Au Niger : demande de libération immédiate pour les représentants de la société civile arrêtés

Publié le 20.04.2018| Mis à jour le 08.12.2021

Au Niger, deux vagues d’arrestations viennent de cibler des acteurs de la société civile protestant contre la nouvelle loi de finance 2018 et ses dispositions fiscales. Deux représentants de l’association Alternative Espaces Citoyens, partenaire du CCFD-Terre Solidaire, ont été arrêtés : Moussa Tchangari, secrétaire général ainsi qu’Ibrahim Diori, chargé de plaidoyer.

Alors que la nouvelle loi sur les finances 2018 est décriée par la société civile nigérienne, le gouvernement tente de la bâillonner. A la suite de deux manifestations interdites, les 25 mars et 15 avril, 26 personnes ont été arrêtées, dont 7 leaders de la société civile. Parmi eux, deux membres de l’association Alternative Espaces Citoyens, partenaire du CCFD-Terre Solidaire, ainsi que le coordinateur du mouvement Tournons la page au Niger, Maikoul Zodi. Depuis l’annonce de la nouvelle loi sur les finances 2018, en octobre 2017, une coalition de syndicats, de partis politiques d’opposition et d’associations de la société civile organise la mobilisation pour demander son abrogation. Au cœur des revendications citoyennes, une plus grande équité et un traitement juste de tous face à la fiscalité. La loi est considérée comme une attaque des foyers les plus vulnérables, qui renforcera les inégalités socio-économiques du pays. Elle prévoit en effet la création de nouvelles taxes et de nouveaux impôts qui vont peser sur les foyers vulnérables. Intolérable pour les détracteurs de la loi alors que la situation est déjà très difficile pour une grande partie de la population nigérienne, qui subit notamment une crise alimentaire depuis plusieurs années. Dans le collimateur également, les cadeaux fiscaux accordés par la loi aux compagnies de téléphonie (l’équivalent d’une trentaine de millions d’euros). Pour en savoir plus sur le projet de loi de finance, lire l’interview de Moussa Tchangari réalisée par Niger Inter La répression démesurée du gouvernement sur les citoyens mobilisés contre la nouvelle loi sur les finances 2018 témoigne de sa volonté de museler le contre-pouvoir que tente d’exercer la société civile. Elle s’accompagne d’ailleurs d’une forte pression sur les médias indépendants. Avec Tournons la page, mouvement citoyen de promotion de la démocratie en Afrique, le CCFD-Terre Solidaire
  • dénonce la répression des organisations de la société civile par les autorités
  • demande la libération immédiate et sans condition des 26 personnes arrêtées à la suite des manifestations
  • interpelle l’Union européenne et ses Etats membres pour qu’ils dénoncent le non-respect de l’Etat de droit et des libertés fondamentales au Niger
  • demande aux ambassades présentes à Niamey de se positionner fermement en faveur de la libération des activistes arrêtés
Pour en savoir plus :
Signez la pétition de Tournons la page pour demander la libération des prisonniers
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