Towards Organic Asia, un projet régional de promotion de l’agriculture biologique

Publié le 07.10.2013| Mis à jour le 08.12.2021

Fondée en 2007 à la suite de la conférence internationale sur le Bonheur national brut de Bangkok, la School for Well Being initiait, en 2011, un projet régional de promotion de l’agriculture biologique, Towards Organic Asia. Kheolamaï Thanapol, son directeur, nous en dit plus sur cette démarche soutenue dès le départ par le CCFD-Terre Solidaire.


En quoi consiste le projet Towards Organic Asia ?
Towards Organic Asia est un partenariat stratégique réunissant plus d’une vingtaine de groupes différents [[5 partenaires du CCFD-Terre Solidaire participent au réseau]], ONG, agences gouvernementales, instituts académiques, entrepreneurs venus des cinq pays de la région du Mékong, Thaïlande, Birmanie, Laos, Cambodge, Vietnam, et du Bhoutan. Même si chacun travaillait de façon isolé, tous se retrouvaient autour d’une vision commune : la promotion de la souveraineté alimentaire des populations à travers le soutien à une agriculture durable et biologique. Il nous semblait pertinent de les regrouper pour qu’ils puissent mettre en commun leurs savoir-faire, les partager pour ainsi mieux répondre aux défis auxquels nous sommes tous confrontés. Car nos sociétés sont profondément ancrées à la terre et dépendent encore de l’agriculture pour vivre.

Quels sont ces défis ?
Ils sont au nombre de quatre. Le premier concerne le vieillissement des paysans. Si cette tendance persiste, cela va définitivement affecter la façon dont nos sociétés produisent leur nourriture mais aussi impacter le mode de vie des communautés rurales. Il nous faut donc encourager les jeunes à investir l’agriculture et montrer qu’elle est porteuse d’avenir. Le deuxième porte sur le plaidoyer. Le mode de développement prôné par de nombreux gouvernements asiatiques se focalise surtout sur l’industrialisation, la modernisation, les services et, du coup, le secteur agricole est négligé voire oublié. Nous devons sensibiliser nos gouvernants qu’il ne s’agit pas seulement de production alimentaire mais que cela touche aussi nos environnements culturels, nos modes de vie. Le troisième a trait aux échanges que nous avons entre nous. Le fait de disposer désormais d’une plateforme commune est très important. En partageant nos expériences, nos savoir-faire, nous sommes mieux à même d’appréhender nos réalités respectives. Le dernier défi porte sur la promotion de l’agriculture bio. Point qui inclut l’éducation des consommateurs.

Comment réagissent les agriculteurs ?
Si l’on prend l’exemple de la Thaïlande, les agriculteurs qui utilisent des intrants chimiques depuis trente ou quarante ans ont tendance à banaliser cette pratique. Il est assez difficile de les convaincre d’y renoncer. Pour autant, d’autres se sont aperçus qu’ils avaient des problèmes de santé et aussi qu’ils étaient obligés d’utiliser toujours plus de pesticides pour parvenir aux mêmes résultats ayant pour conséquence de diminuer leurs revenus. Ceux-là sont prêts à franchir le pas d’une agriculture raisonnée.

Votre partenariat inclut des agences gouvernementales thaïlandaises. Ce gouvernement entendrait-il vos arguments ?
Soyons clair : le gouvernement thaïlandais n’encourage pas l’agriculture familiale biologique. Cependant, cela ne lui empêche pas de mettre en œuvre certaines initiatives. D’ailleurs, le ministère du Commerce s’y intéresse depuis quelques années, sa vision est différente, plus commerciale. Les produits issus de l’agriculture biologique sont vendus plus chers à l’exportation dont les bénéficiaires sont souvent de gros exploitants ou des compagnies. En revanche, nous nous sentons plus en phase avec l’Université Maejo, à Chiang Maï [[Ville située dans le nord de la Thaïlande et capitale régionale]], qui est devenue partenaire du TOA. À ses début, il y a 20 ans, cet institut formait les étudiants de manière très « conventionnelle », mais aujourd’hui, nombreux sont ses professeurs qui mettent l’accent sur un mode d’agriculture durable et une approche plus holistique.

Qu’entendez-vous par « holistique » ?
On ne peut pas se contenter de faire de l’agriculture biologique en isolant d’autres facteurs. L’agriculture soulève aussi des questions d’éducation, de santé et de société. Comment lutter contre l’exode rural et permettre aux jeunes agriculteurs de vivre décemment ? Comment sensibiliser à la santé qui ne dépend pas uniquement de l’accès à un hôpital le plus proche, mais aussi à l’accès à une nourriture de qualité ? Voici quelques exemples de sujets sur lesquels nous travaillons et qui montrent à quel point tout est lié.

Propos recueillis par Patrick Chesnet

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