Les partenaires sud-africains du CCFD-Terre Solidaire se mobilisent
ARESTA
Thème : LUTTE CONTRE LA XENOPHOBIE / INTEGRATION DES REFUGIES
Attiré par le « miracle sud-africain », un nombre croissant de migrants issus de tout le continent africain afflue vers l’Afrique du sud. Sans ressources, pour la plupart ne parlant ni l’anglais, ni l’afrikaans, ni le xhosa (la plus parlée des langues locales), ces réfugiés se retrouvent dans les bidonvilles des alentours du Cap où une grande partie de la population est déjà au chômage. Ils sont alors souvent les principales victimes des rackets et violences xénophobes de ces quartiers. Dans ce contexte, ARESTA s’est donné pour mission de briser l’isolement et l’exclusion économique que subissent les réfugiés et demandeurs d’asile, en leur permettant d’acquérir des compétences linguistiques, sociales et professionnelles nécessaires à leur intégration. Parallèlement, ARESTA lutte contre la xénophobie qui se manifeste au sein de la société Sud-Africaine en proposant des actions de sensibilisation et de plaidoyer en faveur du respect des droits des réfugiés.
ARESTA prévoit d’informer et de sensibiliser les pouvoirs publics et les citoyens sur les enjeux migratoires en amont et pendant l’évènement de la coupe du monde, dans le but de prévenir une éventuelle (presque certaine) nouvelle attaque xénophobe. Aresta organisera une conférence (invitation et programme en anglais) qui se tiendra à l’université de Cape Town (UCT) le 18 juin prochain, au lendemain de la journée mondiale des réfugiés, sur « Les perspectives de protection sociale et juridique des migrants en Afrique du Sud». Antoine Michon, Consul de France en Afrique du Sud, interviendra lors de cette conférence. Aresta a aussi mis sur pieds une exposition réalisée par les réfugiés qui sera affichée à UCT puis à l’Alliance française durant la coupe du monde. Aresta a par ailleurs fait de la prévention du VIH / SIDA un des piliers de son programme d’intégration des réfugiés à travers son programme d’enseignement. En collaboration avec Sonke Gender Justice, Aresta prévoit de distribuer une brochure portant un message de sensibilisation et de prévention.
Le pays est sous tension et il y a de fortes chances pour qu’une crise explose après la Coupe du monde. De nouvelles attaques xénophobes peuvent en être la conséquence directe. Un réseau d’organisations de la société civile sud-africaines interpelle le gouvernement et les citoyens sud-africains.
SINOMLANDO, Centre for oral history and memory work in Africa
Thème : SOUTIEN AUX ORPHELINS DU SIDA
Sinomlando a développé un programme d’aide aux orphelins – Memory Box (les boites de la mémoire) – dont les parents sont morts du sida (2 millions en Afrique du Sud), et qui sont souvent infectés eux-mêmes par la maladie. Dans une société où le sida reste un tabou très fort suscitant silence et exclusion brutale et où les psychologues sont très peu nombreux, Sinomlando forme des volontaires, travailleurs sociaux et membres associatifs, au soutien psychologique des enfants. Elle propose une méthode s’appuyant sur des « boîtes de la mémoire ». Dans ces boîtes, l’enfant est amené à rassembler le souvenir de ses parents et de sa vie avec eux. Ils fabriquent leur boîte avec des dessins, des jeux. En effet, croyant les protéger de ce qu’ils considèrent comme une infamie, les proches de l’enfant occultent souvent tous ses souvenirs. L’enfant peut ensuite rouvrir sa boîte quand il en ressent le besoin. Un tel travail ne se fait pas sans précautions. L’achèvement du deuil et l’ouverture à l’avenir sont à ce prix. Le centre dispense des formations de quatre jours aux travailleurs sociaux, qui peuvent suivre ensuite des ateliers d’évaluation. Basée à Pietermaritzburg, Memory Box propose ses ateliers dans tout le pays et partage son expérience avec d’autres ONG africaines.
SPP, Surplus people project
Thème : ACCES DURABLE A LA TERRE/ APPUI A LA REFORME AGRAIRE
Les premières actions de Surplus people project remontent au début des années 80, époque où il avait surtout un rôle de lobbying et d’opposition face à la politique de déplacements forcés de la population appliquée par le gouvernement sud-africain. SPP, avec quelques autres organisations sud-africaines, a contribué à informer sur les migrations forcées pendant la période de l’apartheid. SPP ou projet des « laissés pour compte », est une ONG qui, depuis une quinzaine d’années, aide les populations noires et métisses déplacées dans les réserves rurales et expropriées dans le cadre de la politique d’apartheid à retrouver leurs terres, dans les provinces du Cap occidental et du Cap septentrional. Outre l’assistance juridique, l’action de SPP porte également sur la restitution des terres, l’amélioration de l’habitat, le développement de petites activités économiques durables dans les zones rurales et périurbaines.
SPP participera aux actions du collectif de la Campagne pour la réforme agraire et la souveraineté alimentaire. Le Collectif prévoit de mener une marche de protestation un jour avant l’ouverture de l’événement pour mettre en évidence la question de l’inégalité face à l’accès à la terre ; la menace du modèle agricole de l’industrie chimique, en particulier les OGM au moment où dans l’une des communautés où intervient SPP, Monsanto a présenté une demande aux petits agriculteurs pour tester une variété d’OGM de maïs, tolérante à la sécheresse ; le droit à la ville pour les agriculteurs urbains faisant face aux expulsions ; et plus globalement pour protester conte la nature générale des ressources consacrées à la Coupe du monde au détriment des paysans sans terre des zones urbaines et rurales.
TEMBEKA, South African social investment company
Thème : ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE, MICRO CREDIT
En Afrique du Sud, le secteur de la micro finance est peu développé du fait de l’absence d’organisations financières privées et d’une agence gouvernementale pour l’appui aux petites entreprises, peu performante, qui exerce de plus ses activités dans un quasi monopole. Dans ce contexte, l’association propose des services financiers et techniques aux institutions de micro-finance permettant d’améliorer l’accès au microcrédit pour les entrepreneurs les plus modestes. Tembeka signifie « digne de confiance » en nguni, l’une des langues de la Nation arc-en-ciel. La confiance, cette société la doit aux investisseurs qui lui confient leur argent. Des Sud-Africains de milieux aisés et des classes moyennes qui font le choix de cette forme de solidarité financière. Leurs fonds, transformés en actions, constituent le capital d’institutions locales de micro-finance qui le reversent, sous forme de prêts, aux acteurs économiques. Tembeka reçoit aussi le soutien d’investisseurs internationaux tels que la Sidi (Solidarité internationale pour le développement et l’investissement), filiale du CCFD-Terre Solidaire pour prolonger ses activités dans le domaine de la micro-finance. Outre ce volet financier, Tembeka apporte conseils et formations (gouvernance ; reporting ; performance financière et extra-financières…) aux institutions locales de micro-finance qu’elle fédère.
UJAMAA
Thème : DEFENSE DES DROITS HUMAINS
Basé dans la province du Kwazulu-Natal, le centre Ujamaa (qui signifie « travailler et vivre ensemble ») est né de l’engagement des chrétiens d’Afrique du Sud (80% de la population) contre l’apartheid. Après 1994, Ujamaa poursuit son travail pour décoder et affronter les maux et discriminations économiques qui continent de ronger la société. S’appuyant sur les ressources théologiques prônant la solidarité, le respect des autres et de l’environnement, Ujamaa suscite une prise en main collective et locale destinée à briser le cercle vicieux de la pauvreté et du fatalisme dans ses différentes expressions (sida, mépris des femmes, inégalités…). L’organisation forme également des leaders et des religieux capables de défendre l’intérêt des plus démunis.
UJAMAA, dans le cadre de son Programme « Théologie et justice économique », réalisera une analyse socio-économique post coupe du monde sur l’emploi et le chômage en utilisant les expériences et les connaissances des travailleurs ayant participé à la construction du Stade de Durban, et les expériences des jeunes chômeurs ayant été exclus des possibilités d’emploi dans le secteur de la construction.
AIDC, Alternative Information Development Center
Thème : PROMOTION D’UNE ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE
Plus de 15 ans après la fin de l’Apartheid, l’Afrique du Sud fait face aujourd’hui à de nombreux défis sociaux et environnementaux. Partant du constat qu’une partie de la société civile sud-africaine s’est éloignée des mouvements sociaux de base et coupée de l’éducation populaire, AIDC se donne désormais pour mission la « transformation » des médias communautaires dont les radios communautaires locales dans le but de développer le potentiel de mobilisation sociale des organisations de la société civile progressiste. AIDC vise à garantir que des perspectives alternatives, mettant en avant les problèmes liés à l’emploi, l’accès aux services de base, et la démocratie participative soient produites et diffusées par la base. Au moyen de 11 employés et de consultants, l’organisation travaille au renforcement des organisations populaires pour qu’elles soient en mesure de répondre de façon créative et pérenne aux besoins d’information des groupes sociaux défavorisés. Elle vise également à améliorer les capacités de communication des personnes travaillant des les organisations identifiées mais aussi celle des Organisations de la Société Civile pour qu’elles soient en mesure d’informer, de dialoguer, de sensibiliser l’opinion publique pour mieux mobiliser. AIDC possède également un centre de ressources pour former les journalistes défavorisés.
AIDC participera à la mobilisation croissante contre le prêt de la banque mondiale à l’Afrique du Sud pour la construction de centrales à charbon, pour en savoir plus lire les articles d’AIDC ; et relancera sa participation à la campagne pour un travail décent.
CPLO, Catholic parliamentary Liaison Office
Thème : POLITIQUE SOCIALE
A la fin des années 1990 et au début des années 2000, un nombre important de lois était débattues au parlement sud-africain. Persuadé que l’Eglise, conformément à sa pensée sociale, a quelque chose d’important à apporter sur tous les aspects de la vie, qu’ils soient politiques, économiques, sociaux ou culturels, CPLO a tenté, depuis sa création en 1997, de se positionner objectivement sur des questions de politique publique ou législatives débattues au sein du parlement. CPLO travail pour permettre à l’Eglise sud-africaine d’avoir une meilleure compréhension du contexte politique, économique et social et de se positionner sur un certain nombre d’enjeux concernant le pays. Elle vise également à accroître l’influence de l’Eglise dans l’élaboration des politiques et de la législation.
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