« L’argent fou de la Françafrique » : notre enquête sur les biens mal acquis en BD
Voitures de luxe, œuvres d’art, hôtels particuliers parisiens… La bande dessinée « L’argent fou de la Françafrique » relate pour le grand public l’enquête menée pour dénoncer ce vaste détournement de fonds public par des dirigeants africains au détriment des populations locales. Un récit haletant autour d’un scandale politico-financier révélé par le CCFD-Terre Solidaire.
La quatrième de couverture de la BD plante le décor : « Les banques savaient. Les compagnies pétrolières savaient. La Banque de France savait. Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy, savait. Les services secrets savaient. Les journalistes savaient… et pourtant, personne n’a rien fait ». Le narrateur ? Jean Merckaert, à l’époque chargé de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire, à l’origine des révélations sur l’affaires des biens mal acquis.
Un patrimoine dépassant l’imagination
La BD retrace son enquête menée entre 2006 et 2011 sur les patrimoines considérables accumulés par des dirigeants africains et leurs proches en France. Des biens acquis grâce à des captations illégales de richesses au détriment des populations et pour lesquelles tout le monde a fermé les yeux.
En 2007, une première étude dénonçant ce scandale politico-financier est publiée sur le site du CCFD-Terre Solidaire et téléchargée plus de 100 000 fois. S’ensuit un long combat judiciaire mené par l’ONG Transparency Internationale et l’association de juristes Sherpa qui, avec le soutien du CCFD-Terre Solidaire, déposeront une plainte pour recel de détournements de fonds publics visant plusieurs chefs d’États africains dont des pays pétroliers du golfe de Guinée : Congo-Brazzaville, Gabon et Guinée équatoriale.
Un combat judiciaire toujours en cours
Les 87 pages de bande dessinée relatent cet âpre feuilleton judiciaire et politique qui aboutira en 2017 à la condamnation inédite par la justice française de Teodorin Obiang Nguema, le fils aîné du président équato-guinéen, à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende pour « blanchiment de bien social et recel de détournements de fonds publics ».
Un combat auquel se sont courageusement associés des militants africains, parfois au prix de leur vie, pour dénoncer le mépris des chefs d’État choisissant de s’enrichir illégalement aux dépens des peuples, et avec la complicité de l’État français.
De nombreuses personnalités politiques françaises impliquées
En toile de fond, les subtils rouages de la Françafrique, ce système de corruption généralisé postcolonial entre gouvernements français et africains, sont particulièrement bien documentés, détricotés et vulgarisés.
Tirée à 9500 exemplaires pour sa sortie en novembre, la BD rencontre un grand succès auprès du public et fait l’objet d’une réimpression. Si vous ne l’avez pas encore lue, allez vite chez votre libraire et pensez à l’offrir autour de vous !
Marion Chastain
« L’argent fou de la Françafrique. L’affaire des biens mal acquis » aux éditions Glénat (2018). Par le journaliste Xavier Harel et le dessinateur Julien Solé
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