République dominicaine : sensibiliser à l’environnement et dénoncer la déforestation
Loin des images de carte postale, la République dominicaine, petit État des Caraïbes, est confrontée à la déforestation massive et au développement de l’activité minière. Une situation qui met en péril l’environnement et les populations locales, en particulier près de la frontière haïtienne.
Après plusieurs mois de réunions virtuelles pour cause de pandémie, une quinzaine de représentants d’organisations de défense de l’environnement du nord-ouest de la République dominicaine, près de la frontière haïtienne, se sont retrouvés durant deux jours, à la mi-octobre, à l’Eden. Ce centre écotouristique est situé dans la cordillère centrale, une chaîne montagneuse au cœur de la région de Dajabón. « Nous sommes ici pour préparer un plan d’action stratégique pour le dernier trimestre 2020 », rappelle Heriberta Fernández, coordinatrice nationale pour le développement local et les politiques publiques au sein du centre Montalvo.
Cette organisation jésuite, partenaire du CCFD-Terre Solidaire, travaille sur les droits environnementaux et humains. « Nous devons décider comment nous mobiliser pour dénoncer une nouvelle fois la déforestation et les menaces d’exploitation minière qui planent sur cette région. »
Bienvenue en République dominicaine, un pays de 11 millions d’habitants situé dans la mer des Caraïbes. Avec ses 48 440 km2, cet État occupe les deux tiers de l’île d’Hispaniola.
La 4e mine d’or la plus importante du monde
L’économie de ce pays connu pour son attrait touristique – ses plages idylliques et ses hôtels de luxe – repose aussi sur trois autres piliers : les zones franches, les transferts de fonds des migrants qui vivent pour la plupart aux États-Unis et l’exploitation minière, en particulier l’or et le ferronickel. Parmi les 120 sites miniers en activité, on trouve la quatrième mine d’or la plus importante du monde [[Selon une étude de la World Gold Council de septembre 2020.]], située à Pueblo Viejo, au centre du pays.
Propriété de la multinationale canadienne Barrick Gold Corporation, cette exploitation constitue la vitrine de l’État dominicain qui encourage les investissements étrangers dans ce secteur. Mais elle symbolise aussi le péril couru par les habitants de la région de Dajabón.
Amin Matías Vasquez du centre Montalvo>
« Depuis 2003, une autre compagnie minière canadienne, l’Unigold, sonde les reliefs montagneux autour de la ville de Restauración, dans la région de Dajabón », explique Julio Ovalle Gomez, président de la coalition environnementale du Nord-Ouest (COANOR), partenaire local du centre Montalvo. « Elle serait sur le point d’obtenir une licence d’exploitation. » Et d’après différentes sources, ce site renfermerait des quantités d’or supérieures à celui de Pueblo Viejo. « La situation est très préoccupante, car cette zone montagneuse compte près de 400 cours d’eau, dont le rio Artibonito, le plus important de l’île. Sa source est ici et il s’écoule ensuite en Haïti. Or, si ces cours d’eau sont contaminés par les rejets toxiques comme le cyanure, c’est toute la population et les écosystèmes de la région et de nos voisins qui vont être impactés. »
Cette pollution pourrait aussi lourdement altérer les ressources hydriques, déjà en nette diminution en raison des vagues de sécheresse qui frappent chaque année la région. « Ces cours d’eau s’assèchent aussi en grande partie, à cause de la déforestation massive », indique Alcibiades Tejada, agronome de formation et président de la société écologique de Restauración.
Des écosystèmes gravement menacés
J'ai 1 minute
Partagez et relayez nos informations et nos combats. S’informer, c’est déjà agir.
Je m'informe
J’ai 5 minutes
Contribuez directement à nos actions de solidarité internationale grâce à un don.
Je donne
J’ai plus de temps
S'engager au CCFD-Terre Solidaire, c'est agir pour un monde plus juste ! Devenez bénévole.
Je m'engage