Séminaire d’experts sur Gaza
Alors que le blocus de la Bande de Gaza par Israël entre dans sa quatrième année, la CIDSE et APRODEV appellent fermement les décideurs européens à revoir leur stratégie à l’égard d’Israël et des Territoires palestiniens.
Pour Rob Van Drimmelen, secrétaire général d’APRODEV, « l’aide humanitaire n’est pas suffisante. Les habitants de la Bande de Gaza veulent commercer et non être aidés. Nous invitons donc vivement l’Union européenne à développer son action et à faire pression sur Israël pour une ouverture immédiate, durable et inconditionnelle des points de passage afin d’assurer la circulation de l’aide humanitaire, des denrées commerciales et des personnes. »
À plusieurs reprises, l’UE a appelé à la fin du blocus et des représentants européens ont attiré l’attention des autorités israéliennes sur les restrictions imposées à la population de la Bande de Gaza. Le 14 juin 2010, le Conseil européen des Affaires étrangères a déclaré que l’UE était prête à contribuer à la mise en œuvre d’un mécanisme, fondé sur l’accord de 2005, sur les mouvements et l’accès (AMA). Il a en outre suggéré la création d’une liste de marchandises interdites et d’un contrôle strict de la destination des marchandises importées.
René Grotenhuis, Président de la CIDSE et Directeur de Cordaid (ONG des Pays-Bas membre de la CIDSE), s’inquiète de ce que les mesures proposées, si elles devaient être mises en œuvre, ne serviraient qu’à figer le statu quo actuel. Elles n’inverseraient pas le contrôle effectif d’Israël sur Gaza et maintiendraient la dépendance de la population à l’égard de l’aide humanitaire. « Le minimum que nous attendons de la part des décideurs européens c’est qu’ils s’assurent qu’il est mis un terme à la situation illégale du blocus et que le développement économique des territoires occupés est permis. L’UE et ses États membres doivent honorer leurs obligations afin que le respect du droit international soit assuré. Leurs efforts diplomatiques doivent se concentrer sur la mise en place d’un processus permettant de mettre fin à l’occupation par Israël des territoires palestiniens. »
En organisant le séminaire « Gaza : accès, reconstruction et responsabilités », APRODEV et la CIDSE plaident pour plus de cohérence entre les politiques de l’UE envers Israël et envers les territoires palestiniens occupés. L’UE doit renouveler le processus politique afin de mettre un terme à la tendance conduisant l’économie palestinienne à dépendre de plus en plus de l’aide des donateurs alors qu’Israël maintient ses politiques illégales. En tant qu’organisations pour le développement, nous craignons que, sans l’appui d’un processus politique efficace, l’aide puisse avoir un effet de distorsion.
APRODEV et la CIDSE insistent sur le fait qu’il est essentiel que l’UE, en tant que bailleur, gère les spécificités du dé-développement palestinien et adopte une approche strictement fondée sur les droits, basée sur le droit international. Le conflit israélo-palestinien ne pourra prendre fin que lorsqu’une réponse aura été apportée à l’expansion des colonies, à la stagnation économique dans les territoires occupés, à la crise humanitaire à Gaza et aux besoins d’une réconciliation palestinienne.
Nous appelons par conséquent l’UE à prendre les mesures suivantes :
- Maintenir la suspension du processus de rehaussement de l’accord d’association avec Israël et geler toutes négociations en vue d’une coopération technique future tant qu’Israël ne se sera pas conformé au droit humanitaire et aux droits de l’homme et qu’il n’aura pas endossé la responsabilité des graves violations des droits de l’homme et du droit humanitaire.
- Concentrer ses efforts sur la levée du blocus en poussant Israël à adopter des mesures qui permettent une libre circulation des marchandises vers et depuis Gaza ainsi que la libre circulation des individus et à respecter les termes de l’accord de 2005 sur les mouvements et l’accès (AMA).
- Poursuivre ses efforts en vue du respect des droits du peuple palestinien à disposer de lui-même et entreprendre l’action adéquate contre les politiques illégales qui viennent entraver la réalisation de cet objectif.
http://www.cidse.org/Regions/IsraelPalestine/?id=1829
La CIDSE est une alliance internationale d’agences de développement catholiques travaillant ensemble pour une justice globale. Ses membres sont : Broederlijk Delen, CAFOD, CCFD-Terre Solidaire, Cordaid, Development and Peace, Entraide et Fraternité, Fastenopfer, Bridderlech Deelen, Fundação Evangelização e Culturas, Koordinierungsstelle, Manos Unidas, Misereor, SCIAF, Trócaire et FOCSIV. Center of Concerns est un membre associé. www.cidse.org
APRODEV est l’association de 17 grandes organisations d’aide humanitaire et au développement en Europe, qui travaillent en étroite collaboration avec le Conseil mondial des Églises. Ses membres sont : Brot für Alle, Brot für die Welt, Christian Aid, Church of Sweden, CIMADE, DanChurchAid, Diakonia, EAEZ, EED, FinnChurchAid, HEKS / EPER, Hungarian Interchurch Aid, ICCO, Icelandic Church Aid, Kerk in Actie, Norwegian Church Aid et Solidarité Protestante. Le Conseil mondial des Églises et la Fédération luthérienne mondiale sont des observateurs. www.aprodev.net
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