Situation au 9 janvier – CCFD

Publié le 09.01.2005| Mis à jour le 08.12.2021

Contexte et situation du pays

Le dernier bilan de la catastrophe fait état de 30 615 morts pour le Sri Lanka, au 07-01-05. Ce pays est économiquement et proportionnellement à sa population sans doute le pays le plus affecté, car l’essentiel de la population vit le long des côtes, les deux tiers de la population ont été touchés.

Cela a occasionné des visites de personnalités importantes, elles aussi uniques dans l’histoire de l’île. Le secrétaire d’Etat américain, le secrétaire général de l’ONU, le premier ministre sud coréen, le président de la Banque Mondiale, le directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé, le ministre des affaire étrangères allemand et le ministre français de la santé se sont succédés sur l’île en trois jours (du 6 au 9 janvier)….

On cite parmi les chiffres des dégâts : un demi million de personnes dans des camps de fortune ; des dommages pour 1,3 milliard de dollars ; près de 100 000 maisons détruites ; près de 100 000 embarcations (bateaux de pêcheurs) détruits… Pour comparer, signalons que le fardeau du remboursement de la dette atteint un niveau de 500 millions de dollars par an. Le pays pourrait demander non pas seulement un moratoire mais un effacement de la dette.
[…]

  1. L’aide apportée aux zones tamoules. Il n’est pas clair si l’aide d’urgence parvient d’une manière équitable dans toutes les zones du pays. Chaque camp politique, le gouvernement mais aussi l’organisation tamoule LTTE, se comporte comme s’il devait disposer d’un monopole sur l’aide à apporter, en tout cas se comporte comme s’il devait contrôler toute l’aide qui parvient aux zones sinistrées, en l’occurrence les zones administrées par le LTTE. L’armée cinghalaise essaye de mettre à profit le désastre pour reprendre pied dans les zones tamoules. Le LTTE est-il prêt à accepter d’autres organisations humanitaires, en plus du TRO (Tamil Relief Organization, qu’il contrôle) ? Il est important de sauvegarder et de protéger l’espace de travail pour les ONG et les organisations de la société civile qui ne sont inféodées ni à l’Etat, ni à l’armée ni au LTTE dans cette phase d’aide d’urgence et de réhabilitation.
  2. Le tsunami a fait de nombreux orphelins, cela risque d’être une aubaine pour les trafiquants d’enfants. Il faut protéger les enfants orphelins, ou rendus plus vulnérables, de l’esclavage, de la prostitution, de l’adoption à des fins mercantiles, du recrutement paramilitaire.

La polémique a rebondi en France sur le point de savoir s’il faut protéger les orphelins dans des centres spécialisés, ou s’il faut laisser la porte ouverte à des adoptions, y compris internationales. Pour éviter les dérives, le gouvernement sri lankais a interdit pour le moment les adoptions d’orphelins.

Le gouvernement français met en garde, et prévoit des procédures spéciales, en particulier des parrainages collectifs à distance, qui est une forme d’aide, mais pas une forme d’adoption.

Passée la phase d’urgence, on devra reconnaître que les enfants aussi sont traumatisés, et que l’aide à apporter doit être également psychologique en plus des aides matérielles.

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