Le scandale des pesticides interdits en Europe et exportés en Afrique
En Côte d’Ivoire, Sena Adessou est le secrétaire général d’Inades-Formation, un réseau présent dans 10 pays d’Afrique et soutenu par le CCFD-Terre Solidaire. Il dénonce l’importation de pesticides toxiques interdits en Europe.
Une grande partie des produits classés « extrêmement dangereux », le plus souvent interdits dans l’UE, reste commercialisée ailleurs dans le monde notamment en Afrique. Est-ce le cas en Côte d’Ivoire ?
Sena Adessou : Oui, ces pesticides chimiques de synthèse sont encore utilisés en Côte d’Ivoire, et plus largement en Afrique, alors qu’ils sont considérés comme toxiques pour la santé humaine, l’environnement et la biodiversité.
Interdits sur le marché européen, ces produits sont souvent fabriqués dans les pays du Nord, notamment dans l’Union européenne !
Comment ces pesticides se retrouvent-ils en vente sur vos marchés ?
De manière générale, pour vendre ces pesticides sur nos marchés, il faut obtenir des autorisations officielles. On s’interroge donc sur la réglementation en vigueur, sur ce que font nos autorités en matière de gestion des circuits de commercialisation, de distribution mais aussi d’importation.
Si certains décideurs ne connaissent pas suffisamment les impacts de ces produits et s’en tiennent à leur usage d’herbicide, insecticide ou fongicide, ceux, conscients de leurs effets, qui les laissent entrer sur le marché national mettent nos vies en danger.
Que propose Inades-Formation pour lutter contre leur utilisation ?
Nous venons de lancer la campagne « Conscience AlimenTerre » fondée sur le droit à une alimentation saine et durable. Son objectif est d’abord d’informer et de sensibiliser les acteurs issus du monde agricole sur les dangers et le caractère toxique des pesticides chimiques de synthèse.
Ils les utilisent souvent à tort et à travers par manque de connaissances. L’absence d’informations claires des étiquetages de ces produits est d’ailleurs un problème !
Cette campagne vise aussi les pouvoirs publics pour qu’ils prennent en compte leur dangerosité et toxicité afin de ne plus les importer.
Nous voulons aussi les encourager à mettre en œuvre la transition agroécologique de nos systèmes alimentaires.
Les premiers lancements de la campagne – pilotée dans les 10 pays d’Afrique de l’Ouest où agit Inades-Formation – ont déjà convaincu nombreuses organisations paysannes de rallier la cause !
Propos recueillis par Marion Chastain
Lire notre rapport : « Pesticides, un modèle qui nous est cher »
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