent jours après l’arrivée de votre président Sarkozy, ici, tout est très lent. Pour savoir si quelque chose va bouger avec cette nouvelle équipe, il faudra peut-être trois ans, ou beaucoup plus. Le Laos, c’est l’école de la patience. »
Hélène Jullien
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Repères historiques
1893 : La Thaïlande cède aux Français tous les territoires à l’est du Mékong.
1904 : Les frontières du Laos actuel sont établies.
1945 : Les Japonais occupent le Laos.
1945-1949 : La résistance à la présence française s’intensifie.
1949 : Le Laos est reconnu comme « État indépendant associé à la France ».
1950 : Création du Pathet Lao, communiste.
1953 : Le pays obtient son indépendance.
1956 : Premier gouvernement de coalition entre le Pathet Lao, les royalistes neutralistes, et les royalistes pro-américains.
1964 : Après une tentative de coup d’État par l’armée, le Pathet Lao quitte le gouvernement de coalition. C’est le début d’une guerre civile de neuf ans.
1964-1973 : Au mépris des accords de Genève, qui reconnaissent la neutralité du Laos, les Américains bombardent l’est du pays.
1973 : Après le désengagement américain, le gouvernement est dominé par le Pathet Lao.
1975 : La République populaire lao est proclamée, ce qui entraîne l’exode de 30 000 Laotiens.
1997-98 : La crise financière asiatique frappe gravement le Laos en raison de sa dépendance économique envers la Thaïlande.
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Un réseau d’économie solidaire
Le Laos, qui a vécu en autarcie pendant plus de vingt ans, sans développer de politique économique, reste en marge de la croissance asiatique. Dans un contexte où toute initiative privée demeure suspecte, une association partenaire du CCFD a réussi à créer à partir d’un réseau basé sur le commerce équitable et le microcrédit, la première société agro-alimentaire d’exportation du pays. Face à l’ampleur des pressions extérieures, son action pour renforcer l’économie locale en organisant les communautés paysannes est devenue vitale.
Au nord-est du pays, dans la province du Xieng Khuang, à une trentaine de kilomètres de Phonsavan, non loin de la frontière vietnamienne, Bouasone, chef du village de Bana Ou, est producteur de riz. « Jusqu’ici, explique-t-il, nous vendions notre production aux Vietnamiens. Ils sont très durs en affaires et ils achètent à très bas prix : en moyenne 1 500 kips le kilo (moins de vingt centimes d’euros), avec un cours variable selon le marché ; un prix qui nous permettait à peine de vivre et de couvrir nos prix de production. Depuis deux ans, Lao Farmers Products nous l’achète 2 200 kips, avec un prix garanti. » Lao Farmers Products est une société agro-alimentaire laotienne qui soutient les petits producteurs et trouve des débouchés pour leurs produits.
Elle les transforme sur place au Laos dans six ateliers et exporte 70 % de sa production en Europe, via la filière du commerce équitable. Sécurisé par cette nouvelle indépendance vis-à-vis des cours du marché, Bouasone a pu investir dans un de ces petits motoculteurs qui, peu à peu, remplacent dans les rizières la force des bœufs.
Cet homme d’une cinquantaine d’années, aux yeux pétillants d’intelligence, obligé d’interrompre ses études à dix ans en raison de la guerre (voir encadré) est surtout fier de pouvoir envoyer les plus âgés de ses sept enfants au collège, dans une filière technique. Une chance, car dans ces régions montagneuses, la plupart des enfants doivent arrêter l’école au niveau du primaire, faute de transport pour se rendre au collège le plus proche, souvent distant de plusieurs dizaines de kilomètres.
Dans les villages environnants, le bouche à oreille a fonctionné. Deux cent vingt-sept producteurs de riz ont rejoint la coopérative nouvellement constituée, qui s’est également lancée dans la production de fruits de la passion et prévoit de relancer la production d’un thé très ancien, dans les prochains mois… Pour répondre aux critères du commerce équitable, les producteurs ont dû faire évoluer leurs pratiques. Formé par Lao Farmers Products, Bouasone leur a appris comment faire des engrais organiques (mélange de fumier et d’écorce de riz). Le résultat est double. D’une part, le remplissage du grain est meilleur et le rendement a augmenté. Il est passé de 2 à 3 tonnes par hectare à 4 tonnes en moyenne. D’autre part, les paysans, dont la terre enrichie s’épuise beaucoup moins vite, ne sont plus obligés de détruire la forêt pour défricher de nouvelles surfaces.
L’an dernier, Bouasone qui n’avait jamais pris l’avion, ni même quitté son pays, est venu en France dans le cadre de la quinzaine du commerce équitable, à la demande de la coopérative Éthiquable. Dans les grandes surfaces, ce paysan sidéré devant les rayons débordant de marchandises s’est senti étonnamment à l’aise face aux consommateurs français : « Je n’ai eu aucun problème pour parler de mon métier, de sujets techniques que je connais très bien. Je leur ai expliqué comment, avec la prime du commerce équitable, nous avions développé l’irrigation dans le village et comment la création de cette coopérative avait renforcé les liens dans notre communauté. Il y a d’ailleurs près de trois cents producteurs qui souhaiteraient nous rejoindre, mais pour ça il faudrait que nous ayons plus de commandes. »
Cette évolution correspond pleinement à l’orientation prise, il y a quelques années, par les fondateurs de Lao Farmers Products, Sendgao Vangkeosay et Sisaliao Svengsuka. Ils ont toujours pensé que seule la qualité de leurs produits, issus de l’agriculture biologique, leur permettrait de trouver un créneau face à la déferlante sur le marché laotien des produits standardisés thaïlandais, commercialisés par les multinationales. Il faut, explique Sendgao : « renforcer l’économie locale par l’économie solidaire pour mieux résister aux pressions extérieures qui sont de plus en plus grandes dans une économie libérale mondialisée, sans règles. »
Des commerçants chinois aux méthodes musclées
Car ces microprojets de développement qui s’appuient sur les populations, sont menacés depuis deux ou trois ans par l’arrivée de commerçants chinois. « Dans la montagne de Phousanh Noy, à l’est de Ponsavan, nous relancions des plantations d’un thé très ancien, d’excellente qualité. Nous avons formé les villageois à la taille et nous étions en train de créer un atelier de séchage. Quand les Chinois sont arrivés dans la région, ils ont acheté d’énormes concessions pour planter du thé, menaçant notre projet. Nous avons dû conclure un accord avec les autorités pour préserver les intérêts des paysans. » Des commerçants chinois, présents partout dans le pays, et dont les méthodes « musclées » fragilisent l’économie locale.
« Ils ne font aucun investissement, explique Sisaliao. Ils viennent au printemps, et achètent aux petits producteurs les feuilles de thé deux ou trois fois plus cher que le cours habituel. Avec de telles pratiques, ils cassent le marché. J’ai dû alerter les autorités, prévenir le gouvernement qui a réagi à temps. »
Un rôle de médiateur, joué à de nombreuses reprises par cet homme de soixante-cinq ans, que ses amis nomment affectueusement le « grand bonze ». Notamment chaque fois que l’association, toujours en quête de nouveaux projets, se heurte aux lourdeurs administratives d’un pays sans tradition commerciale, ni économique.
Renforcer l’autonomie des populations
À Kasi, à 150 km au nord de la capitale Vientiane, la saison de l’ananas bat son plein. Dans l’atelier de transformation, une quarantaine de femmes coupent les fruits gorgés de jus, les pressent, puis mettent le jus en bouteilles, tandis que d’autres font cuire les ananas dans d’énormes bassines à confiture. « Ces femmes, explique fièrement le chef d’atelier, n’avaient aucune formation avant de venir travailler ici. Leur seul revenu provenait du travail dans la rizière. » Deux jeunes biologistes formés par Lao Farmers Products vérifient le taux de sucre des confitures et les températures de stérilisation des jus de fruits. Un processus de contrôle indispensable pour pouvoir répondre aux normes européennes très strictes sur les importations et obtenir le label du commerce équitable.
À la grande fierté des producteurs des coopératives, quatre variétés de riz dont celle produite par Bouasone, « Le riz petit poussin », ainsi qu’un thé vert, ont obtenu le label Max Havelaar, au cours des deux dernières années.
C’est ici, au cœur de cette région montagneuse, à l’époque très enclavée, qu’a débuté en 1988, l’aventure de ce qui allait devenir un réseau d’économie solidaire, unique dans la région. « Nous voulions faire quelque chose pour notre pays ruiné après des années de guerre, en nous appuyant sur le savoir-faire des paysans pour développer le potentiel agricole de cette région qui est peu exploité », explique Sisaliao. Mais l’argent manque. Les deux amis se tournent alors naturellement vers la France, où tous deux ont fait leurs études supérieures à l’époque de la colonisation française. Ils créent, avec l’appui du CCFD, une association de soutien au développement des sociétés paysannes (l’ASDSP). Dès le départ, et comme ils le feront pour chacun des projets développés ultérieurement, ils s’appuient sur les chefs de villages. Élus pour cinq ans, ils sont les médiateurs idéaux pour organiser les communautés villageoises. En quelques années, grâce à la construction de microbarrages, construits par les paysans eux-mêmes, la région de Kasi va devenir le premier producteur de maïs, de pastèques et de cacahuètes du pays.
L’apport du microcrédit
Afin de permettre aux villageois de diversifier leur production, l’association crée en 1996, la première institution de microcrédit au Laos, avec le soutien financier et technique de la Sidi (voir encadré). Jusqu’alors, faute d’accès aux prêts bancaires, les paysans en difficulté n’avaient que deux solutions : s’adresser à des usuriers à des taux exorbitants, ou vendre leur récolte sur pied. « Contrairement à ce que l’on croit souvent, le microcrédit, explique Sisaliao, ne s’adresse pas aux populations les plus pauvres, mais à celles, qui, grâce à leurs activités sont susceptibles d’avoir accès au réseau marchand, et développent une activité économique grâce aux prêts que nous leur accordons. » Des paysans qui empruntent le plus souvent de toute petites sommes pour acheter un cochon, des filets de pisciculture, des semences. Ils constituent un dossier avec l’aide des salariés de la coopérative de prêts, eux-mêmes formés à la comptabilité et à l’informatique. Les membres de la coopérative sont tous solidaires entre eux, ce qui garantit des taux de remboursement élevés entre 95 et 97 %.
Aujourd’hui, ce réseau s’est étendu avec la création de douze coopératives qui comptent près de 1 300 membres, dans neuf provinces. Des paysans, mais aussi des créateurs des petites entreprises : artisans, pisciculteurs… devenus actionnaires des coopératives de crédit. Ce qui leur permet de participer aux décisions prises lors des assemblées générales, où chaque voix compte. Une autre forme d’apprentissage de la démocratie, dans un pays où les espaces d’expression restent très limités.
Pour faire face à l’extension rapide du réseau, les coopératives sont chapeautées, depuis 2002, par le Fonds coopératif de crédit. Son rôle : accentuer la professionnalisation des coopératives en développant la formation des salariés en management, en comptabilité, en informatique ; mais aussi les refinancer avec l’appui de bailleurs étrangers.
Onze ans plus tard, une deuxième société agroalimentaire Batieng Products a été créée dans le sud du pays, avec toujours le même souci de formation du personnel et de la maîtrise de l’ensemble de la filière de la production : de la transformation jusqu’à l’emballage, puis à l’exportation.
Une impressionnante réussite, qui vaut aujourd’hui à ce réseau solidaire une véritable reconnaissance, même au sein du parti, qui ne peut que s’incliner devant ce succès…
H. J.
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La Sidi
La Sidi a été créée par le CCFD en 1983, afin de prolonger et de diversifier son action dans le domaine économique et renforcer les capacités des partenaires. En Afrique, en Amérique du Sud, en Asie, elle a développé dans une trentaine de pays, des partenariats sur le long terme avec quarante-sept institutions de financement de petites entreprises.
Au Laos, elle est actionnaire du Fonds coopératif à 30 % à qui elle apporte un appui technique. Elle soutient aussi le Réseau de l’économie solidaire en finançant Lao Farmers Products (LFP) et Batieng Products. Grâce à la signature de deux conventions multipartites, la Sidi octroie des prêts au Fonds coopératif, garantis d’une part, par la centrale d’achat Solidar’ Monde et, d’autre part par la coopérative Éthiquable, afin que le Fonds coopératif puisse à son tour prêter au LPF et à Batieng Products.
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