Soutenir la participation politique des populations rurales en Haute-Egypte

Publié le 17.09.2013| Mis à jour le 07.12.2021

Trois associations égyptiennes travaillent ensemble pour stimuler la participation et la représentation des populations rurales marginalisées de Haute-Egypte.


En Egypte, la corruption, les dérives autoritaires et le clientélisme ont longtemps découragé l’implication politique de la population. Alors que les révolutions arabes ont dessiné le rêve d’une ouverture démocratique, nombre de citoyens ont pris conscience que la politique n’était plus un sujet tabou, interdit. Pourtant, il demeure une distance entre la population et les partis politiques et les institutions du pays.
En effet, la population n’a que peu d’expérience en matière d’exercice de la citoyenneté dans un cadre démocratique et méconnait les mécanismes de la vie politique. Elle aspire pourtant, autant en ville qu’à la campagne, à participer davantage à l’espace public. Malgré un climat de forte tension et d’insécurité, la révolution a donné envie à chacun de prendre son destin en main et d’avoir plus de prise sur son environnement, que ce soit au niveau local ou national.

La frustration des populations rurales
Plusieurs partenaires du CCFD-Terre Solidaire, qui travaillent sur l’amélioration globale des conditions de vie dans la région de Minia, en Haute-Egypte, ont constaté ces dernières années la frustration des petits paysans qui ne se sentaient ni entendus, ni représentés. L’Association pour le Développement Intégré de Minia (ADIM), qui dépend du diocèse de Minia, la Jesuit Brotherhood Association (JBA), et l’Association de la Renaissance Scientifique et Culturelle (El Nahda) ont décidé de travailler ensemble pour aider les petits paysans, souvent considérés comme des citoyens de second rang, à avoir leur mot à dire sur les changements en cours.
Ce projet propose aux populations rurales, et notamment aux femmes et aux jeunes, des activités de formation et d’éducation civique. L’objectif est de leur permettre d’avoir accès à une information de base sur les enjeux des scrutins, les modalités de participation, les différents partis politiques avec leurs orientations, afin de participer aux grands rendez-vous d’une démocratie en construction : première élection présidentielle libre au printemps 2012 suivie du référendum sur la constitution à l’hiver 2012, et les scrutins prévus fin 2013/début 2014.

Etre en mesure de faire ses propres choix
Le projet développé à Minia cible plus particulièrement une quinzaine de villages, qui comptent en moyenne 4 000 habitants. Il s’appuie sur un réseau de jeunes volontaires et des comités de village, qui jouent un rôle important en Haute-Egypte. Les activités prévoient à la fois de créer et diffuser des outils pédagogiques, d’organiser des débats publics, des formations, des animations sur le fonctionnement de la vie démocratique. Face à une population très paupérisée et où le taux d’analphabétisme atteint jusqu’à 76% chez les femmes, les volontaires s’appuient sur l’art oral et populaire, comme les poèmes, les chants, et le théâtre. Afin que chacun soit en mesure de se faire sa propre opinion, son propre choix, et faire entendre sa voix.

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