Roms : N’inversons pas les responsabilités !

Publié le 22.07.2010| Mis à jour le 08.12.2021

Paris, le 22 juillet 2010

Le Collectif Romeurope exprime ses plus vives inquiétudes suite aux déclarations du président de la République après les événements dramatiques intervenus à Saint-Aignan (Loir-et-Cher) et dénonce l’amalgame fait entre les gens du voyage et les Roms et la stigmatisation de ces deux populations.

Alors que le gens du voyage sont des Français qui ont la particularité de vivre en caravane et d’être itinérants tout ou partie de l’année, les quelque 15 000 Roms présents en France sont essentiellement venus de Roumanie et de Bulgarie, citoyens européens bénéficiant de la liberté de circulation en France. Mais le gouvernement français a imposé, au moment de l’entrée en 2007 de la Roumanie et de la Bulgarie au sein de l’Union européenne, des mesures transitoires qui excluent en pratique les ressortissants de ces deux pays du marché de l’emploi et des prestations sociales. Ne pouvant travailler légalement ni avoir des ressources régulières, ils sont contraints de vivre dans de véritables bidonvilles ou abris précaires.

Depuis le début de l’été, les expulsions de familles roms de leurs lieux de vie se multiplient partout en France, dernièrement à Saint-Denis ou encore à Dunkerque, avec pour seules alternatives une nouvelle errance ou une aide au retour au pays d’origine. Ces éloignements « volontaires » aident à gonfler les statistiques du ministère de l’Immigration artificiellement, car nombre de ces « expulsés » peuvent – fort heureusement – revenir en France dans les semaines qui suivent. Ces familles sont ainsi, en fait, seulement déplacées d’une commune à une autre, dans une précarité croissante.

Abroger ces mesures transitoires pour ces citoyens européens et leur permettre un libre accès à l’emploi, mobiliser les dispositifs existants de droit commun pour les accompagner dans leurs projets de vie et mettre en œuvre le droit à un habitat digne pour tous par la construction massive de logements accessibles pour répondre à la crise du logement seraient une meilleure réponse que d’en faire les boucs émissaires d’une politique sécuritaire inefficace.

Qu’il s’agisse des gens du voyage ou des Roms, il est urgent que le gouvernement cesse de confondre des situations et des actes avec les origines des personnes concernées.

Collectif national droits de l’homme Romeurope
ABCR (Association biterroise contre le racisme) – ALPIL (Action pour l’insertion sociale par le logement) – AMPIL (Action méditerranéenne pour l’insertion sociale par le logement) – ASAV (Association pour l’accueil des voyageurs) – ASET (Aide à la scolarisation des enfants tsiganes) – ASEFRR (Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et rroms) – Association solidarité Roms de Saint-Étienne – CAM (Comité d’aide médicale) – CCFD-Terre Solidaire (Comité catholique contre la faim et pour le développement) – CIMADE (Comité intermouvements auprès des évacués) – CLASSES (Collectif lyonnais pour l’accès à la scolarisation et le soutien des enfants des squat) – FNASAT-Gens du voyage – Hors la rue – Imediat – LDH (Ligue des droits de l’homme) – Liens tsiganes – MDM (Médecins du monde) – MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) – Mouvement catholique des gens du voyage – PARADA – PROCOM – Rencontres tsiganes – RomActions – Romeurope Val-de-Marne – Secours Catholique-Caritas France – SICHEM (Service de coopération humanitaire pour les étrangers et les migrants) – Une famille, un toit 44 – URAVIF (Union régionale des associations voyageurs d’Ile-de-France)
Et les Comités de soutien de Montreuil, du Nord-Ouest parisien, de Saint-Michel-sur-Orge, de Meudon, le Collectif nantais Romeurope, le Collectif Rroms des associations de l’agglomération lyonnaise, le Collectif de soutien aux familles roms de Roumanie, le Collectif des sans-papiers de Melun, le Collectif dijonnais de soutien aux Roms.

 

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