Programme d’accès à l’eau
Un système de bornes de fontaine dans un village enclavé a amélioré radicalement la vie quotidienne de la population.
Ankober a été la capitale d’un royaume d’Ethiopie. Enclavé, délaissé par les quelques efforts de développement du pays, laissé sans eau ni électricité, Ankober s’appauvrissait dans un pays parmi les plus pauvres du monde.
L’accès à l’eau était particulièrement pénible.
Les sources d’eau se situent dans la vallée et le village est perché tout au-dessus. Les adultes se souviennent qu’enfants, avant d’aller à l’école, ils devaient passer jusqu’à trois heures chaque matin pour aller chercher les 10 litres d’eau nécessaires aux premières heures de la journée.
« Il fallait s’éclairer à la torche. Les filles se faisaient agresser sur le chemin escarpé. Les élèves somnolaient en classe. »
Exposées à toutes les contaminations, les sources d’eau étaient aussi des foyers de maladies et disséminaient thypoïde, dyssentries et parasites intestinaux. Le bureau de développement de l’Eglise catholique d’Addis Abeba a choisi d’intervenir dans ce contexte pour enrayer cette malédiction de l’Histoire, grâce à la mise en œuvre d’un programme d’accès à l’eau.
Le bureau de développement de l’Eglise catholique d’Addis Abeba
Dans un pays dont la tradition chrétienne remonte au VIème siècle (avant même la conversion de l’Empire romain à la nouvelle religion), les catholiques ne sont que quelques dizaines de milliers. L’Eglise a néanmoins une importante activité de développement. Notamment autour de l’accès à l’eau. C’est un partenaire du CCFD-Terre Solidaire depuis 1994.
L’initiative
Des installations de captage ont été disposées sur le trajet des sources. Un système de canalisation achemine l’eau jusqu’à sept bornes fontaines dans le village, mises en route en septembre 2004. Elles sont ouvertes deux fois par jour pour que les familles puissent venir s’approvisionner à côté de chez elles. Les paysans autour du village ont eux accès à quelques fontaines proches de leurs maisons. Un comité d’utilisateurs a été formé avec l’ensemble des habitants du village pour gérer l’entretien des installations et les recettes des pompes. Dix emplois ont été créés. L’épargne permettra de construire de nouvelles fontaines.
L’impact
L’arrivée de l’eau a radicalement changé la vie d’Ankober. Aller chercher de l’eau tous les jours ne prend plus des heures, la propreté des citernes est surveillée et si les maladies liées à l’eau ou à l’hygiène ne sont pas éradiquées totalement, globalement la situation sanitaire s’est nettement amélioré. Le patrimoine historique et le cadre grandiose d’Ankober se prêtent à une petite activité touristique. Un hôtel s’est ouvert prêt du lieu de l’ancien palais royal. Avant l’installation des bornes, l’approvisionnement en eau accaparait 10% du chiffre d’affaire. Le coût est divisé par dix et l’eau arrive en permanence dans les chambres. Le petit hôtel-restaurant du centre ville a obtenu l’accord du comité d’utilisateurs pour disposer d’une ligne directe. Il pourra bientôt disposer de sanitaires et de douche avec l’eau courante.
Déjà, les économies réalisées sur le transport de l’eau, ont permis d’investir dans une machine à café. Désormais, plus de visiteurs viennent et restent à Ankober. L’activité économique de l’ensemble du village s’en ressent et les jeunes se disent aujourd’hui disposés à rester, plutôt que de descendre dans les villes de la vallée pour trouver de meilleures conditions de vie.
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