Signature de l’Accord de Paris : les fausses solutions toujours à l’agenda
La signature de l’Accord de Paris ce vendredi 22 avril à New York, sera l’occasion de promouvoir l’« Agenda des solutions » (ou Lima Paris Action Agenda – LPAA). Institutionnalisé par la COP21, il réunit 70 initiatives collectives d’acteurs non-étatiques jugées « transformationnelles » pour nos sociétés. Or, en l’absence de cadres et de critères permettant de sélectionner et d’assurer le suivi de ces initiatives, certaines d’entre elles pourraient s’avérer inefficaces voire contraires à l’objectif fixé. La France, grâce à son rôle de président de la COP21 a largement contribué à ce que cet Agenda figure dans l’Accord de Paris. Elle doit maintenant assumer ses responsabilités et en garantir un véritable suivi.
En effet malgré les alertes répétées du CCFD-Terre Solidaire et d’autres organisations de la société civile auprès du gouvernement français, l’Agenda des solutions [[Un évènement de haut niveau « Climate Action », coprésidé par la Présidente de la COP et la Secrétaire exécutive de la CCNUCC aura lieu le 22 avril à 15h00 (heure de New York) / En présence d’entreprises, villes, collectivités territoriales, investisseurs, ONG]] comporte toujours des initiatives qui s’apparentent à du greenwashing ou à de fausses solutions qui risquent de nuire à l’environnement et aux populations.
C’est le cas par exemple de l’initiative « Oil and Gas Methane Partnership » (partenariat entre agences onusiennes et grands groupes pétroliers et gaziers) qui vise à limiter les fuites de méthane liées à l’exploration et la production d’hydrocarbures et non à favoriser le développement d’énergies renouvelables. Ou encore de l’initiative 4 pour 1000 promue par la France, censée favoriser le stockage du carbone dans les sols tout en améliorant leur fertilité via les pratiques agricoles et forestières.
Aucun garde-fou n’a pour le moment été établi, alors même que cette initiative pourrait entrer dans une logique de compensation des émissions au Nord par de la séquestration de carbone dans les terres au Sud, avec des risques d’accaparements des terres. Par ailleurs, elle ne comporte pour l’instant pas de critères clairs permettant d’exclure des modèles agricoles basés sur l’utilisation d’herbicides chimiques ou d’OGM.
« Etre transformationnel, ce n’est certainement pas faire la promotion, sur un pied d’égalité, des pratiques agro-écologiques et du Round Up de Monsanto. C’est au contraire permettre la transformation de nos sociétés vers des modes de vie bas carbone, dans le respect des droits fondamentaux », déclare Anne-Laure Sablé, chargée de plaidoyer climat au CCFD-Terre Solidaire.
Pour que ces « fausses solutions » soient exclues de l’Agenda, il est nécessaire et urgent d’établir une structure de suivi transparente, de définir des critères d’inclusion et d’exclusion des initiatives, d’exiger une redevabilité des acteurs impliqués afin de garantir les droits humains et le respect de l’environnement. Autant d’éléments qu’il conviendrait d’annoncer ce 22 avril lors de la signature de l’Accord de Paris.
« L’inertie de la France dans la définition d’un véritable cadre ne peut plus perdurer car les initiatives, elles, avancent. Stéphane Le Foll sera ainsi au Maroc la semaine prochaine pour présenter l’initiative 4 pour 1000 au Salon de l’agriculture de ce pays. Là encore, il est à craindre que l’on soit plus dans l’exercice de communication que dans la préoccupation que les pratiques promues répondent bien aux enjeux», ajoute Anne-Laure Sablé.
Contact presse : Karine Appy, 06 66 12 33 02 – 01 44 82 80 67
– Pour plus d’information sur l’Agenda des solutions, lire la note du CCFD-Terre Solidaire
J'ai 1 minute
Partagez et relayez nos informations et nos combats. S’informer, c’est déjà agir.
Je m'informe
J’ai 5 minutes
Contribuez directement à nos actions de solidarité internationale grâce à un don.
Je donne
J’ai plus de temps
S'engager au CCFD-Terre Solidaire, c'est agir pour un monde plus juste ! Devenez bénévole.
Je m'engage