Un enjeu régional

Publié le 24.01.2013| Mis à jour le 08.12.2021

Le conflit israélo-palestinien a également une dimension régionale qui, même s’il est loin d’être le seul facteur de déséquilibre, continue à peser sur la paix et le développement de toute la région.


L’absence de perspectives d’avenir pour les réfugiés palestiniens dans les pays arabes voisins d’Israël, l’annexion de Jérusalem-Est ainsi que l’occupation du Golan syrien, de la Cisjordanie et de Gaza sont depuis longtemps des facteurs d’instabilité pour tout le Proche-Orient. La Jordanie et le Liban ont été profondément déstabilisés dans le passé par la présence des réfugiés palestiniens. Le Liban a régulièrement servi de terrain d’affrontements directs et indirects entre Israéliens, Palestiniens, Syriens et Iraniens.
Historiquement, de nombreux régimes dictatoriaux et mouvements fondamentalistes islamistes ont cherché à instrumentaliser la lutte palestinienne pour servir leurs propres intérêts.
Aujourd’hui, le Proche-Orient est en outre traversé par des bouleversements sans précédent qui conduisent à une reconfiguration générale de la région : révolutions arabes porteuses d’espoir, mais aussi d’incertitudes, changement de régime en Égypte, aspirations démocratiques réprimées dans la violence en Iran et en Syrie, prosélytisme salafiste [[Le salafisme se compose de différentes courants qui tous revendiquent un retour à l’islam des origines et une lecture littéraliste du Coran. Ils condamnent à la fois les pratiques de l’islam populaire, accusées d’être des « superstitions », mais également une grande partie de la réflexion théologique musulmane.]], activisme iranien, tensions entre sunnites et chiites… Les équilibres sont fortement remis en question.
Dans ce contexte, la surenchère en matière d’armement conventionnel et nucléaire est un facteur supplémentaire d’exacerbation des conflits. À cet égard, les hésitations des États à réguler le commerce mondial des armes classiques sont inquiétantes. Tout comme le faible écho concernant l’appel lancé par la Conférence d’examen du traité de Non-prolifération, le 28 mai 2010, en faveur d’une zone sans armes de destruction massive au Moyen-Orient.

Le Synode des évêques du Proche-Orient réuni à Rome en octobre 2010 a souligné l’enjeu que représente le conflit israélo-palestinien pour toute la région.

« Les citoyens des pays du Moyen-Orient interpellent la communauté internationale, en particulier l’ONU, pour qu’elle travaille sincèrement à une solution de paix juste et définitive dans la région, et cela par l’application des résolutions du Conseil de Sécurité et l’adoption des mesures juridiques nécessaires pour mettre fin à l’occupation des différents territoires arabes. Le peuple palestinien pourra ainsi avoir une patrie indépendante et souveraine et y vivre dans la dignité et la stabilité. L’État d’Israël pourra jouir de la paix et de la sécurité au-dedans des frontières internationalement reconnues. La Ville Sainte de Jérusalem pourra obtenir le statut juste qui respectera son caractère particulier, sa sainteté et son patrimoine religieux, pour chacune des trois religions juive, chrétienne et musulmane. Nous espérons que la solution des deux États devienne une réalité et ne reste pas un simple rêve. »

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