Situation et devenir des agricultures familiales

Publié le 13.05.2008| Mis à jour le 09.09.2021

Il nous faut commencer par clarifier de quoi nous allons parler. Le terme « agriculture familiale » n’est pas utilisé de façon généralisée en Amérique latine. Son emploi est courant au Brésil, où il se réfère à des formes d’agriculture qui ne font pas usage de main d’œuvre salariée. Il s’oppose à l’agriculture patronale.

Qu’est-ce que l’agriculture familiale ?

Dans les autres pays on parle plutôt d’agriculture paysanne (campesina) ou de petits et moyens producteurs. Partout, ces termes sont marqués idéologiquement. Ils sont souvent arborés de façons contradictoires par les différents mouvements paysans. Ils se font aussi l’écho de l’histoire spécifique de chaque pays. Ainsi, on opposera souvent campesino et indio, pour différencier les communautés paysannes indiennes des producteurs non intégrés à des structures sociales « traditionnelles ». Beaucoup de définitions de l’agriculture familiale sont en fait une opportunité pour présenter un projet politique et social pour l’organisation de l’agriculture. C’est tout à fait légitime et ce peut être pertinent dans de nombreux contextes. Mais une réflexion en amont est aussi nécessaire, qui essaye de mettre en avant les points communs et les divergences entre les différentes formes d’agricultures qui peuvent se cacher derrière ce qualificatif. S’agit-il d’un concept scientifique ou d’une catégorie politique ? Le terme agriculture fait référence en réalité à des activités qui englobent l’élevage et le pastoralisme. Ce n’est pas l’équivalent d’agricultura en espagnol, mais plutôt de l’agropecuario. Les activités de cueillette, de gestion forestière, de pêche pourraient sans doute être incluses dans ce vocable, qui en fin de compte se réfère à la production du vivant en lien avec des écosystèmes naturels artificialisés. C’est sur le mot familial que porte surtout le débat. La famille est l’unité de base de la reproduction. Les familles peuvent être de différents types, mais dans tous les cas c’est l’aspect trans-générationnel qui importe. Quand les nouvelles unités domestiques deviennent-elles indépendantes ? Comment se font les transferts de biens, les héritages, d’une génération à la suivante ? Comment se réalisent les alliances, les unions ? Quel est le rôle des femmes et celui des hommes dans ces familles ? L’agriculture familiale fait référence à une unité domestique au sein de laquelle production et reproduction sont intimement liées et pour laquelle il existe une instance de prise de décision unique. La cellule domestique est insérée dans un ensemble social plus vaste. Une partie des décisions relatives à la production et à la reproduction sont prises ou conditionnées par des instances extérieures à l’unité domestique. On retrouve cette situation au sein des communautés indiennes, mais aussi pour une famille de métayers. Mais cela peut aussi être le cas pour un petit producteur intégré à une entreprise par le biais d’un contrat qui le contraint à utiliser des itinéraires techniques qui lui sont largement imposés. Il n’est donc pas si simple de définir les limites de ces agricultures familiales. Ce qui leur est commun, c’est bien toutefois : – de ne pas faire appel de façon dominante à de la force de travail étrangère à l’unité domestique, ce qui a pour conséquence de limiter la taille des unités de production, – de rémunérer la force de travail sur la base des résultats de l’unité de production, et pas sur la base de salaires, – d’intégrer les dynamiques trans-générationnelles et patrimoniales dans la prise de décision L’intégration de la cellule domestique et de l’unité de production peut être partielle, mais la séparation entre les deux ne peut jamais être totale. Ce sont les éléments de définition que nous retiendrons dans cette note. Lire la suite (360 Ko)

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