Syrie : aider les monastères de Mar Mousa et Mar Elian à accueillir les déplacés
Depuis plusieurs années, le CCFD-Terre Solidaire soutient les activités des monastères de Mar Mousa et Mar Elian, lieux de dialogue inter-religieux et de paix. Alors que le pays est plongé dans la guerre, les deux communautés tentent d’apporter aux familles déplacées un réconfort matériel et spirituel, au-delà des fractures confessionnelles
Le rayonnement spirituel des monastères de Mar Mousa et Mar Elian
Situé à 90 km de Damas dans une région quasi désertique, les origines du monastère Mar Moussa el-Habachi (Saint Moïse l’Abyssin) remontent au VIeme siècle. Après avoir été laissé à l’abandon, le monastère reprend vie dans les années 80 sous l’impulsion du père jésuite Paolo Dall’Oglio, qui le rénove et y fonde une communauté de rite syriaque catholique œcuménique. La communauté se dédie à la vie spirituelle, au travail manuel pour la restauration du monastère, et à l’hospitalité. Elle se consacre particulièrement au dialogue avec l’islam et devient un lieu d’ouverture spirituelle qui rayonne tant en Syrie qu’en Europe, grâce aux nombreuses personnes qui ont été accueillies au monastère et sont devenues porteuses de son message.
Le monastère de Deir Mar Elian, près du village de Qaryatayn, est situé dans une belle oasis à quelques 40 km à l’est de Mar Moussa. Le prêtre syriaque Jacques Mourad, qui fait partie de la communauté de Mar Moussa, a été chargé par elle de reconstruire un monastère et une chapelle sur les ruines de l’antique monastère de Mar Elian (Saint Julien) et d’animer la paroisse catholique alentour .
Un rôle de développement local
Les monastères de Mar Moussa et Mar Elian ont longtemps contribué à la stabilisation économique et sociale de la minorité chrétienne tout en promouvant le dialogue avec la majorité musulmane. Soutenus depuis une vingtaine d’années par le CCFD-Terre Solidaire, les deux monastères cherchent à valoriser les ressources naturelles existantes des villages où ils sont implantés. « Aujourd’hui, dans un contexte de grande tension, notre association continue de soutenir leurs activités de base, afin d’assurer la survie des monastères et maintenir une vie économique pour la population locale. Malgré la crainte d’attaques et la répétition de vols importants, les deux communautés essaient de poursuivre tant bien que mal l’exploitation agricole des terres entourant les monastères et de cultiver oliviers, vignes, arbres fruitiers, et herbes aromatiques. » Déclare Camille Leprince, chargée de mission en Syrie.
Des lieux d’apaisement
Les communautés des deux monastères s’avèrent, dans la crise actuelle, des acteurs primordiaux du fait de leur capacité et de leur volonté de venir en aide à toutes les communautés en souffrance. Elles luttent à leur échelle contre les mécanismes de repli identitaire et continuent de défendre l’existence des monastères en tant que lieu de sérénité et de dialogue inter-religieux. « Il ne se passe pratiquement pas un jour sans que quelques familles de déplacés ne viennent trouver auprès de Mar Elian un peu de réconfort et d’encouragement à la patience » nous dit le père Jacques Mourad sur place. Les communautés font tout pour que les monastères demeurent des lieux de rencontre et d’apaisement pour les visiteurs, chrétiens comme musulmans.
Venir en aide aux familles déplacées
Fidèle à leur hospitalité les deux communautés s’attachent à secourir les familles déplacées fuyant les zones de combat comme Homs ou Qousseir. Malgré une diminution de leurs moyens et la hausse du prix des produits de première nécessité, les petites communautés distribuent aux familles les plus vulnérables de la nourriture qui provient de leurs récoltes ou d’achats en gros. Elles leur fournissent aussi, dans la mesure de leurs moyens, du fuel pour le chauffage, et des couvertures. Pour pouvoir accueillir sur les terres du monastère les déplacés, la communauté de Mar Elian, a besoin de prolonger les arrivées d’eaux et d’électricité. A Mar Moussa, la communauté a relancé la construction d’habitations, pour loger quelques-unes des familles qui n’ont nulle part où s’abriter. Les monastères ont demandé pour cela le soutien du CCFD-Terre Solidaire en urgence.
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