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Migrants / Maroc : un programme d’urgence pour faire face au Covid-19

Publié le 23.12.2020| Mis à jour le 14.12.2021

En pleine pandémie de Covid-19, l’institut Prometheus pour la démocratie et les droits humains, partenaire marocain du CCFD-Terre Solidaire, a lancé un nouveau projet pour aider les personnes migrantes dans le pays.


Au 9 décembre, le Maroc a enregistré 388 184 cas de Covid-19 et 6 427 morts. C’est le troisième pays d’Afrique le plus touché par la pandémie, après l’Afrique du Sud et l’Égypte. Un confinement strict a été mis en place de mars à juin, impactant très fortement l’économie du pays. Le taux de chômage est passé de 8 à 12 % selon le Haut-commissariat au plan : les femmes, les travailleurs informels, les personnes en situation de handicap, les personnes migrantes sont les plus touchés par la crise.

Le 11 Juin 2020, les autorités ont commencé à assouplir progressivement les mesures de confinement d’assouplissement. Mais le 25 Juillet, jour de la fête de l’Aïd, les contaminations sont reparties fortement à la hausse avec 1 046 cas en une journée. Le 26 juillet, plusieurs villes comme Casablanca, Marrakech et Tanger, ont été reconfinées. Certaines grandes villes comme Casablanca sont aujourd’hui toujours soumises à des mesures strictes (couvre-feu, déplacements limités).

L’Etat a privilégié une gestion sécuritaire de l’épidémie

Un fond [[Le montant global collecté par le Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus (Covid-19) au Maroc a atteint 3,64 milliards de dollars (33,7 milliards DH) fin juillet 2020, selon la trésorerie générale du Royaume.]] de lutte contre le Covid-19 a été créé pour aider notamment les travailleurs du secteur informel. Mais beaucoup d’entre eux, non recensées, n’ont pas pu y accéder. Des mesures économiques ont été également mises en place pour aider les particuliers et les entreprises. Mais cela ne saurait résorber l’impact massif que la crise va avoir sur les Marocains et les Marocaines les plus précaires.

L’État a, avant tout, privilégié une gestion sécuritaire de l’épidémie : patrouilles, surveillance de masse, gestion électronique des mouvements par la police. Les arrestations et poursuites judiciaires des voix dissidentes se sont renforcées depuis la crise.

La société civile reste mobilisée

Notre partenaire l’institut Prometheus pour la démocratie et les droits humains (IPDDH) a pu continuer d’avancer sur certains de ses projets. Il a notamment réalisé une étude sur le droit au logement financée par le CCFD-Terre Solidaire « Analyse et évaluation des politiques publiques de logement au Maroc » traitant, entre autres, de la question de l’habitat insalubre. De nombreuses recommandations d’ordres réglementaire, économique et sociale, ont été formulées comme celle d’assurer pour les habitants de bidonvilles un logement convenable, respectant la dignité humaine. Ces recommandations ont été présentées aux groupes parlementaires.

Par ailleurs, l’IPDDH a formé les personnes les plus impactées par les politiques de logement, notamment celles qui habitent dans les bidonvilles. L’objectif est de les doter d’outils et de les former aux mécanismes pour initier une procédure auprès du rapporteur spécial de l’Onu sur le droit au logement convenable.

Enfin, le projet prévoit également un accompagnement des personnes arrêtées pendant les manifestations organisées par les habitants de bidonvilles suite à la destruction de leur habitat sans solution convenable de relogement.

Un projet d’urgence dédié aux migrants

L’IPDDH a par ailleurs lancé un projet d’urgence pour aider les personnes migrantes pendant la crise. Plus de 400 migrants dans différents quartiers de Rabat, la capitale, en ont déjà bénéficié. L’institut a d’abord proposé de distribuer des fonds via des opérations bancaires et en bons d’achat. Mais cela s’est avéré compliqué à mettre en place, notamment pour ne pas compromettre l’identité des personnes sans papiers.

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Quant aux bons d’achats, la plupart des migrants n’avait pas la possibilité de se déplacer, d’acheter en quantité ou de stocker les denrées. L’IPDDH a finalement décidé de distribuer directement de l’argent en espèces : « C’était l’option la moins traçable et la plus humaine » précise Safaa, chargée de projets à l’IPDDH.

Un appel sur Facebook

Pour identifier les personnes dans le besoin, l’IPDDH a aussi lancé un appel sur Facebook auquel des associations travaillant avec les migrants ont répondu. L’institut a également lancé une campagne de solidarité sur le terrain, en distribuant des paniers alimentaires, des masques et des antiseptiques. 650 personnes dont 400 familles et 278 femmes en ont bénéficié.

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Cette expérience d’aide d’urgence a montré la nécessité d’aider les personnes migrantes sur la durée, avec l’idée de créer un centre d’accueil ou une plateforme qui leur serait exclusivement dédiée, en collaboration avec les associations travaillant avec les migrants.

Par l’IPDDH

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