Au Tchad : la société civile s’organise pour construire la paix
Le Tchad est rongé par les tensions intercommunautaires construites et instrumentalisées par des leaders politiques et religieux. La société civile tchadienne s’organise pour construire la paix. Initier un dialogue inter-ethnique et inter-religieux, éduquer les plus jeunes à la paix… Tour d’horizon des solutions explorées, en photos et vidéos.
Dans un contexte de banalisations des conflits intercommunautaires, la société tchadienne est extrêmement fragmentée. Face au risque de voir se développer une guerre civile, la construction de la paix est un enjeu de premier ordre. De nombreux acteurs se mobilisent.
Initier le dialogue entre les communautés
Parmi les conflits récurrents au Tchad, il y a ceux qui opposent les différentes communautés d’agriculteurs et d’éleveurs. Mais aussi ceux qui oppposent les communautés d’éleveurs entre elles.
Elles se disputent les espaces et les ressources, rendus de plus en plus rares par la sècheresse et leurs accaparements par de nouvelles élites urbaines. Ces conflits se doublent parfois d’une dimension religieuse.
Pour faire face à ces tensions, des associations tentent d’initier un dialogue intercommunautaire. C’est le cas de Kawtal. Cette plateforme d’éleveurs, partenaire du CCFD-Terre Solidaire, organise des rencontres de la fraternité, qui rassemblent différentes communautés d’éleveurs et d’agriculteurs.
Ces rencontres ont pour but de :
- dépasser les rivalités qui opposent les éleveurs et les agriculteurs ainsi que les éleveurs entre eux,
- développer la compréhension et la confiance mutuelles,
- découvrir ce qui les rassemble.
Au fil des réunions, des liens de solidarité se tissent. Les querelles s’estompent. Une relation au bénéfice de tous se crée à mesure que les préjugés se détricotent.
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Dans les écoles, des ambassadeurs de la paix
L’apprentissage de la paix doit se faire dès le plus jeune âge. Dans les écoles du pays, le rôle d’ambassadeur de la paix est désormais courant.
Garçons et filles peuvent être désignés pour endosser ce rôle qui les amène, non seulement, à intervenir dans les classes en cas de conflit, mais également à animer des débats sur différents sujets liés au vivre-ensemble intercommunautaire.
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Le travail des ambassadeurs de la paix dans les écoles du pays est d’autant plus précieux que l’éducation est source de conflit dans le pays. Le débat est en effet virulent concernant la langue à privilégier dans les salles de classe.
Certaines écoles proposent des classes francophones et des classes arabophones, deux univers qui se côtoient dans les cours de récréation. Les ambassadeurs de la paix encouragent les élèves à réfléchir à ces clivages linguistiques et religieux pour mieux construire la possibilité d’un vivre-ensemble pacifique.
Offrir des espaces de rencontre interculturelle pour la jeunesse
L’éducation à la paix ne saurait se réduire à l’action en milieu scolaire. Elle concerne la société dans son ensemble et doit donc se poursuivre dans la vie quotidienne des jeunes. Des associations permettent de créer des ponts entre les jeunes des différentes communautés en dehors des heures de classe.
Espaces interculturels pour les jeunes
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Des espaces de rencontres sont créés. On y développe des activités culturelles et artistiques, on y mêle surtout les communautés afin de les amener à dialoguer et se comprendre. Musulmans et chrétiens interrogent les situations conflictuelles du quotidien, souvent par le biais de la poésie, de la danse ou du théâtre.
Ces lieux de mixité ethnique et religieuse à destination des jeunes sont importants au Tchad. Cependant, des obstacles nuisent à la propagation de leur message. Toute une partie de la population ne peut y avoir accès : élèves des écoles coraniques encore fermées sur ces sujets, populations rurales isolées, enfants des communautés nomades… Les CCFD-Terre Solidaire accompagne ses organisations partenaires dans leur travail d’inclusion de ces populations dans les projets de construction de la paix.
En attendant, là où ils peuvent exister, le langage universel de l’art permet d’y établir la rencontre. Les différences sont mises de côté le temps de se rendre compte des ressemblances qu’elles occultent. Cette jeunesse, qui n’a guère connu la paix sociale est souvent exaspérée par la situation au Tchad. Elle souhaite envoyer un message fort à ses aînés, celui d’un avenir où musulmans et chrétiens travailleront main dans la main à construction d’une paix durable.
Solène Attab
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