L’intervention civile de paix

Publié le 21.05.2007| Mis à jour le 08.12.2021

Définition

L’intervention civile de paix est une intervention non armée sur le terrain d’un conflit local. Elle peut prendre dans le cadre de missions non-gouvernementales ou intergouvernementales (ONU, OSCE) différentes formes :

  • l’accompagnement de personnes menacées,
  • l’interposition,
  • la médiation,
  • l’observation d’élections, l’observation du respect des droits humains
  • du respect d’un accord de paix,
  • la reconstruction du tissu social,

Au coté des populations, c’est une solution concrète, complémentaire pour amener une société à la réconciliation. Ainsi, cette présence internationale non armée peut permettre :

  • d’atténuer les risques des populations civiles souvent au milieu des conflits,
  • de contribuer à un acte de solidarité concrète avec les populations civiles aux prises avec la violence qui se sentent impuissantes et très seules,
  • d’être témoins de la situation et d’informer plus aisément la communauté internationale, ce qui rend quelque fois plus rapide la résolution du conflit.

Cette démarche se veut pragmatique. L’hypothèse de travail est donc, à partir de l’analyse de chaque situation concrète, d’étudier les possibilités d’intervention sur les lieux de crises, de conflits et d’affrontements par d’autres moyens que les armes, pour prévenir, réduire et, autant que possible, faire cesser la violence. De fait, une intervention militaire n’est pas toujours possible et lorsqu’elle, elle est rarement suffisante. Et selon de nombreux observateurs, et parmi eux plusieurs militaires, les opérations de maintien ou de reconstruction de la paix nécessitent l’intervention de civils.


La forme de cette intervention civile de paix

Les moyens mis en oeuvre pour parvenir à la paix ne peuvent être « importés » de l’étranger. Ils doivent être définis sur le terrain, en coopération étroite avec les réseaux de citoyens du pays concerné.
Une paix durable ne peut être rétablie que de l’intérieur, par l’action de membres de ces communautés.
Une intervention civile a précisément pour but de faciliter et de favoriser cette action en créant un espace public, un espace politique dans lequel elle puisse se développer.

C’est donc, une diplomatie de proximité. Elle peut être considérée comme une mission de médiation qui mandaterait de nombreux diplomates sur le terrain où se déroule le conflit.
Les membres d’une intervention civile ne sont pas neutres mais « équitables ». C’est ainsi qu’ils peuvent gagner la confiance des deux adversaires et favoriser le dialogue entre eux.
L’équité n’implique pas qu’on renvoie dos à dos les adversaires. Dans une situation de conflit, il est rare que les responsabilités soient également partagées. Selon George Willoughby, responsable des Brigades de Paix Internationales, les tierces parties doivent être « non partisanes envers les mouvements politiques, mais partisanes envers la justice, la non-violence et la liberté de tous »

Les interventions civiles ont leur stratégie propre qui implique une réelle autonomie de décision et d’action. De fait, définie comme une stratégie, l’intervention civile se présente comme une alternative à l’intervention militaire et elle peut aussi être mise en oeuvre dans le cadre d’une stratégie globale qui comporte une composante militaire et une composante civile. Dans les circonstances actuelles, c’est le plus souvent dans cette hypothèse que nous nous situons.

L’intervention civile de paix n’est pas sans risques
Il est dans la nature même d’une intervention non-violente dans une situation de conflit armé ouvert de faire courir des risques. Celle-ci ne peut atteindre toute son efficacité que dans la mesure où ceux qui la mettent en oeuvre acceptent d’assumer les risques qui lui sont inhérents.
La vulnérabilité même face aux dangers est l’un des facteurs d’efficacité. C’est un travail de pacification auprès des populations civiles en « désarmant les esprits et les mentalités » et en instaurant la confiance, cela permet de créer les conditions d’une coexistence pacifique entre les communautés adverses. Pour passer de la guerre à la négociation. Un intervenant civil de paix doit donc être préparé et formé pour vivre dans un contexte conflictuel et réagir au mieux.


L’intervention civile : une chance pour la paix

Les logiques exclusivement violentes pour résoudre les conflits ont montré leurs limites. Quand les chars s’en vont la violence demeure, il suffit d’un rien pour que les hostilités réapparaissent. Le conflit dans les Balkans est là pour nous le rappeler. D’où la nécessité de développer une autre logique et de réfléchir aux moyens de gérer différemment les conflits


Le CCFD membre du Comité pour l’intervention civile de paix

Le CCFD est depuis 1999 membre du Comité intervention civile de paix qui est constitué d’une quinzaine d’ONG. Il soutient cette initiative tout particulièrement sur le plan politique car, même si elle n’est pas encore très développée, l’intervention civile est un moyen de résolution du conflit.

On trouve dans ce Comité le Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN), l’Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits (IRNC), Equipes de Paix dans les Balkans (EPB), Collectif Guatemala, Pax Christi France, Peace brigades international (PBI). Ces organisations mènent des actions de recherche, de formation des volontaires, d’action sur le terrain de sensibilisation et de lobbying…

Au CCFD, si des partenaires désirent faire appel à des volontaires de paix, il vaut mieux que ces volontaires soient réellement formés et capables de s’adapter à une situation qui n’est pas toujours simple. Grâce au Comité, il est possible de soutenir financièrement, via des organisations qui envoient des volontaires, une partie de la formation de ces futurs intervenants civils : ce genre d’expériences a déjà eu lieu au Guatemala, au Mexique et en Colombie…

Des membres du réseau peuvent désirer s’engager en tant qu’intervenant et/ou se former ou connaître des personne voulant s’engager dans cette démarche. Partir surtout dans un contexte conflictuel ne s’improvise pas : il est essentiel d’être préparé, d’être clair avec soi même et avec les autres. Le comité propose des préparations au départ, il travaille avec d’autres organisations européennes.

Marie-Line Ramackers
Chargée du programme
Paix et Droits Humains au CCFD

 

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