Migration, quand l’Union européenne piétine ses valeurs humanistes en Méditerranée
L’Union européenne (UE), en criminalisant la question des migrants et en sécurisant ses frontières via la police européenne des frontières Frontex et le système européen de surveillance Eurosur, s’est transformée en une véritable citadelle, détournant les yeux des drames humains provoqués.
L’UE externalise ses frontières aux pays riverains ou aux pays de transit n’hésitant pas, via des conventions bilatérales, à conditionner l’aide au développement à une coopération poussée en matière de surveillance des frontières et de lutte contre l’émigration[[ L’Agence de coopération européenne Frontex, créée en 2004, coordonne les opérations aux frontières extérieures de l’Union européenne. Son budget est passé de 6 millions d’euros en 2006 à 85 millions en 2013. Elle est dotée de moyens militaires impressionnants : avions, hélicoptères, bateaux, radars…]] .
Des milliers de migrants, ne pouvant plus atteindre l’Europe, sont bloqués dans des pays de transit ou d’accueil : Algérie, Maroc, Mali, Mauritanie, Sénégal… D’autres fuyant des situations sans issue, placent leur vie entre les mains de passeurs, pour traverser la Méditerranée, devenue un véritable cimetière. Durant la seule année 2014, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 200 000 personnes ont tenté cette traversée – à 85 % en partant de la Libye – et 3 419 ont péri. Parmi ces personnes, 60 000 Syriens chassés par la guerre et 34 000 Érythréens qui fuient un régime insupportable[[À la tête du pays depuis l’indépendance en 1993, le président Issayas Afeworki, du Front populaire pour la démocratie et la justice, concentre tous les pouvoirs. Interdiction des partis politiques, absence d’indépendance de la justice et des prisonniers politiques toujours plus nombreux ; liberté de la presse et liberté syndicale inexistantes. (Source : www.diplomatie.gouv.fr)]]. En décembre, le HCR a dénoncé l’indifférence de la communauté internationale, qui considère les pertes humaines « comme des dommages collatéraux » aux guerres.
La déclaration finale du FSM a appelé à mettre fin à ces politiques du tout sécuritaire et à abattre ces murs de la honte : « Nous lançons un appel pour le démantèlement immédiat du mur de l’apartheid israélien, des murs de la mort au Mexique, au Cachemire, de la forteresse Europe, et appelons à la suppression des barrages routiers, des postes de contrôle et autres mécanismes d’exclusion. »
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