Témoignage d’un agroécologue sur la crise alimentaire au Liban

Publié le 20.07.2020| Mis à jour le 02.01.2022

La crise financière, économique et politique à laquelle s’ajoute le Covid 19 entrainent une crise alimentaire sans précédent au Liban. A travers le réseau agroécologique « Nos graines sont nos racines », Serge Harfouche s’engage depuis 5 ans en faveur d’une alimentation et d’une agriculture durable pour son pays.
Il nous livre son témoignage poignant sur la situation.

La dépendance du Liban aux produits importés pour se nourrir et cultiver ne permet plus à une part croissante de la population libanaise d’acheter les denrées essentielles pour se nourrir. Serge Harfouche raconte :

« Le prix de certains produits a augmenté de 400 %. C’est extravagant. Il y a une vraie insécurité alimentaire. Les supermarchés sont en train de rationner (…). Tout le monde ne peut pas ou ne peut plus se permettre d’acheter des denrées essentielles, comme le lait, le riz… »

Un système agricole conventionnel dépendant des exportations

Les agriculteurs libanais travaillent, en grande majorité, sur des exploitations de monocultures intensives, extrêmement consommatrices en eau, pesticides, fertilisants, etc.

Ils sont donc très dépendants de l’agro-industrie pour cultiver.

Lire aussi notre article : l’agroécologie, qui ne nécessitent pas d’intrants chimiques importés, sont encore rares au Liban.

Serge s’est engagé dans ce combat depuis 5 ans. Avec un groupe d’amis français, libanais, syriens, et palestiniens, ils ont créé le réseau Buzuruna Juzuruna « Nos semences sont nos racines ».

Les semences paysannes libanaises, une richesse à redécouvrir

Le but de l’association est de préserver et de reproduire les semences paysannes locales adaptées au climat et aux sols. « Elles donnent de bonnes quantités productives d’un côté et de l’autre qui donnent des valeurs nutritives très élevées. »

L’association s’attache à les trouver, à les reproduire pour pouvoir échanger avec d’autres paysans et les conserver aussi.

Serge s’exclame :

« Ces semences, elles ne sont pas la possession d’un groupe ou d’une compagnie ou d’une entreprise. Elles sont en possession de tout le monde, le droit de tout le monde, tous les paysans, toutes les personnes qui voudraient planter. C’est le droit de tout le monde de les avoir, d’en reproduire et de les transmettre. Ce n’est pas le monopole d’une entité sans âme. C’est la propriété et l’héritage de l’humanité. »>

Un message fort qui résonne bien au-delà du Liban.

Que ce soit en Afrique, en Amérique Latine, en Asie ou en Europe, la crise alimentaire et écologique mondiale impose l’urgence de faire évoluer rapidement nos systèmes agricole et alimentaire.

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