Promouvoir le tourisme solidaire…

Publié le 01.05.2006| Mis à jour le 02.01.2022

« Un comité d’entreprise permet de toucher un public très varié »
Emmanuel Monnier, membre bénévole du CCFD-Terre Solidaire et du groupe de travail « Tourisme Solidaire », fait la promotion d’un tourisme différent au sein de son comité d’entreprise .


D’où vous vient cet intérêt pour le tourisme solidaire ?

Le déclic, c’est un voyage d’immersion en Palestine organisé par le CCFD-Terre Solidaire en 1998. Sur place nous avons été accueillis par ATG une association partenaire spécialisée dans le tourisme militant, qui nous a fait rencontrer de nombreux acteurs de la société civile : défenseurs des droits de l’homme, responsable d’une association de femmes, professionnels de la santé, représentant d’un groupe de jeunes etc. L’objectif d’ATG est d’offrir aux touristes un éclairage politique sur la situation palestinienne, de manière à sensibiliser l’opinion internationale, et de faire profiter la population locale des retombées économiques de ce tourisme.

A l’issu de ce voyage, quelques uns d’entre nous ont décidé de créer un groupe de travail CCFD-Terre Solidaire, de manière à promouvoir « un autre tourisme » au sein du réseau et à réfléchir sur la façon d’appuyer les partenaires engagés dans cette voie.

Vous défendez également les principes du tourisme solidaire au sein de votre comité d’entreprise.

Enseignant dans un lycée agricole, je dépends d’un ministère, le ministère de l’agriculture qui regroupe 40 000 agents. Je suis engagé au niveau syndical et de ce fait je participe à l’animation nationale de l’ASMA (Association d’action sociale, sportive, culturelle et de loisirs du ministère de l’agriculture), Cette association faisant office de comité d’entreprise. En 2002, nous (la CFDT du ministère de l’agriculture) avons impulsé la création d’un secteur « Solidarités Internationales » au sein du comité d’entreprise (CE). L’une de ses vocations est d’y expérimenter des produits de tourisme solidaire qui puissent, à terme, être vulgarisés par le secteur voyage, le secteur culture ou le secteur jeunesse. L’atout d’un CE est de pouvoir toucher un public d’une grande mixité sociale, la participation aux frais d’un voyage étant calculée en fonction des revenus de chacun. Le secteur voyage distribue déjà systématiquement le guide de RITIMO « Vacances j’oublie tout ? » aux personnes qu’il fait partir. Nous avons créé par ailleurs une rubrique Tourisme Solidaire dans la revue du CE, ainsi qu’une rubrique dans le site internet (www.asma.educagri.fr).

Quels produits touristiques avez-vous déjà expérimentés ?

En décembre dernier, nous avons fait partir un groupe de sept pour une quinzaine de jours au Cambodge. Le voyage a été conçu avec le CEMPAMA (un établissement national d’enseignement agricole chargé des questions de la mer) basé à Fouesnant qui travaille avec des ONG cambodgiennes depuis 25 ans, une agence de tourisme qui développe des offres solidaires en collaborant elle aussi avec des ONG locales et enfin les candidats au voyage. Le circuit combinait étapes culturelles et rencontres avec les acteurs associatifs.
Par ailleurs onze personnes sont parties à Noël au Sénégal, dans la région du Sine Saloum, en se répartissant par groupe de deux ou trois dans différents villages. Hébergées à temps complet chez l’habitant de manière à ce que la population locale profite directement des retombées économiques de leur séjour, elles ont participé à la vie du village.
Le voyage au Cambodge est revenu à chacun de 460 € à 1710 € selon son quotient familial, pour un prix de 1900 € et celui au Sénégal de 349 € à 785 € pour un prix de 872 €, les groupes mêlant retraités, enseignants et agents administratifs.

Quel bilan en avez-vous tiré ?

Le bilan du voyage au Cambodge est vraiment encourageant. Les participants sont revenus très enthousiastes, la moitié s’est engagée depuis dans des ONG en lien avec le pays ou a gardé contact avec des associations locales. L’un d’entre eux a mobilisé son conseil municipal pour que sa ville finance le maintien d’un poste de documentaliste dans la bibliothèque de Sihanouk Ville. Le séjour au Sénégal s’est également bien passé, mais nous avions organisé moins de séances préparant au départ et cela s’est fait ressentir. Deux personnes, notamment, ont mis quelques temps pour s’adapter et se satisfaire de ce qui leur était proposé. Cela confirme la nécessité d’une bonne préparation. Par ailleurs nous sommes en train de dépouiller les questionnaires que nous avons remis aux voyageurs à leur retour. L’un deux soulignait un point intéressant. Leur guide cambodgien avait choisi de les emmener faire une promenade sur un fleuve dans un bateau surdimensionné, et ce par égard pour leur confort. Or les remous occasionnés par le bateau menaçaient l’équilibre des frêles embarcations des pécheurs. Voilà le type de remarques qui permettent d’ajuster une offre touristique de manière à ce qu’elle soit la plus respectueuse possible.

Avez-vous d’autres projets ?

Nous planchons sur une offre de chantiers internationaux à proposer au secteur jeune du CE. Nous travaillons également à la création d’un centre international de vacances et de loisir pour enfants basé dans le Morvan. Notre ambition est de réunir, autour d’un projet d’éducation au développement, à la paix et à la non violence, des enfants étrangers confrontés à des situations de conflits et les enfants du ministère. Les enfants étrangers seraient reçus une semaine dans des familles d’accueil et deux semaines dans le centre en question. Nos principaux partenaires sont « La Brassée », une association du Morvan, porteuse de la philosophie du projet et « Culture et Pensée libre », une association de la bande de Gaza.

Comment le secteur « Solidarités Internationales» est-il perçu dans votre comité d’entreprise ?

Très bien. La plupart des animateurs du CE (tous appartenant à une organisation syndicale) se reconnaissent dans la démarche altermondialiste et s’efforcent de trouver une application concrète aux discours, en s’engageant notamment dans diverses associations.

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