Signature d’un cessez-le-feu historique entre le gouvernement colombien et les FARC

Publié le 29.06.2016| Mis à jour le 08.12.2021

Après plus de 3 ans et demi de négociations, le gouvernement colombien et la guérilla des FARC ont annoncé être parvenus à la signature d’un cessez-le-feu bilatéral et définitif. Cela représente une avancée majeure qui précède la conclusion d’un accord final de paix dans les prochaines semaines, mettant fin à un conflit armé vieux de plus de 60 ans. Les partenaires du CCFD–Terre Solidaire, très impliqués dans la construction de la paix, partagent l’espoir de tous les Colombiens de parvenir enfin à une société réellement apaisée et s’engagent au quotidien pour accompagner ces transformations et surmonter les causes qui ont mené au conflit.


Le 23 juin dernier à la Havane, un cessez-le-feu a été signé par le président colombien Juan Manuel Santos et le chef des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie), Rodrigo Londono dit « Timochenko », en présence du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, et de plusieurs chefs d’Etat latino-américains.
Ce cessez-le-feu était très attendue par la société colombienne.
C’est une étape fondamentale des négociations, qui replace la politique au cœur de la vie sociale en refusant la violence. Elle rend irréversible la signature finale de l’accord de paix au cours des prochaines semaines.

Pour le CINEP – Programme pour la paix, partenaire de longue date du CCFD–Terre Solidaire qui accompagne des communautés affectées et déplacées par le conflit armé, le cessez-le-feu ouvre des perspectives inédites pour mettre fin à un cycle de violence structurelle.
Il représente « l’engagement explicite de remplacer les balles par les arguments ».
C’est « un pas décisif dans un long chemin de transformation du pays, qui requerra de l’accompagnement de toute la société colombienne et de la communauté internationale. »

Vamos Mujer, association qui se bat pour les droits des femmes depuis près de 40 ans, souligne le caractère historique des accords annoncés le 23 juin.
Elle rappelle l’engagement pacifique de tous, hommes et femmes engagés dans des mouvements sociaux, pour la démobilisation des acteurs armés. Elle se souvient particulièrement de celles et ceux qui ont laissé leur vie pour que la Colombie puisse un jour connaître la fin du conflit armé.

La société civile colombienne reste vigilante sur les nombreux défis à venir pour parvenir à une paix véritable qui s’incarne dans les territoires et dans la réalité des Colombiens.
S’impose dès maintenant une pédagogie de la paix pour que les accords et leurs contenus en matière de transformation des structures agraires, participation politique, justice transitionnelle et réparation aux victimes, combat contre les trafics illicites puissent être assumés par la société dans son ensemble.
ILSA, également partenaire du CCFD–Terre Solidaire, souligne par la voix de son directeur Jairo Estrada, le potentiel démocratique et transformateur des accords tout en pointant les difficultés – pas insurmontables – pour mettre au diapason les cadres normatifs qui régiront leur mise en œuvre avec cette bonne nouvelle politique.

La tâche s’annonce délicate face au pouvoir économique et médiatique de ceux qui refusent la voie politique et insistent sur des solutions militaires. Le silence des armes ouvre la voie à la réincorporation des guérilleros à la vie civile.
L’accord prévoit les mécanismes pour garantir leur sécurité ainsi que celle des habitants des territoires qui étaient jusqu’à maintenant sous leur contrôle car la menace de la résurgence d’autres acteurs armés illégaux tels que les paramilitaires est bien réelle.

La paix se construira en Colombie grâce à des débats et des consensus associant toutes les composantes de la société colombienne.
Pour ne pas trahir l’espoir de ce 23 juin, elle doit s’incarner concrètement sur les territoires pour permettre notamment la réparation aux victimes, l’accès aux droits aux secteurs de la population les plus vulnérables et une amélioration radicale de la situation de millions de paysans déplacés et privés de leurs terres.

L’appui de la communauté internationale sera déterminant
pour garantir les termes des accords et la participation réelle de la société civile à la construction de cette paix territoriale.

Le CCFD–Terre Solidaire salue la ténacité des organisations de la société civile colombienne qui n’ont jamais renoncé à la construction de la paix et qui aujourd’hui se trouvent confortées dans leurs efforts.

Convaincu que la paix est une tâche de longue haleine, avec des menaces et des défis qui pèsent encore sur le processus de paix, le CCFD–Terre Solidaire fait confiance aux jeunes générations pour mûrir dans leur quotidien des nouvelles modalités de régler les conflits, et à tous les acteurs politiques et sociaux colombiens d’intégrer la dimension de justice environnementale dans la définition des projets d’avenir pour le pays.


Pour en savoir plus :

Voir les six communiqués publiés en mars 2016 par le Réseau France Colombie Solidarités sur la négociation des accords de paix
Voir les projets soutenus par le CCFD-Terre Solidaire en Colombie

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