Réponses du CCFD-Terre Solidaire aux critiques faites au Cameroun sur le rapport « Biens Mal Acquis »
« Les missions d’une ONG de développement comme le CCFD-Terre Solidaire sont aussi d’enquêter sur les « biens mal acquis », la corruption et l’argent sale ».
Guy Aurenche, Président du CCFD-Terre Solidaire.
Le CCFD-Terre Solidaire a été créé pour travailler sur les causes de la pauvreté et les inégalités, et trouver des voies de développement. En particulier dans les pays pauvres, l’accaparement des richesses par une minorité -dirigeants locaux, entreprises internationales- est un scandale. Les organisations partenaires du CCFD-Terre Solidaire dans ces pays demandent régulièrement de poser ces scandales sur la place publique.
Les missions du CCFD-Terre Solidaire
Le CCFD-Terre Solidaire a 2 grands rôles :
- accompagner des acteurs locaux dans 500 projets menés dans 70 pays
- travailler à la prise de conscience de l’opinion publique française sur le développement et la solidarité internationale.
Ces 2 axes poussent le CCFD-Terre Solidaire, et ses partenaires, à mener des actions de plaidoyer, auprès des autorités françaises, européennes et internationales. Ce plaidoyer se base toujours sur des faits. Un rapport comme celui que le CCFD-Terre Solidaire a publié en juin 2009 est donc dans la droite ligne de ses missions sociales.
Les « biens mal acquis » nuisent au développement
Plus d’un milliard d’êtres humains souffrent de la faim. L’argent qui devrait être injecté dans le développement des pays touchés par la malnutrition est trop souvent détourné, au lieu d’être utilisé pour la satisfaction de besoins essentiels comme l’alimentation, la santé ou l’éducation. Les partenaires du CCFD-Terre Solidaire demandent donc des comptes sur l’utilisation de ces montants financiers.
Avec les successions de crises, les scandales des fortunes détournées éveillent les consciences citoyennes. Il n’est pas possible de parler de développement des pays du Sud si l’on ne parle pas d’éthique entre responsables politiques, acteurs économiques et société civile. C’est aussi la responsabilité du CCFD-Terre Solidaire.
Pas de jugements, des faits
Ce rapport cherche avant tout à démonter les mécanismes en jeu, et à dégager des responsabilités à différents niveaux :
- les personnes morales et physiques qui détournent des fonds,
- les institutions financières ou bancaires qui accueillent ces capitaux, les font travailler et rendent difficiles les restitutions,
- certains acteurs politiques français et européens qui ne peuvent ignorer, dans les opérations économiques ou financières effectuées avec certains pays, qu’une partie des sommes engagées vont être détournées.
Des constats internationaux
Le rapport publié en juin 2009 fait état des sommes colossales détournées par des dirigeants partout à travers le monde dans une trentaine de pays. L’objectif du CCFD-Terre Solidaire est aussi de dénoncer les responsabilités françaises et occidentales.
De ce fait, cette analyse d’une trentaine de pays n’est pas dirigée contre un pays en particulier.
Le cas du Cameroun est traité sur un volume de 5 pages au sein du rapport « Biens Mal Acquis », sur un total de 215 pages que comporte ce document. A date du 3 juillet 2009, le Cameroun est le seul pays où ce rapport provoque des réactions vives de la part d’un gouvernement.
Le CCFD-Terre Solidaire exprime cette idée dans l’ensemble de son rapport : chaque pays a le devoir de rendre transparentes ses actions financières et économiques.
La France doit faire appliquer les accords internationaux
La France doit :
- participer aux procédures de restitutions financières.
Elle soutient la convention de Mérida, entrée en vigueur en 2005, et reste peu exemplaire en matière de restitutions. Il est capital que la convention soit appliquée et que la justice française puisse agir en toute indépendance.
- plaider au niveau international.
Pour l’instant, les annonces du G20 concernent surtout l’évasion fiscale. Les paradis fiscaux qui servent de havre à l’argent détourné ne sont pas encore traités. Le CCFD-Terre Solidaire demande que les accords internationaux soient appliqués aux paradis fiscaux, au niveau des personnes morales, des institutions financières et des acteurs politiques.
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