Migrations internationales
Au début des années 70, alors qu’un contrôle plus strict de l’immigration se met en place, le CCFD-Terre Solidaire devient la seule ONG française de solidarité internationale à se doter d’un programme spécifique dédié aux immigrés.
Un engagement ancré dans l’histoire du CCFD-Terre Solidaire
En 1981, la nouvelle majorité qui arrive à la tête de l’Etat reconnaît enfin aux immigrés le droit d’association. Le CCFD-Terre Solidaire aide alors les nouvelles associations à prendre corps. Pour rendre visible cet engagement, il choisit comme thème d’année « Solidarité, rien ne changera dans le tiers-monde si rien ne change chez nous ». Dans cette campagne, le CCFD-Terre Solidaire se mobilise pour comprendre les migrations : les chiffres, les réalités vécues, les lois et les réglementations. Il se dote d’outils pour dénoncer les idées fausses qui nourrissent le racisme et favoriser la connaissance « de l’autre », prérequis essentiel au vivre-ensemble. Puisque les immigrés étaient nombreux également dans les pays voisins (Allemagne, Belgique, Hollande), le CCFD-Terre Solidaire va très vite encourager une approche européenne de la question en participant aux initiatives régionales de la société civile : le Conseil des associations d’immigrés d’Europe, le Forum des migrants, sorte de « Conseil de l’Europe » pour l’immigration [[M-E Jeannin « Ici, avec ceux du Sud », Faim et Développement Magazine, Hors-série n°13 « Populations : quels défis ? » mai 1995 (pp.29-30)]]. Le travail de plaidoyer s’accompagne d’une poursuite de l’appui aux actions de terrain avec un souci nouveau : « les faire converger vers une vision globale du développement des populations immigrées ». [[M-E Jeannin « Ici, avec ceux du Sud », Faim et Développement Magazine, Hors-série n°13 « Populations : quels défis ? » mai 1995 (pp.29-30)]] Cette vision régionale et internationale sera concrétisée dans les années 2000 avec la décision politique d’ouvrir le Programme Migrants à des partenariats à l’international. Pour porter cette approche globale, il est essentiel que des partenariats puissent aborder cette problématique dans différentes zones du monde. L’histoire a ainsi naturellement conduit le CCFD-Terre Solidaire à faire des migrations internationales l’une des six priorités du Rapport d’orientation 2008-2012.Une conviction – Les migrations sont un « bien commun de l’Humanité » [[Compte-rendu de la commission Migrations de la Commission du Partenariat international, octobre 2008.]] à préserver
Les migrations internationales, comme facteur de transformation du monde actuel, sont plus que jamais un phénomène structurant de nos sociétés. Elles s’inscrivent historiquement dans la dynamique de construction des sociétés humaines. En France comme ailleurs, la migration de main d’œuvre comme celle de peuplement [[Une migration de peuplement est un type de migration que l’on oppose généralement à la migration de travail et qui consiste en un déplacement de population en vue de son installation définitive dans la région d’arrivée.]] a contribué à la construction de sociétés aujourd’hui cosmopolites et favorisé un brassage culturel et humain devenu consubstantiel du devenir des sociétés. Les migrations internationales contemporaines présentent certainement, dans le contexte de mondialisation, des caractéristiques nouvelles (diversités des origines des migrants, des profils, des parcours migratoires, etc.), mais elles restent avant tout des facteurs de richesse culturelle, sociale et économique. A cet égard, le CCFD-Terre Solidaire se doit de combattre les peurs et préjugés qui parasitent si souvent le débat public. En effet, depuis plus de 150 ans, le mouvement d’immigration a constitué un élément fondamental pour la société française et une composante importante de son identité nationale ». [[CCFD-Terre Solidaire, ACAT, Cimade, Fédération Protestante, Justice et Paix-France, Le temps du vivre-ensemble, 2003]] La mobilité des hommes est non seulement inéluctable mais peut constituer une chance pour tous. Philippe Farine, ancien président du CCFD-Terre Solidaire, parlait il y a une vingtaine d’année d’une double-chance « Chance donnée à celui qui a été contraint de partir de prendre un nouveau départ dans l’existence (…) ; chance donnée au peuple d’accueil de s’enrichir de l’apport de cultures jusqu’alors étrangères, et aux citoyens de ce pays de construire de nouvelles solidarités, dans une lutte commune contre une société duale qui les rejette les uns et les autres ». [[Faim et développement Magazine, hors série n°11 « les violences de la paix », mai 1994]] Les migrations participent à l’évolution de nos sociétés et de notre conception du monde comme un bien commun de l’Humanité à préserver. [[Compte-rendu de la commission Migrations de la Commission du Partenariat international, octobre 2008 ; Plan d’action 2009. Bien commun au sens de « ce que partagent les membres d’une même communauté, cité ou même de l’humanité, d’un point de vue juridique, politique ou moral », qui doit pouvoir être profitable à tous et bénéfique, et qui à ce titre doit pouvoir être préservé. ]]Un objectif – Pour une gouvernance multilatérale des migrations
Une prise de conscience mondiale se construit jour après jour pour dire que la gestion des migrations doit désormais faire l’objet d’une approche internationale et mondiale. Beaucoup d’acteurs et d’organes internationaux spécialisés se mobilisent pour que les migrations sortent de la gestion souveraine exclusive des Etats et fassent l’objet d’une approche plus globale et multilatérale comme doit l’être tout bien commun mondial, afin que soient cogérées, les mobilités mondiales de façon humaine et responsable, les acteurs de société civile y prenant toute leur place. Le CCFD-Terre Solidaire souhaite réaffirmer la complexité de la gestion de cette question et promouvoir une vision publique apaisée des migrations. Réfutant l’idée même d’ «invasion » ou de « péril » migratoire, le CCFD-Terre Solidaire appelle à une approche globale de la question et à la construction d’une gouvernance mondiale des migrations qui s’appuierait sur les organes et les instruments juridiques internationaux et qui investirait les espaces de discussion à vocation multilatérale. « La mobilité doit être envisagée comme une question mondiale et, plutôt que de chercher à la réprimer, il faudrait l’encadrer en en harmonisant les normes. Les acteurs de cette gouvernance devraient donc être largement diversifiés : pays d’accueil, pays de départ et de transit, Acteurs de sociétés civiles, ONG de solidarité, organisations internationales spécialisées (BIT, ONU, HCR)». [[Rapport de l’Association des parlementaires pour l’audit de la politique d’immigration, d’intégration et de codéveloppement. Mai 2011]] Le CCFD-Terre Solidaire encourage donc les États à créer des espaces de concertation et de décision à vocation multilatérale, à l’échelle régionale et internationale, pour réfléchir et construire ensemble des politiques migratoires respectueuses des droits humains fondamentaux. En particulier, le CCFD-Terre Solidaire se mobilise pour la ratification des instruments juridiques internationaux (comme la convention des Nations Unies et les conventions du BIT [[Bureau international du Travail]]), afin que se constitue à terme et que vive un Droit International des Migrations opposable à tous les Etats du monde. Ces espaces devront être ouverts aux acteurs de la Société Civile qui sont aujourd’hui des acteurs majeurs du changement social et de plus en plus porteurs de valeurs universelles sur la mobilité des personnes quelles que soient les causes de celle-ci, économiques, politiques ou environnementales. C’est dans cette perspective que s’inscrivent les actions du CCFD-Terre Solidaire et de ses partenaires. [[Comment le CCFD-Terre Solidaire contribue-t-il ? Cf. Chapitre IV, Les actions et propositions du CCFD-Terre Solidaire. p.16, 2013]] Voir les articles : La mondialisation du phénomène des migrations Les Actions et Propositions du CCFD-Terre Solidaire sur les questions migratoires Migrations et Doctrine Sociale de l’EgliseDocuments joints
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