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  • Migrations : la société civile se mobilise contre les dérives sécuritaires aux frontières

    Pour la Journée Internationale des personnes migrantes, Solène Bedeaux, Chargée de mission Migrations, nous éclaire sur la situation dramatique des personnes migrantes aux frontières européennes et françaises. Avec elle, découvrons les actions de la société civile qui se mobilise face à l’inaction des pouvoirs publics.

    © Patrick Bar
    © Patrick Bar

    Aux frontières : un passage de plus en plus dangereux

    Le durcissement des politiques sécuritaires aux frontières expose les personnes sur la route migratoire à des situations de plus en plus dangereuses, souvent au péril de leurs vies.
    À la frontière franco-italienne, de nombreuses associations briançonnaises pallient à l’inaction de l’État depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, « la situation est telle que l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a dû installer une tente d’urgence, jusque-là réservée aux crises humanitaires internationales ».

    Face au silence étatique, agir en faveur d’un accueil digne

    Le CCFD-Terre Solidaire, avec les organisations partenaires qu’elle soutient localement, a décidé de renforcer son action aux zones frontières pour lutter contre les violences qui interviennent trop fréquemment dans ces zones « de non-droit ».
    À Briançon, Tous Migrants a récemment déposé un recours en justice pour qu’un lieu d’hébergement pérenne soit enfin financé. Une demande restée lettre morte à ce jour.
    À Calais, la Plateforme des Soutiens aux Migrants et Migrantes (PSM) se mobilise quotidiennement auprès des personnes migrantes et tente de favoriser un dialogue avec le gouvernement pour obtenir des solutions. En vain, malheureusement.

    Journée Internationale des personnes migrantes : mobilisons-nous !

    Pour réveiller les pouvoirs publics de leur inaction face aux réalités que vivent les personnes sur la route migratoire, la société civile se mobilise le 18 décembre prochain, partout en France, à l’occasion de la Journée internationale des personnes migrantes.
    À Briançon, Tous Migrants organise la « Faites de la fraternité ». Un forum des associations et plusieurs conférences sur les migrations auront lieu dans toute la ville.
    Au niveau National, plusieurs mobilisations se tiendront, comme celle prévue à Paris, place de la Concorde, suite à l’appel de la campagne Antiracisme et Solidarité.

    « Venez nombreux et nombreuses à ces moments de rencontres et d’échanges, et faisons vivre ensemble une autre vision de l’accueil et de la solidarité ».

    Ecouter aussi :

    Journée mondiale du migrant et du réfugié : immersion à la frontière franco-italienne (podcast)

    Migrations : une journée avec les associations engagées sur le terrain dans les environs de Calais (podcast)

  • Dans les Balkans, les personnes exilées aux portes d’une “Europe forteresse” #JeudiPhoto

    Cette semaine, à l’occasion de la Journée international des personnes migrantes, notre regard se porte sur une Europe coupable de la négation des droits des personnes migrantes.

    Camp de Bira © Sophie-Anne Bisiaux

    Sophie-Anne Bisiaux, juriste pour Migreurop, a sillonné pendant plusieurs la mois route des Balkans, son appareil photo en main.

    Elle a été témoin des violences inouïes que subissent les personnes exilées aux frontières. A cela, s’ajoute la multiplication des camps aux conditions de vie déplorables et indignes pour répondre à la stratégie européenne de dissuasion, d’hostilité et de contrôle des mobilités.

    Dans le canton d’Una Sana, en Bosnie-Herzégovine, la sur-concentration des personnes exilées, prises au piège des politiques de refoulements, alimente une crise de l’accueil qui divise la population locale.

    Suite aux protestations et à l’instrumentalisation politique de la question migratoire, les autorités de Bihac ont démantelé le camp de Bira, laissant de nombreuses personnes exilées contraintes de se réfugier dans des squats ou dans des camps déjà surpeuplés.

    En finançant une grande partie de ces camps mais sans apporter de soutien sur place, l’Union Européenne témoigne de la priorité qu’elle donne à la protection de ses frontières au détriment de la protection des personnes migrantes engagées depuis de nombreuses années le long d’un “exil sans fin”.

    Lire le rapport de Sophie-Anne Bisiaux  : Exil sans fin : chantage anti-migratoire le long de la route des Balkans.

    Chaque jeudi, nous vous proposons un arrêt sur image pour prendre conscience, autrement, d’une fracture de notre monde sur lequel, par l’action collective et plaidoyer, nous agissons.

  • Les Balkans au cœur d’un chantage anti-migratoire de l’Union Européenne

    Le long de la route des Balkans, les personnes exilées sont victimes de violences et de violations de leurs droits. En cause, la stratégie de l’UE d’externaliser ses frontières. C’est ce que décrypte le rapport « Exil sans fin » publié par notre partenaire Migreurop. Sophie-Anne Bisiaux, l’auteure, nous éclaire sur ce travail de terrain qu’elle a mené.

    Le long de la route des Balkans © Sophie-Anne Bisisaux

    Les personnes migrantes victimes d’un exil sans fin ponctué de violences

    Sophie-Anne Bisiaux, juriste et chercheuse pour le Réseau Migreurop, partenaire du CCFD-Terre Solidaire, a remonté pendant plus de 3 mois la route des Balkans de la Bosnie-Herzégovine jusqu’à l’Albanie en passant par la Macédoine ou encore la Serbie.

    Elle a été témoin de la situation dramatique dans laquelle se trouvent les personnes exilées, bloquées aux portes d’une Europe forteresse et victimes de nombreuses violences par les autorités des Balkans, nouveau « chiens de garde » de l’Europe.

    « Ce que j’ai vu, ce sont des personnes entassées dans des camps insalubres, d’autres ensanglantées après avoir été refoulées illégalement par des garde-frontières violentes ».

    L’UE sous-traite des pratiques de refoulements violents

    De ses observations et de ses entretiens avec divers acteurs et personnes exilées, elle décrypte, dans son rapport le chantage anti-migratoire et la stratégie de l’Union Européenne d’externaliser ses frontières.

    En fournissant aux pays des Balkans des moyens financiers, techniques et opérationnels, l’Europe vise à se décharger de ses responsabilités en matière d’accueil, participe de manière directe à ces pratiques de refoulements violentes et promeut une vision ultrasécuritaire des migrations.

    « Et je pense que cela nous intéresse, car il s’agit de l’argent du contribuable européen qui est utilisé pour mettre en œuvre des politiques inhumaines, racistes et meurtrières ».

    “Invasion” aux portes de l’Europe ou image “fantasmée”

    En conclusion de ce travail d’enquête, Sophie-Anne Bisiaux vise à défaire l’image exagérée d’une « invasion » aux frontières européennes » loin de la réalité qu’elle a observée.

    « On parle en réalité de quelques milliers de personnes qu’il serait facile d’accueillir. L’accueil étant non seulement une obligation mais également une chance pour le pays d’accueil, comme cela est prouvée depuis longtemps ».

    Pour aller plus loin :
    Lire le rapport : Exil sans fin : chantage anti-migratoire le long de la route des Balkans

  • Naufrage à Calais : des vies sacrifiées #JeudiPhoto

    Chaque jeudi, nous vous proposons un arrêt sur image pour prendre conscience, autrement, d’une fracture de notre monde sur lequel, par l’action collective et le plaidoyer, nous agissons.

    Cette semaine, notre regard se tourne sur le drame de Calais où 27 vies ont été emportées par les flots.

    Sur les dunes de la Slack, une réfugié irakienne rejoint le bord de mer, épuisée. Les autres passagers tentent de redémarrer le bateau, pressés par la police qui est proche. © Jeremy Paoloni

    Aux alentours des dunes de la Slack, une migrante irakienne rejoint à pied, épuisée, le bord de mer. Pendant ce temps, les passeurs et les autres personnes migrantes tentent de faire démarrer, tant bien que mal, l’embarcation de fortune. On entend le bruit des drones dans le ciel : la police n’est pas loin.

    Comme elle, ce sont des milliers de personnes qui tentent chaque jour de traverser la Manche au péril de leur vie.

    Mercredi 24 novembre, 27 vies ont été emportés dans les mers suite au naufrage d’une embarcation de fortune. 27 vies qui auraient pu être épargnées sans l’indifférence coupable de l’Etat, trop préoccupé à protéger ses frontières plutôt que les droits humains.

    Aujourd’hui est une journée de deuil et de colère. Le naufrage le plus meurtrier dans la Manche a eu lieu hier avec 27 morts, dont une femme enceinte. Malgré les alertes répétées des associations, l’Etat français n’a pas répondu à l’appel et se rend coupable

    Sylvie Bukhari-de-Pontual, Présidente du CCFD-Terre Solidaire.
  • Exil sans fin  : le chantage anti-migratoire le long de la route des Balkans (Rapport)

    Notre partenaire, Migeurop, publie un rapport qui dénonce et décrypte le chantage anti-migratoire et les violences à l’encontre des personnes exilées le long de la route des Balkans. En cause, la stratégie d’externalisation de ses frontières par l’Union Européenne qui fait peser sur d’autres sa responsabilité.

    Sophie-Anne Bisiaux, chercheuse et juriste pour notre partenaire, le réseau Migreurop, a mené une enquête de terrain de janvier à avril 2021 pour produire le rapport : «  Exil sans fin – Chantage anti-migratoire le long de la route des Balkans  ».

    «  Exil sans fin – Chantage anti-migratoire le long de la route des Balkans  »Télécharger

    Depuis plus de 20 ans, l’UE développe une coopération avec des pays non-membres (dits “tiers”) pour externaliser le contrôle de ses frontières. Identifiés comme des pays de départ, puis comme des pays de transit des migrations à destination de l’UE, les pays des Balkans ont été rapidement intégrés au cœur de cette stratégie d’externalisation.
    Ce, particulièrement, depuis la malnommée “crise migratoire” de 2015 lors de laquelle près d’1 million de personnes, venues principalement du Moyen-Orient, ont été comptabilisées le long de la route des Balkans, itinéraire reliant la Grèce à des pays de l’UE situés plus à l’Ouest, et notamment l’Allemagne. Sommés de s’ériger en gardes-frontières et en véritables “hotspots” au service de l’UE, les pays des Balkans sont aujourd’hui le théâtre d’une multitudes de violations de droits et de violences exercées à l’encontre des personnes exilées.

    Ce présent rapport est le fruit d’une enquête terrain menée en Bosnie-Herzégovine, Serbie, Macédoine du Nord, Albanie. Et en distanciel pour le Kosovo et le Monténégro. Il comprend plus d’une centaine d’entretiens réalisés auprès de personnes migrantes, d’ONG locales, d’avocats, de journalistes, de chercheurs, de personnes militantes.

    Le rapport se décompose en trois parties :

    La première examine la manière dont les dirigeants et dirigeantes de l’UE instrumentalisent le processus d’adhésion des pays des Balkans à des fins de contrôle migratoire.

    Le corridor « humanitaire ». Source Migreurop

    La deuxième s’intéresse à la transformation de ces pays en véritables “chiens de garde” des frontières de l’UE, en accordant une attention particulière aux pratiques de refoulements et aux violences comme outils normalisés de gestion des frontières.

    Aux frontières européennes, les chiens de garde de l’espace Schengen. Source Migreurop

    La troisième partie documente la mise en place de “l’approche hotspot” dans la région.

    Téléchargez le rapportTélécharger
    Téléchargez la synthèseTélécharger

    Découvrir l’action d’un des partenaires que nous soutenons en Serbie

  • A la frontière franco-italienne : la solidarité s’exprime

    Direction les Hautes-Alpes pour le troisième épisode de notre série Migrations. Ce nouveau podcast nous embarque au cœur de la réalité migratoire, à la frontière franco-italienne. Dans un contexte de militarisation grandissante, nous découvrons le travail des organisations et des bénévoles qui tentent de venir en aide aux personnes migrantes.

    Depuis 2015, les dispositifs de surveillance et les effectifs de police se renforcent à la frontière franco-italienne pour contrôler les passages de populations en migrations. Le territoire aux abords du Col de Montgenèvre, a été foulé par près de 14 000 personnes exilées ces cinq dernières années. Elles sont accueillies par de nombreux bénévoles, parfois venus des quatre coins de la France pour participer à l’élan de solidarité qui s’est organisé dans le briançonnais.

    Tous Migrants

    Depuis 2015, l’association citoyenne, [Tous Migrants->https://tousmigrants.weebly.com/], mène des actions de sensibilisation et de plaidoyer pour le respect des droits fondamentaux des personnes exilées dans la non-violence.

    Elle coordonne également les maraudes organisées pour aller porter secours aux personnes migrantes en difficultés dans les montagnes.

    L’Anafé

    L’Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers (Anafé) effectue régulièrement des missions d’observation et recueille des témoignages des personnes migrantes pour documenter les pratiques illégales opérées sur les étrangers aux frontières.

    Grâce à ces informations, et avec trente années d’expertise, l’association vient en aide aux personnes illégalement détenues ou refoulées, et renforce son plaidoyer pour réformer les législations et les pratiques abusives aux frontières.

    Lire aussi : Aux frontières, l’Anafé lutte contre les violations de droits des personnes exilées

    D’autres épisodes de Solidarité chronique sur les migrations

    • Podcast : immersion au cœur de la lutte des résidents des Foyers de Travailleurs Migrants
    • Migrations : une journée avec les associations engagées sur le terrain dans les environs de Calais (podcast)
  • Aux frontières, l’Anafé lutte contre les violations de droits des personnes exilées

    Face au durcissement des politiques migratoires européennes et à la militarisation des frontières, notre partenaire, l’Anafé, milite contre les conditions, trop souvent indignes et illégales, d’enfermement aux frontières et contre les pratiques d refoulement expéditif des personnes exilées. Une équipe du CCFD-Terre Solidaire a participé à une mission d’observation à la frontière franco-italienne et a été témoin de ces abus. Récit.

    Poste-frontalier de Montgenèvre. © Ophélie Chauvin

    Montgenèvre, 22 juin 2021.

    Il est 21h30. Dans les Hautes-Alpes, la nuit tombe sur la ville de Montgenèvre, plongée sous un épais nuage de brouillard. L’attractivité touristique de la ville s’est endormie et le silence surplombe les rues désertes.

    Cette ville frontalière est aujourd’hui un point de passage important, où chaque jour, des dizaines de personnes tentent de franchir la frontière par le Col de Montgenèvre pour rejoindre Briançon, situé à 12 kilomètres d’ici.

    Cahiers et stylos en main, des salariés et des bénévoles du CCFD-Terre Solidaire assistent Emilie de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), pour réaliser une mission d’observation de nuit à la frontière.

    Deux groupes –l’un posté devant le poste de la Police aux Frontières (PAF), et l’autre sur le parking en face de la gare routière– observent les mouvements des forces de l’ordre et les procédures de contrôles qu’elles effectuent.

    © Ophélie Chauvin
    Les nombreuses personnes migrantes qui tentent chaque jour de traverser les montagnes pour rejoindre Briançon, font face à des violations de leurs droits. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    Olivier observe les allées et venues des gendarmes qui patrouillent dans la ville et les sentiers de montagne. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    Des salariés du CCFD-Terre Solidaire assistent notre partenaire, l’ANAFE, lors d’une mission d’observation au poste-frontière de Montgenèvre, France. © Ophélie Chauvin.
    © Ophélie Chauvin
    Marianne et Olivier, salarié.e.s du CCFD-Terre Solidaire, observent les montagnes à la recherche d’éventuelles lueurs de lampes torches. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin

    Les dispositifs humains et matériels sont conséquents. Tout au long de la nuit, police aux frontières, police nationale, militaires et gendarmes patrouillent le long des sentiers de montagnes, et dans le centre-ville, à la recherche de personnes migrantes.

    Les forces de l’ordre sont équipées d’une large panoplie de véhicules ; 4×4, quad, voitures banalisées, fourgonnettes … Et disposent de tout un dispositif de matériel de surveillance : peu avant minuit, deux gendarmes s’engagent à pied dans un sentier de randonnée, équipés de caméras thermiques.

    Cette nuit-là, trois personnes seront refoulées vers l’Italie, mais le nombre est sans doute plus conséquent. Il est presque minuit, lorsque cinq policiers redescendent en fourgonnette vers la PAF et racontent à leur collègue : « on a traversé le Col et on les a choppé (…) ils étaient 15 », en déchargeant de leur coffre des sacs à dos et des tapis de sol.

    Les observateurs ont réitéré une mission d’observation le lendemain matin, jusqu’à 15 h, au même endroit. Au cours de celle-ci, cinq personnes seront interpellées et conduites au poste de la PAF.

    A écouter aussi : Podcast : immersion à la frontière franco-italienne avec les associations engagées pour le droit des personnes migrantes

    Le constat d’une frontière militarisée

    C’est cinq dernières, près de 14 000 personnes exilées ont foulé les sentiers transalpins à la frontière franco-italienne.

    Déterminée, mais de manière non-avouée, à endiguer cette immigration, la police aux frontières a renforcé depuis 2015 sa surveillance et ses contrôles dans la zone.

    Dans son rapport d’observation, Persona non grata, l’Anafé porte le constat d’une frontière « militarisée » où subviennent de multiples violations de droits. Ce rapport résulte de nombreuses missions d’observation et de recueil de témoignages de personnes migrantes, menés entre 2017 et 2018 à la frontière franco-italienne.

    Lire le rapport : Persona non grata – Conséquences des politiques sécuritaires et migratoires à la frontière franco-italienne

    Les personnes migrantes sont généralement refoulées de manière expéditive, après des interpellations liées à des pratiques de contrôles bien souvent discriminatoires, sans respect de leurs droits et sans avoir pu déposer une demande d’asile pour celles qui le souhaitent.

    Certaines peuvent être enfermées pour des durées plus ou moins longues dans des locaux attenants au poste de la PAF de Montgenèvre. Ces locaux, dépourvus de cadre légal, sont présentés comme des zones dites de “mise à l’abri” par l’administration.

    Elles y sont souvent détenues pendant plusieurs heures, sans eau ni nourriture, dans des locaux dégradés. Aucun mobilier ne leur permet de se reposer ou de dormir. Et la séparation entre hommes et femmes ou entre mineurs et majeurs n’est pas toujours respectée. A cela s’ajoute, des violences physiques et verbales, et des contrôles souvent discriminatoires.

    Poste de la PAF de Montgenèvre. A gauche, la zone de “mise à l’abri” © Ophélie Chauvin /CCFD-Terre Solidaire

    En 2019, l’Anafé a saisi le Conseil d’Etat pour demander la fermeture définitive de ces zones de « mise à l’abri » que l’association caractérise comme des zones de « privation de liberté », et poursuit toujours ce combat.

    Trente années de mobilisation, un combat qui se poursuit

    Grâce aux informations recueillies, l’Anafé lutte contre les abus opérés aux frontières par une action multidimensionnelle.

    L’association aide les personnes maintenues aux frontières à faire valoir leurs droits et effectue des suivis des personnes refoulées. Elle vise également à sensibiliser l’opinion publique sur ses pratiques abusives et illégales, et à renforcer son plaidoyer au niveau des instances nationales et internationales pour réformer les législations et les pratiques aux frontières.

    De par ses trente années d’expertise aux frontières et son dévouement sur le terrain pour les personnes exilées, l’Anafé a reçu en 2019, la mention spéciale du Prix des Droits de l’Homme de la République Française.

    Pour aller plus loin

    • A la frontière franco-italienne sur le chemin de l’exil (carnet de route)
    • Militarisation et chasse à l’homme à la frontière franco-italienne : le rapport glaçant de l’Anafé
    • Zones d’attentes : ces endroits secrets où les personnes étrangères sont privées de liberté
  • Face à EDF, le combat d’une communauté autochtone mexicaine pour faire reconnaître ses droits

  • Palerme, ville-frontière vers une citoyenneté solidaire

    J’ai passé cinq mois à Palerme au sein de l’association Arci Porco Rosso dans le cadre de l’Alliance pour une Autre Gouvernance des Migrations. Nous sommes cinq volontaires à être parties découvrir cinq villes européennes, considérées comme particulièrement « accueillantes ». Nous devions étudier leurs bonnes pratiques pour repenser l’accueil et l’accès aux droits des personnes migrantes, sur la base d’une alliance entre la société civile et les autorités.

    (suite…)

  • À la frontière franco-italienne : sur le chemin de l’exil

    Chaque jour, de plus en plus d’hommes, de femmes et d’enfants arpentent les sentiers des Hautes-Alpes pour rejoindre Briançon depuis l’Italie, en quête d’un avenir meilleur. Pour fuir les traques incessantes de la police, les personnes migrantes sont contraintes d’emprunter des routes qui les exposent à de nombreux dangers. Cette pression policière pèse également sur les bénévoles mobilisés pour faire vivre la solidarité et l’accueil du briançonnais.

    Face aux enjeux qui se jouent aux frontières, le CCFD-Terre Solidaire accompagne celles et ceux qui s’engagent, comme à Briançon, pour un accueil digne et respectueux des personnes migrantes. Accompagnés de notre partenaire l’Anafé, qui défend les droits fondamentaux aux frontières, nous avons remonté les chemins de l’exil entre l’Italie et la France.

    Face à la militarisation de la frontière, des trajectoires plus dangereuses

    Les paysages du Piémont italien défilent à vive allure par la fenêtre du train. À l’arrivée à quelques kilomètres de la frontière franco-italienne, tous les passagers sont brutalement rappelés à la réalité.

    “Police aux frontières, contrôle d’identité s’il vous plaît” – “Alors monsieur, on visite notre belle petite région ?”

    © Ophélie Chauvin
    Gare de Bardonnechia, France. © Ophélie Chauvin

    Le ton est donné. Depuis 2015, la France a rétabli et renforcé ses contrôles aux frontières pour répondre à la lutte anti-terroriste.

    Mais ces contrôles visent surtout à endiguer les arrivées des personnes migrantes.

    Postée aux postes frontaliers ; patrouillant le long des villes frontalières ; des sentiers alpins ; des trains ; ou de la Durance… la Police aux Frontières (PAF) a renforcé sa surveillance dans la zone. Avec des effectifs doublés depuis fin 2020, elle mène de véritables “chasses à l’homme”.

    © Ophélie Chauvin
    Poste-frontière de Montgenèvre. © Ophélie Chauvin

    À la solitude et à la détresse de l’exil, s’ajoute la peur, pour les personnes migrantes, d’être refoulées sans avoir pu déposer une demande d’asile, ou d’être détenues arbitrairement à la frontière dans des conditions indignes.

    Face à ces traques policières, et notamment depuis qu’elles se sont intensifiées dans la Vallée de la Roya, les personnes migrantes sont contraintes d’emprunter des routes plus au Nord : d’abord autour du Col de l’Échelle et puis plus récemment autour du Col de Montgenèvre, qui culminent vers la petite ville de Briançon.

    Nous avons remonté ces deux routes pour faire la lumière sur les réalités vécues par les exilés et les bénévoles mobilisés à leurs côtés.
    © Ophélie Chauvin

    Elles s’y aventurent souvent de nuit, dans des sentiers parfois très escarpés où le risque de se perdre et de chuter est grand.

    En hiver, s’ajoutent les risques d’avalanche et d’hypothermie en raison des températures extrêmes.

    Les chiffres de ces cinq dernières années témoignent de la dangerosité de ces nouvelles routes :

    5 personnes y ont trouvé la mort, 3 se sont retrouvées en état de handicap et une vingtaine ont été victimes de fractures, sans compter les nombreuses personnes disparues.

    De Bardonecchia au Col de l’Échelle, une ascension à haut risque

    Gare de Bardonnechia, Italie © Ophélie Chauvin

    C’est davantage depuis Bardonecchia, petit village italien enclavé sur la ligne ferroviaire Turin – Paris, que de nombreuses personnes migrantes s’engageaient dans la traversée du Col de l’Échelle, qui culmine à 1 762 mètres d’altitude.

    © Ophélie Chauvin
    Col de l’Echelle, France. © Ophélie Chauvin

    C’est ici, qu’en 2018, le mouvement Génération Identitaire avait mené une action coup-de-poing en brandissant une banderole “anti-migrants” pour leur bloquer la route.

    Et aujourd’hui encore, des membres de groupes d’extrême droite continuent de retirer les balises de direction des sentiers pour que les personnes migrantes se perdent.

    L’ascension à haut risque du Col de l’Échelle, débouche sur le village de Névache, situé à quelques kilomètres de Briançon.

    © Ophélie Chauvin
    Névache, France. © Ophélie Chauvin

    D’Oulx à Montgenèvre, la boucle migratoire face à l’explosion des refoulements

    Oulx, Italie © Ophélie Chauvin

    Depuis le renforcement des contrôles de police aux abords du Col de l’Échelle, c’est à Oulx, village du Piémont italien situé sur la ligne ferroviaire Turin-Paris, que s’est déplacée la problématique migratoire.

    À quelques pas de la gare, le Refuge d’Oulx peine à assurer dignement l’accueil d’urgence des personnes migrantes. Aux nombreuses arrivées depuis l’Italie, s’ajoutent les retours liés aux très nombreux refoulements à la frontière opérés par la PAF française.

    © Ophélie Chauvin
    Le Refuge d’Oulx est géré par l’ONG Talita Kum, fondée par un prêtre local. Ouvert de nuit, il dispose d’une capacité de 60 places.Italie. © Ophélie Chauvin

    Revenues au point de départ, les personnes en exil s’y reprennent souvent à plusieurs reprises avant de parvenir à franchir la frontière.

    La Croix-Rouge italienne a installé un abri de jour aux abords de la gare d’Oulx. © Ophélie Chauvin

    Bloquées aux villes frontalières piémontaises et dans une certaine errance, elles revivent inlassablement cette boucle migratoire infernale.

    © Ophélie Chauvin

    Gaïa, salariée d’une association catholique italienne, tient une permanence d’aide juridique à Oulx.

    Quotidiennement, elle tourne dans la gare pour aller à la rencontre des personnes migrantes, les écouter, et éventuellement les orienter vers le Refuge.

    La plupart des personnes exilées qui arrivent ici sont bien déterminées à poursuivre leur route jusqu’en France. Les bénévoles le savent.

    L’enjeu est donc de les informer sur les dangers que représente la traversée des montagnes, surtout l’hiver.

    © Ophélie Chauvin

    Le vestiaire solidaire du Refuge d’Oulx permet la distribution de vêtements chauds.

    La plupart des personnes n’ont jamais vu la neige, ou presque, et sont loin d’être équipées de vêtements adéquats pour affronter les températures négatives hivernales.

    C’est une personne sur dix qui souffre d’engelures ; parfois au point de devoir subir des amputations.

    Cette prévention s’impose d’autant plus que depuis 2019, une population migratoire de plus en plus vulnérable foule les routes franco-italiennes : des femmes enceintes, des familles et des enfants – qui pour la plupart, nés sur la route des Balkans, n’ont connu que l’exil —.

    La traque de Montgenèvre

    À Oulx, l’escale n’est que de courte durée pour celles et ceux qui se dirigent ensuite à Montgenèvre ; à pied, en stop ou en navettes publiques, lorsque la délation des chauffeurs ne les empêche pas d’arriver à destination.

    Parking des navettes publiques “Zou” à Oulx qui permettent de rejoindre la France. © Ophélie Chauvin

    De là, ils et elles tenteront de contourner le poste frontalier en traversant les montagnes pour rejoindre Briançon, malgré les traques policières, comme nous avons pu le constater lors d’une mission d’observation coordonnée par Emilie de l’Anafé, à laquelle nous avons assisté un soir.

    Poste-frontalier de Montgenèvre. © Ophélie Chauvin

    L’Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers (Anafé) effectue régulièrement des missions d’observation, comme celle-ci, et recueille des témoignages des personnes migrantes.

    Grâce à ces informations, et avec trente années d’expertise, l’association vient en aide aux personnes illégalement détenues ou refoulées aux frontières, et renforce son plaidoyer pour réformer les législations et les pratiques abusives aux frontières.

    © Ophélie Chauvin
    Des salariés du CCFD-Terre Solidaire assistent notre partenaire, l’ANAFE, lors d’une mission d’observation au poste-frontière de Montgenèvre, France. © Ophélie Chauvin.
    © Ophélie Chauvin
    Marianne et Olivier, salarié.e.s du CCFD-Terre Solidaire, observent les montagnes à la recherche d’éventuelles lueurs de lampes torches. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    Olivier observe les allées et venues des gendarmes qui patrouillent dans la ville et les sentiers de montagne. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    Les nombreuses personnes migrantes qui tentent chaque jour de traverser les montagnes pour rejoindre Briançon, font face à des violations de leurs droits. © Ophélie Chauvin
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    “On a interrompu leur petite grimpette”, avons-nous entendu avant de voir une fourgonnette redescendre des sentiers, et la police, enjouée, décharger les affaires prises aux personnes qu’ils ont refoulées.

    Nous apprendrons plus tard, que cette nuit-là, une personne d’origine soudanaise a été portée disparue : pris de panique par des phares qu’il a pris pour une voiture de police, il a tenté de se cacher et a chuté d’une pente.

    Combien de tragédies comme celle de ce jeune Soudanais doivent encore s’écrire pour que cessent les traques policières qui mettent chaque jour des dizaines de vies en danger ? Pour que les personnes en exil puissent enfin bénéficier d’un accueil digne ?

    Dans le Briançonnais, la solidarité s’exprime malgré l’épuisement

    © Ophélie Chauvin
    Briançon, France © Ophélie Chauvin

    Depuis 2017, de nombreuses personnes habitant la région du Briançonnais, et d’autres, venues des quatre coins de la France, se sont mobilisées pour l’accueil et la défense des droits des personnes migrantes le long des routes transalpines.

    Pour Michel, membre de l’association Tous Migrants (partenaire du CCFD-Terre Solidaire), il est plus que nécessaire de “repenser les logiques d’hospitalité et de couper court aux discours xénophobes”.

    Depuis 2015, l’association citoyenne Tous Migrants mène des actions de sensibilisation et de plaidoyer pour le respect des droits fondamentaux des personnes exilées dans la non-violence. Elle coordonne également les maraudes organisées pour aller porter secours aux personnes migrantes en difficultés dans les montagnes.

    “On doit assumer certains risques, et on doit s’organiser pour dénoncer ce qui se passe”.

    affirme Michel

    À Briançon, des refuges pour penser la solidarité autrement

    Le Fort-des-trois-Têtes débouche sur le pont de l’Asfeld permet de rejoindre la vieille ville de Briançon. © Ophélie Chauvin

    Passées par le Fort-des-trois-Têtes, à une vingtaine de minutes à pied de la vieille ville touristique de Briançon, c’est bien souvent exténuées et blessées qu’arrivent les personnes migrantes qui sont parvenues à traverser la frontière.

    Elles sont alors accueillies au Refuge de Briançon, gérée par l’association Refuges Solidaires.

    Au Refuge Solidaire, faire face à une surpopulation

    © Ophélie Chauvin

    Ces dernières semaines, c’est plus d’une centaine de personnes qui sont hébergées chaque soir au Refuge, malgré une capacité d’accueil de 35 places. 

    “Et on le sait, on va encore avoir plus de monde”, témoigne Pauline, salariée du Refuge.

    “Un matin, en arrivant, nous avons retrouvé une mère endormie sur le trottoir avec son bébé, car il n’y avait plus de place au refuge. Je crois que les gens ne réalisent pas ce qu’il se passe ici”, témoigne, indigné, Jonathan, bénévole du CCFD-Terre Solidaire et membre du CA de l’Association Refuges Solidaires.

    Auparavant, il s’agissait surtout d’hommes seuls venus principalement d’Afrique du Nord. Aujourd’hui, c’est de plus en plus de familles venues d’Afghanistan, d’Iran ou d’Afrique de l’Ouest, qui foulent les pavés briançonnais.

    “Gérer le refuge, c’est gérer de l’humain. C’est devoir faire face à une grande pauvreté où se côtoie une diversité de cultures”.

    témoigne Jonathan.

    Pour les bénévoles de l’association, l’année a été particulièrement difficile : à peine élue, la nouvelle mandature de la mairie de Briançon, passée aux mains des Républicains, a refusé de poursuivre la convention d’occupation du Refuge.

    Pour les réseaux locaux briançonnais, ce coup dur a poussé à repenser les liens et les logiques d’accueil en vue d’accroître la force de Briançon en tant que “ville accueillante”.

    Les Terrasses Solidaires : l’économie solidaire au service de l’accueil

    C’est notamment dans ce contexte que le Refuge Solidaire, qui s’apprête à emménager dans de nouveaux locaux acquis grâce à un financement participatif, se transformera en un tiers-lieu collaboratif : Les Terrasses Solidaires. Ce projet s’intègre dans une dynamique pensée pour réunir les différents acteurs solidaires de la région.

    500 m2 des Terrasses Solidaires seront dédiés à l’accueil des réfugiés, avec une capacité de 80 places.© Ophélie Chauvin

    Sur les 1 280 m2 de cette ancienne infirmerie, une partie permettra d’accueillir les personnes exilées dans des conditions dignes et plus adaptées, et une autre sera réservée à des projets d’économie solidaire pour financer le fonctionnement du lieu et favoriser une dimension plus inclusive.

    Ainsi, de nombreux chantiers sont à l’étude comme : la mise en place d’un restaurant solidaire ; la location de bureaux à des structures locales ; ou encore la création d’un centre médical.

    La Maison Bessoulie : favoriser l’insertion grâce au tourisme responsable

    © Ophélie Chauvin

    En périphérie de Briançon, la Maison Bessoulie, portée par l’association Quatorze, est un autre exemple de tiers-lieu solidaire.

    Celui-ci, financé grâce au tourisme responsable et soutenu par le CCFD-Terre Solidaire, vise à promouvoir un modèle d’hébergement de moyen-terme basé sur le vivre-ensemble et la rencontre avec la population locale.

    L’enjeu est de proposer, aux personnes en exil, une autre alternative que l’hébergement d’urgence ou le transit : la possibilité, à celles et ceux qui souhaitent s’installer dans le briançonnais, de s’intégrer socialement et professionnellement.

    Ces nouvelles initiatives, qui favorisent l’émancipation et l’insertion des personnes migrantes, se multiplient dans l’Hexagone, comme la Maison Sésame, à Herzeele notamment, près de Grande Synthe.

    Des forces bénévoles fragiles

    Jonathan, bénévole au Refuge Solidaire et au CCFD-Terre Solidaire dans les locaux des Terrasses Solidaires.© Ophélie Chauvin

    Malgré les difficultés rencontrées, l’engagement en faveur des personnes exilées résonne comme plus fort que tout. Derrière l’épuisement, les pressions subies et la confrontation à une détresse migratoire difficile à porter humainement, les bénévoles témoignent de ces rencontres et de ces petits moments qui confortent leur mobilisation.

    “Parmi les personnes migrantes, il y en a beaucoup qui découvrent la neige pour la première fois. Les voir sourire en faisant des bonshommes de neige, c’est un moment incroyable !”.

    raconte Jonathan, le sourire aux lèvres.
    © Ophélie Chauvin
    Juin 2021, Col de l’Echelle. Solène, Marianne et Olivier, salariés du CCFD-Terre Solidaire, ont remonté le chemin de l’exil en compagnie d’Emilie, de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé).
    © Ophélie Chauvin

    Ecoutez le podcast :

    A la frontière franco-italienne : la solidarité s’exprime.

  • Jonathan : son engagement bénévole au cœur de sa raison d’être

    Pour Jonathan, bénévole de l’équipe locale du CCFD-Terre Solidaire de Briançon, l’engagement associatif a toujours été un leitmotiv qui rythme son quotidien. D’une rencontre particulière à une philosophie d’action qui l’inspire, il nous raconte pourquoi il a décidé de s’engager à nos côtés.

    Portrait Jonathan © Léna Bousquet
    © Léna Bousquet

    (suite…)

  • Balkans : le vivre-sensemble au-delà des mots

    Comment redonner corps au « vivre-ensemble » ? Une question, plus que jamais d’actualité dans les Balkans rongés par le nationalisme, à laquelle s’attaquent plusieurs acteurs de la société civile. Leurs armes ? Des actions concrètes visant à rapprocher les communautés.

    Finis les discours incantatoires, place à l’action… Telle pourrait être la ligne directrice des programmes lancés par plusieurs partenaires du CCFD-Terre Solidaire dans les Balkans. Car, si la situation semble apaisée par rapport aux années 1990 où les tensions entre communautés étaient à leur paroxysme dans l’ex-Yougoslavie, la propagande nationaliste a laissé des traces durables, conduisant au repli sur soi. « Quand on interroge les gens, ils disent ne pas avoir de problèmes avec les autres. En réalité, ils ne les connaissent pas, parce qu’ils ne les fréquentent pas, explique Tamara Cvetković, une des chevilles ouvrières des programmes destinés aux jeunes du Groupe 484, partenaire du CCFD-Terre Solidaire en Serbie. Face à cette indifférence, les incantations à dépasser les blocages n’ont aucune prise, puisque personne ne reconnaît qu’ils existent. »

    Nous avons tous reçu cette diversité en héritage, même si aujourd’hui certains semblent l’avoir oubliée.

    Tamara T Cvetković, du Groupe 484

    L’ONG a donc décidé de changer son fusil d’épaule en s’adressant aux nouvelles générations, avec une proposition basée sur le « faire-ensemble », première étape vers le « vivre-ensemble ». « Nous travaillons avec les lycéens et les étudiants, car ils sont à un âge où il est plus facile de se détacher de l’emprise des parents ou du jugement qui pourrait être porté sur leurs comportements », ajoute Tamara. Une trentaine d’étudiants serbes en sciences sociales, mais aussi des Bosniaques volontaires ont donc été invités, il y a un an, à suivre un séminaire de quatre jours destiné à expérimenter cette nouvelle approche.

    Ana, qui souhaite travailler, après ses études, dans l’éducation, a immédiatement répondu à l’appel : « Nous avons commencé à nous interroger mutuellement sur notre identité. Nous avons décou­vert qu’au-delà de nos différences, nous partagions en réalité un grand nombre de valeurs qui étaient bien plus larges que les cases dans lesquelles on voulait nous enfermer. » Rien de plus normal, pourrait-on ajouter, dans une zone géographique où les mélanges de population ont toujours été la règle. « Car nous avons tous reçu cette diversité en héritage, même si aujourd’hui certains semblent l’avoir oubliée », complète Tamara.

    Un terreau commun

    C’est pour renouer avec ce passé multiculturel que le groupe d’étudiants a ensuite mené une recherche historique dans six villes où cohabitent plusieurs communautés. À Vranje, c’est un Slovène qui a créé le premier hôpital de la ville, deux Américaines qui ont fondé le premier orphelinat et un ambassadeur turc qui a donné aux enfants au début du xx e siècle, l’envie de jouer au tennis…

    Mais les grands hommes ne sont pas les seuls à constituer ce terreau commun. À Loznica, par exemple, l’usine, principal employeur de la ville, a été un lieu de brassage – toutes les communautés y ont travaillé – et une source de souvenirs partagés. Autour de ces histoires, plusieurs « visites touristiques » ont été organisées, auxquelles ont ensuite été conviés des lycéens venant de différents établissements. Les jeunes ont été encouragés à créer, pour chaque étape, des sortes de mini-performances artistiques laissant place à leur créativité. Une expérience ludique de collaboration sur un terrain culturel partagé visant à retisser des ponts. « Leur regard, au bout de trois jours, n’avait rien à voir avec celui du début du séminaire où ils se découvraient. Car, même s’ils avaient un âge équivalent, ils ne s’étaient jamais rencontrés, chacun évoluant dans des parties diffé­rentes de la ville », sourit Ana.

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    Les projets ludiques et artistiques menés dans les lycées visent à retisser les ponts. © Groupe 484

    Une stigmatisation des Roms qui nuit à leur intégration

    Nous montons un projet sur trois ans pour les jeunes Roms de 9 à 12 ans pour leur prouver qu’il y a un autre chemin possible que la marginalisation.

    Christina Bala de Stea

    Partout dans les Balkans, le plaisir ou le challenge de « faire » peut déplacer les montagnes, comme le montre le programme imaginé par Cristina Bala, responsable de Stea, autre partenaire du CCFD-Terre Solidaire, qui accompagne les populations les plus fragiles en Roumanie. L’épicentre de son activité ? Le village de Sătmărel, intégré à la ville de Satu Mare, aux confins de la Roumanie, de la Hongrie et de l’Ukraine.

    « Ce quartier, situé à plus de 10 kilomètres du centre-ville, est l’une des zones où vivent depuis cinq à six générations, une minorité rom extrêmement marginalisée, raconte-t-elle. Ces anciens domestiques des nobles hongrois installés à l’époque en Transylvanie sont stigmatisés par les Roumains qui leur reprochent de parler hongrois, mais aussi par les Hongrois qui les considèrent comme des individus de seconde catégorie. » Une stigmatisation insupportable qui ne laisse pas à cette population sédentarisée depuis de nombreuses décennies, la possibilité de réellement s’intégrer… En témoigne notamment ce qui se passe à l’école : alors que les Roms représentent 70 des 103 élèves scolarisés, les cours sont en roumain, une langue inconnue des enfants. « Cela ne facilite pas leur intégration et encourage même leur déscolarisation », poursuit la responsable. Et les filles qui s’accrochent pour terminer le primaire ne peuvent pas continuer leurs études à l’extérieur de Sătmărel. Car leursparents les marient au plus vite pour éviter qu’elles ne fassent de « mauvaises rencontres » en dehors de leur communauté ! De quoi entretenir une spirale infernale…

    Un projet pour renforcer l’estime de soi

    Pour briser cette exclusion, Stea a eu l’idée avec un partenaire hongrois d’organiser un tournoi d’échecs de part et d’autre des frontières, ouvert à tous les jeunes, quelles que soient leurs communautés d’origine. Pour battre les Hongrois, les Roumains de Satu Mare n’ont pas hésité une seconde à coacher les jeunes Roms… Un étrange compagnonnage où chacun s’est trouvé valorisé : les Roms, parce qu’ils ont pris confiance en eux, encouragés par les Roumains ; et les Roumains, car ils étaient fiers de voir leurs conseils suivis avec succès par les Roms. « À l’issue de ce tournoi, certains Roumains ont même demandé à leurs parents de poursuivre cet accompagnement afin de continuer à faire progresser leurs camarades roms », se félicite Cristina.

    Pour aller plus loin, Stea met la dernière main à un projet visant à renforcer l’estime de soi des jeunes Roms de Sătmărel – et donc à favoriser leur intégration. « En nous inspirant d’une expérimentation menée aux Pays-Bas, nous sommes en train de monter un projet sur trois ans pour les jeunes de 9 à 12 ans afin de leur prouver qu’il existe un autre chemin possible que la marginalisation. Nous allons leur faire découvrir des métiers avec des profession­nels qui les exercent. » Avec la certitude pour Steaque ces professeurs joueront un rôle de levier comparable à celui des joueurs d’échecs.

    « La transformation des individus est encore plus forte quand les personnes à l’origine de ces avancées ont des parcours exemplaires montrant que la récon­ciliation peut être source d’épanouissement », approuve Tamara. De mère bosniaque originaire de la région de Mostar et de père serbe, elle a appris elle-même dès le plus jeune âge à aller vers les autres et à s’enrichir à leur contact. Une seconde nature qu’elle cherche à faire partager.

    Laurence Estival.

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