Hassane Mamoudou, Niger

Publié le 04.03.2005| Mis à jour le 08.12.2021

La pression sur les terres s’accentue

La pression sur les terres s’accentue
Paris, le 4 mars 2005

Les deux régions dans lesquelles nous agissons – Tillabery et Dosso, à l’ouest du pays, près du Bénin – sont des régions sahéliennes à vocation pastorale au Nord, agricole le long du fleuve Niger. Le problème central est de mettre en adéquation la croissance démographique et les ressources. Sur 300 000 km2 vivent 3,5 millions d’habitants. Or, notre environnement se dégrade. Les sols sont victimes de l’érosion éolienne, érosion aggravée par la déforestation , la sécheresse, les feux de brousse.

En réalité, les surfaces cultivables diminuent, la fertilité des terres baisse alors que la population augmente. La pression s’accentue. Les jachères disparaissent. Nous avons été aussi victimes d’une attaque de criquets en 2004. La raréfaction des terres contribue aussi à aggraver la concurrence entre agriculteurs et éleveurs.

L’attaque des criquets pèlerins de l’été 2004 a eu aussi de graves conséquences : chute de la production de mil qu’il faut importer et dont le prix a doublé, pâturages ravagés. La pénurie alimentaire touche près de un Nigérien sur deux.

Mais nous avons à faire face aussi à une forte augmentation des prix des produits de base, riz, blé, farine, eau, électricité. Ce ne sont pas les criquets pélerins qui en sont responsables, mais le gouvernement. La politique de libre échange de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine), dont fait partie le Niger, en est la cause indirecte : la supression des taxations aux frontières des Etats membres a fait chuter les ressources fiscales du pays, chute que le gouvernement cherche à compenser par l’instauration d’une TVA de 19 % sur les produits de première nécessités. Une mesure qui passe mal.

Notre association agit d’abord pour renforcer la sécurité alimentaire : nous aidons les agriculteurs à se former, à accéder aux intrants, à commercialiser leur production. Nous avons également des actions de reboisement et mettons en oeuvre des techniques de conservation des eaux de surface et de restauration des sols.

Propos recueillis par Philippe Ortoli.

Hassane Mamoudou est secrétaire exécutif de Mooriben (Fédération des unions des groupements de paysans du Niger)

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