One Planet Summit : Le risque de la mauvaise action climatique
Ce lundi 11 janvier est à nouveau organisé une édition du One Planet Summit (OPS) lancé par Emmanuel Macron en 2017. Ainsi, la France avec d’autres alliés s’apprête à organiser un énième sommet et à multiplier les annonces de nouvelles coalitions multi-acteurs alors même qu’il est quasiment impossible aujourd’hui d’évaluer concrètement l’action et l’impact de celles précédemment lancées. Pire, comme l’illustre l’analyse du CCFD-Terre Solidaire de l’initiative DeSIRA lancée lors de l’OPS de décembre 2017, certaines initiatives pourraient même aller à l’encontre d’une réelle action climatique.
DeSIRA (pour Développement intelligent pour l’innovation par la recherche en agriculture) a été initiée par la Commission Européenne, la France et la fondation Bill et Melinda Gates (FBMG). Dotée de plus de 600 millions d’euros amenés pour moitié par la commission et les États européens, et pour l’autre par la FBMG, elle se donne pour objectif de financer une transition durable des systèmes agricoles et alimentaires et compatible avec le climat en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Mais trois ans après son lancement, il n’est pas possible d’en faire une évaluation précise. La gouvernance reste à ce jour insuffisamment définie et incomplète avec un comité technique en charge du suivi-évaluation qui n’est toujours pas mis en place. Par ailleurs, il est difficile de savoir quels projets ont été financés avec une absence totale d’information concernant les projets de la Fondation Bill et Melinda Gates. Enfin, un flou demeure dans la vision de la transition que souhaite impulser DeSIRA permettant le grand écart dans la promotion de modèles et pratiques – de l’agroécologie aux OGM. De nouvelles annonces dans le domaine agricole doivent être faites ce lundi [[Quatre thématiques clés ont été définies pour ce sommet de 2021 parmi lesquelles la promotion de l’agroécologie avec des annonces attendues concernant l’initiative Agroécologie Afrique et la Grande Muraille Verte, dont une évaluation récente a d’ores et déjà pointer les faiblesses en terme de gouvernance et d’impact – voir notamment : La Grande Muraille Verte, mirage sahélien – https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/10/la-grande-muraille-verte-mirage-sahelien_6051715_3212.html]] . Le CCFD-Terre Solidaire alerte sur cette tendance à multiplier les déclarations et à initier de nouvelles coalitions, alors même que celles précédemment lancées posent aujourd’hui des questions majeures [[Voir également « Coalitions multi-acteurs : Etat des lieux », Réseau Action Climat, novembre 2020]] . Il interroge aussi sur le choix de s’associer à certains acteurs dans le domaine agricole, comme la Fondation Bill et Melinda Gates alors même que ses orientations sont incompatibles avec les engagements de la France et de l’Union Européenne en matière d’agroécologie et de développement. « Alors qu’Emmanuel Macron annonce vouloir faire des coalitions multi-acteurs un des instruments clés pour bâtir un nouveau multilatéralisme [[Entretien au Grand Continent en novembre 2020 – https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/elysee-module-16570-fr_cle07b47d.pdf]] , il doit assurer qu’à l’inverse elles ne contribuent pas à affaiblir l’action climatique et qu’elles ne nuisent pas à la souveraineté alimentaire et aux droits humains dans les pays qu’elles ciblent. Au risque de confirmer que tout comme pour DeSIRA, ces coalitions sont peut-être indésirables « , réagit Maureen Jorand, responsable plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire. Pour lire l’analyse c’est ici Contact presse Sophie Rebours – s.rebours@ccfd-terresolidaire.org – 07 61 37 38 65Documents joints
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