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Tourisme au Sri Lanka : Six conseils pour voyageurs responsables

Publié le 12.07.2017| Mis à jour le 08.12.2021

Derrière les promesses d’une île paradisiaque, la vie n’est pas toujours rose pour ceux qui vivent sur place. Voici quelques conseils pour un tourisme responsable


Francis Priyankara Costa est coordinateur et formateur au sein de l’ONG sri lankaise Nafso, créée par des pêcheurs. Il travaille auprès des populations déplacées et tenues à l’écart du développement du tourisme.

Nous lui avons demandé ses conseils pour passer de belles vacances dans son pays tout en soutenant la population sri-lankaise et en préservant un environnement somptueux mais fragile.

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1 – Privilégiez les petites structures familiales, les hôtels ou restaurants de tourisme « communautaire »

De plus en plus d’établissements de ce type se mettent en place à travers le pays. C’est le meilleur moyen pour que les bénéfices reviennent bien aux communautés locales.

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2 – Évitez les grands établissements luxueux et flambant neufs situés sur les bords de mer

Pour construire ces grands hôtels, les populations locales ont bien souvent été expulsées au nom d’un développement économique et touristique auquel elles ne sont pas associées.

Le gouvernement a pour objectif d’attirer 4,5 millions de touristes au Sri Lanka en 2020, alors qu’ils n’étaient que 450 000 en 2009. Pour cela, il a identifié 45 « zones touristiques » à développer prioritairement sur notre littoral ou à l’intérieur du pays. Les autorités ont beau dire que ce développement offrira aux populations locales de nouvelles sources de revenus, de nouvelles opportunités d’emplois, les exemples que nous avons prouvent le contraire. Les petits agriculteurs doivent « céder » tout ou partie de leurs terres. Les pêcheurs, eux, n’ont plus accès à la mer !

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3 – Evitez les hôtels tenus par des militaires dans le nord et le nord-est de l’île

Dans les régions nord et nord-est, la construction des hôtels et le développement du tourisme s’est faite aux dépends des populations locales expulsées de leurs terres pendant la guerre qui a opposé Tamils et Cinghalais de 1983 à 2009. Cette guerre a fait une centaine de milliers de morts et plus de trois cent mille déplacés internes. Essayez donc d’éviter les hôtels, les restaurants et les boutiques majoritairement contrôlés par l’armée, qui s’est accaparé les terres des personnes déplacées pendant la guerre.

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4 – Evitez les vols intérieurs

Pour satisfaire le boom du tourisme, il est prévu de construire 13 aéroports domestiques. Treize aéroports, dans une île parcourue par 460 kilomètres du nord au sud et 300 kilomètres dans sa plus grande largeur ; où l’on arrive n’importe où en 5 ou 6 heures de bus… Ces aéroports signifient encore des milliers d’hectares confisqués, et des milliers de familles déplacées. On voit bien que le gouvernement et les acteurs économiques n’ont que faire des conséquences de leurs décisions sur l’environnement et sur les conditions de vie des populations. Ils ne s’intéressent qu’aux milliards de dollars que ce business devrait générer.

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5 – Informez-vous et adaptez votre manière de voyager

Nous comptons sur les européens, et des partenaires comme le CCFD-Terre Solidaire, pour relayer ces informations et sensibiliser les voyageurs à ces questions de tourisme responsable. Au Sri Lanka comme ailleurs.


A savoir : Le site Internet Sri Lanka Campain en anglais propose une liste de lieux ou d’activités à éviter

Nous avons par exemple réalisé un rapport pour permettre de mieux comprendre la situation dans le nord de l’île : « A l’ombre des militaires, les communautés locales et la militarisation dans la péninsule de Jaffna ». Nous pensons aussi à lancer un site Internet de « surveillance touristique ». C’est d’ailleurs pour que le tourisme sri-lankais évolue vers un tourisme plus « responsable » que Herman Kumara, directeur de Nafso, s’est rendu à Berlin, en mars dernier. Il a participé à la rédaction d’une Déclaration pour la transformation du tourisme, signée par une trentaine d’organisations venues de dix-neuf pays, qui y dénoncent un modèle touristique préjudiciable à l’environnement et aux communautés locales.

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6 – Surtout continuez à visiter le pays

Nous avons un beau pays. Et nous ne sommes absolument pas contre le fait que des touristes viennent le visiter. Ce que nous leur demandons, c’est d’éviter ces grands ensembles en bord de mer qui ne profitent qu’à une toute petite minorité.


Propos recueillis par Patrick Chesnet

logo-lacroix-2016-orange.jpg a consacré plusieurs articles à ce partenaire en mars 2017 :
Herman Kumara, pour le respect des simples habitants du Sri-Lanka
Neranjan Senapathi, au nom de la plage

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