Sommet des Nations Unies sur les OMD, l’approche caritative ne suffira pas !
A l’heure où 1,4 milliard d’êtres humains vivent sous le seuil de l’extrême pauvreté et que 925 millions de personnes souffrent encore de la faim, le CCFD-Terre Solidaire dénonce les limites d’une approche caritative pour atteindre les OMD.
Pour le CCFD-Terre Solidaire, seule l’introduction à l’échelle mondiale de mécanismes de redistribution, de régulation et de transparence des acteurs économiques permettra d’inverser la tendance et de faire durablement échec à la pauvreté. Le débat qui s’annonce au Sommet de New York se focalise largement sur les engagements d’aide internationale pris par les Etats et les grandes fondations privées. « L’approche caritative des OMD nous éloigne des vraies solutions autour de règles de partage des richesses financières et de la mobilisation des ressources domestiques des pays en développement, pourtant évoquées dans la déclaration des OMD en septembre 2000 », déclare Catherine Gaudard, responsable des campagnes au CCFD-Terre Solidaire. Engagé au sein de l’AMCP-Action mondiale contre la pauvreté 2 et du réseau CIDSE 3 qui seront représentés à New York, le CCFD-Terre Solidaire défend trois recommandations clés, que la France et l’Europe peuvent porter sans attendre :- Avancer pour la création de taxes internationales sur les transactions financières, afin de collecter des revenus élevés et stables (non dépendants du bon vouloir des pays riches), tout en participant à la régulation du secteur financier dont les excès ont mené à la crise économique actuelle. L’allocation de ces revenus devrait être gérée par les Nations Unies afin de renforcer la gouvernance mondiale et le poids de la seule institution multilatérale réunissant l’ensemble des Etats. « La France, qui a fait de cette taxe une priorité, doit pousser pour que l’Union Européenne donne l’exemple par la création d’une première taxe sur les monnaies européennes », poursuit Catherine Gaudard.
- Lutter contre l’évasion fiscale dans les pays du Sud, afin qu’ils puissent eux-mêmes financer leurs politiques publiques de développement. Chaque année, 800 milliards d’euros de flux illicites échappent aux pays pauvres pour être détournés dans les paradis fiscaux, soit près de dix fois l’aide au développement octroyée par l’ensemble des pays riches ! La mobilisation des ressources passe aussi par le renforcement des administrations fiscales dans les pays du Sud.
- Réguler les activités des multinationales. Alors qu’auront lieu, en marge du sommet du Millénaire, plusieurs rencontres visant à encourager les investissements des entreprises dans les pays du Sud, se pose la question de l’impact environnemental, social et fiscal de leurs activités. Au Sud, la mondialisation économique tourne souvent au cauchemar (course aux profits à court terme, violation des droits humains, dommages environnementaux irréversibles, accentuation des conflits …). Pour que les entreprises contribuent réellement au développement, la priorité est l’adoption d’un cadre obligeant les acteurs privés à un comportement responsable et transparent et limitant les impacts négatifs de leurs activités. « Les Etats-Unis ont montré l’exemple récemment avec une législation obligeant les industries extractives à la transparence financière pays par pays, nous attendons de l’Europe qu’elle s’engage à son tour et qu’elle aille plus loin avec l’obligation de reporting extra financier », conclut Catherine Gaudard.
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