Palestine-Israël

Publié le 05.06.2007| Mis à jour le 02.01.2022

Géographiquement, Israël et Palestine sont imbriqués sur la côte orientale de la Méditerranée, au sud du Liban et de la Syrie et au nord de l’Egypte. L’imbrication est aussi historique et politique. Israël -Etat reconnu par l’ONU- et la Palestine ou « Territoires palestiniens » -en attente de reconnaissance officielle, ces deux pays du Proche-Orient sont de construction récente.

Brève chronologie

En 1920, la Société des nations, ancêtre de l’ONU, donne à la Grande-Bretagne un mandat provisoire sur la Palestine, ancien territoire de l’Empire ottoman.

En raison du bouleversement démographique créé par l’arrivée de Juifs européens fuyant l’antisémitisme, l’ONU adopte en 1947 un plan de partage de la Palestine en deux états indépendants, l’un juif, l’autre arabe. Il ne sera jamais adopté.

Les Israéliens proclament la naissance de leur Etat le 14 mai 1948. Le lendemain, ils sont attaqués par les pays voisins et les repoussent. La Cisjordanie -dont Jérusalem-Est et la bande de Gaza -sur la côte- passent sous souveraineté jordanienne pour la première, égyptienne pour la seconde.

750 000 Palestiniens sont contraints de quitter le nouvel Etat. Cinquante ans après la « Nakba » (la Catastrophe de l’exil, en arabe), les réfugiés palestiniens sont au nombre de 5 millions, répartis entre la Jordanie pour la moitié, la Cisjordanie pour près d’un quart et la Bande de Gaza pour presque 15 %. Ils représentent le tiers des réfugiés dans le monde.

En 1967, Israël, attaqué par ses voisins, contre-attaque et occupe, 6 jours après, outre la Cisjordanie et la Bande de Gaza, le Sinaï, Jérusalem Est et le plateau du Golan, au sud de la Syrie.

Après la guerre du Kippour en 1973, puis la première « Intifada » (mot arabe signifiant soulèvement) de 1987, un apaisement intervient en 1993 avec les accords d’Oslo. Signés par Yasser Arafat, Yitsaac Rabin et Bill Clinton, ils sont fondés sur la reconnaissance mutuelle de l’Etat d’Israël et de l’Organisation de Libéralisation de la Palestine. Ils prévoient un découpage selon la « ligne verte », soit le tracé des frontières issu de la guerre des 6 jours, ainsi qu’un retrait progressif par Israël de la bande de Gaza puis d’autres endroits de la Cisjordanie.

En 2000 éclate la deuxième Intifada. Elle se traduit notamment par des incursions d’Israël dans les Territoires palestiniens et des attentats palestiniens en Israël. A sa mort en 2004, Yasser Arafat est remplacé par Mahmoud Abbas à la présidence de l’Autorité palestinienne. Ce dernier relance le processus de paix avec Ariel Sharon en promettant une trêve, tandis que Israël organise la décolonisation de la bande de Gaza.

2006 est l’année du retour en arrière. En Palestine, les élections sont gagnées par le mouvement islamique Hamas, bien implanté dans la bande de Gaza. Ce dernier étant considéré comme « organisation terroriste » par l’Union européenne et par les Etats-Unis, le gouvernement issu des élections n’est pas reconnu par la communauté internationale. Dans le même temps, le Hezbollah libanais tue et capture des soldats israéliens à la frontière. Israël réagit en attaquant le Liban, puis se retire.

Depuis, la situation est gelée. Israël a érigé un mur le long de la Cisjordanie qui aggrave la crise humanitaire provoquée par l’arrêt de l’aide internationale à l’Autorité palestinienne. Celle-ci a en outre perdu son autorité sur la bande de Gaza, désormais contrôlée par le Hamas.

À ce jour, l’Égypte, la Jordanie, la Mauritanie et l’Autorité palestinienne ont reconnu l’État d’Israël, pas les autres pays arabes. Le règlement du conflit passe par la résolution de 4 questions : droit au retour des réfugiés, statut de Jérusalem, violation de la « ligne verte » par la construction du Mur et libération des prisonniers, politiques ou militaires.


Situation économique

Israël est un îlot de prospérité au Proche-Orient. En matière de développement humain, il occupait en 2007 le 17e rang sur 177. Les Arabes israéliens, soit 20 % de sa population de 7,2 millions au total, restent à l’écart de la prospérité, ainsi que les Juifs ultra-orthodoxes. De 4160 milliards en 2007, le PNB croît fortement depuis cinq ans. Il est tiré par le secteur des hautes technologies, lui-même soutenu par une politique agressive en recherche et développement.

Par contraste, les Territoires palestiniens s’enfoncent dans la misère. Leur PNB ne serait que de 4 milliards d’euros, pour un peu plus de 3 millions d’habitants. En Cisjordanie, peuplée de 1,7 à 2 millions de Palestiniens, la deuxième Intifada a provoqué un effondrement de l’économie. Le Mur, de 730 kms de long, asphyxie davantage l’économie.Le long de la côte à Gaza, les 1,3 million de Palestiniens, réfugiés pours les trois quarts, sont littéralement enfermés. Israël contrôle les frontières maritimes, terrestres et aériennes.

L’engagement du CCFD

En Palestine, le CCFD est présent depuis 1978. Il y soutient les activités d’éducation. Il a pris l’initiative de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, dont la priorité est l’éducation au dialogue intercommunautaire, à la paix et à la non-violence.

Parmi ses treize partenaires, citons AECHF (Association d’échanges culturels Hebron-France), AIC (Centre d’information alternative), ATG (Groupe de tourisme alternatif), CPL (Culture et pensée libre), DSPR (Conseil des Eglises du Moyen-Orient), EJE (Les enfants, le jeu et l’éducation), LOWNP (Biblio-bus pour la paix et la non-violence), PCC (Centre de soutien palestinien), PMRS (Union des comités palestiniens de secours médical) et PWWSD (Palestinian women working society for development).

En Israël depuis 1983, le CCFD se concentre sur la promotion des droits de l’homme et des peuples. Il privilégie le partenariat avec sept ONG israéliennes qui travaillent au dialogue avec les Palestiniens des territoires.

Soit : AHALI (Amélioration du statut des femmes palestiniennes d’Israël), AIC (Centre d’information alternative), Baladna (Promotion de l’organisation des jeunes palestiniens d’Israël), Hamoked (Centre pour la défense de l’individu), ICAHD-Daila (Comité israëlien contre la démolition des maisons), Reut Sadaka (Dialogue entre communautés), Zochrot (Information sur l’histoire de la  Nakba et promotion de la reconnaissance du droit au retour).

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