Les enjeux de la reconstruction
Améliorer les relations entre organisations internationales et locales
- Au lendemain du Tsunami, le Sri Lanka a accueilli de nombreuses ONG internationales, peu présentes jusqu’alors à dans le pays. Certaines d’entre elles semblent travailler de manière isolée sans informer les autorités locales ou se coordonner avec les ONG locales. Il en résulte des tensions importantes entre les différents acteurs sur le terrain, les ONGI étant accusées de ne pas considérer le contexte, les spécificités et traditions dans leurs actions et de déséquilibrer l’économie locale.
- HDO, partenaire du CCFD, attire l’attention sur la nécessité pour les ONGI de s’appuyer sur le réseau associatif local pour mieux appréhender les enjeux locaux et favoriser la coordination entre les tous les intervenants. L’organisation insiste aussi sur la nécessité impérieuse d’écouter les voix des victimes et d’adapter les programmes de reconstruction à leur vision de leur vie et de leur futur.
Dénoncer la passivité de l’Etat
Selon les acteurs de la reconstruction sur le terrain, le gouvernement n’a pas su répondre efficacement aux enjeux posés par le tsunami. Aujourd’hui, la majorité des victimes vit en logement provisoire et la question de la reconstruction en bord de mer (100 ou 200 mètres) n’est toujours pas tranchée. Les autorités locales déclarent aujourd’hui ne pas être capable d’identifier des terrains disponibles pour la reconstruction. La sécurité dans les camps de déplacés n’est pas assurée et de nombreux cas de harcèlement envers les femmes et les enfants ont été recensés. La reprise des tensions entre LTTE et armée accroissent l’insécurité pour les personnes déplacées dans le Nord et l’Est du pays. Sri Lanka Development Forum 2005 [en] Tsunami Citizen’s Voice [en]Documents joints
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Les enjeux de la reconstruction
L’Inde n’a pas refusé l’aide
Dans les premiers jours, on a reproché à l’Inde d’avoir « refusé l’aide internationale ». Un malentendu : l’Inde n’a pas refusé l’aide…
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Abolir les discriminations
Intouchables, minorités tribales et paysans côtiers ont été négligés lors de la distribution de l’aide d’urgence. Peu à peu, le lobbying d’associations a permis d’améliorer leur prise en charge. Ils ont été en partie intégrés aux programmes publics de réhabilitation, mais n’ont pas encore été indemnisés par les autorités, contrairement aux pêcheurs…
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L’accès au littoral pour reconstruire
Le gouvernement indien entend reloger les pêcheurs à distance du littoral pour préserver l’environnement et diminuer les risques. Mais ils craignent qu’on les chasse pour installer des hôtels en bord de mer…
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Mieux coordonner les acteurs de la reconstruction
Les opérations de secours ont été assez efficaces, mais menées sans vraie coordination. À l’heure de la reconstruction, les autorités, parfois rivales, travaillent isolément et consultent peu la population. Côté ONG, des coordinations ont vu le jour. Elles doivent encore dépasser des difficultés…
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Impliquer les communautés affectées
Habitants et représentants des villages touchés aimeraient choisir où et comment ils aimeraient vivre ! Mais les programmes de reconstruction orchestrés par le gouvernement tiennent peu compte de leur avis. L’État n’a prévu aucun mécanisme participatif, tel que le réclament les ONG.
Contrôler les pouvoirs publics
Dans le Tamil Nadu, les « affaires » font régulièrement l’actualité. Comme des élections régionales approchent, les partis pourraient bien voir dans l’attribution des marchés de la reconstruction une occasion de se faire de l’argent. Une participation directe de la population concernée dans les décisions sur leur relogement freinerait de telles malversations.
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Soutenir les efforts de paix
Le conflit sanglant opposant l’armée indonésienne au Mouvement Aceh Libre depuis 30 ans a pris fin avec l’accord du 15 août dernier. Les acteurs de la reconstruction après le tsunami sont satisfaits de la baisse des tensiosn sur le terrain, qui leur donne une plus grande liberté d’action avec les populatiosn affectées.
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Encourager la démilitarisation
En mai 2005, les autorités ont levé l’état d’urgence entré en vigueur un an auparavant : il fallait faciliter le travail des acteurs de la reconstruction. Les ONG ont accueilli positivement ce signe fort, mais restent méfiantes : sur place, aucun changement concret ; les militaires sont très présents…
Impliquer les ONG locales
Les nombreuses associations indonésiennes ont accompli un formidable travail de solidarité. Mais elles sont peu consultées, ni par les autorités, ni par certains acteurs étrangers. Cette situation a généré des tensions.
Valoriser les partenariats avec les ONG locales est primordial : elles connaissent parfaitement le terrain, la culture, la langue, la religion…
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Demander plus d’efforts au gouvernement
En mai, le gouvernement a créé le Bureau de coordination de la réhabilitation et de la reconstruction à Aceh. Il entend orchestrer les actions des différents acteurs humanitaires. Les ONG doivent s’y faire enregistrer. Son directeur a montré une attitude volontariste. Mais le BRR saura-t-il consulter, écouter ?
Défendre les droits des pêcheurs
Des pêcheurs sont relogés sur de nouveaux sites, leur ex-village faisant partie d’une « zone verte ». Ce cordon écologique doit vider la côte de ses habitants et servir à replanter des mangroves. Mais quelles sont les intentions réelles du gouvernement ? La préservation de l’environnement ou le développement d’activités côtières plus rentables que la pêche artisanale ?
S’approvisionner sur les marchés locaux
En 2004, l’état avait interdit les importations de riz : la province était autosuffisante. La production de 2005 suffira aussi pour nourrir la population. Mais les paysans redoutent l’entrée d’aides alimentaires extérieures. Cela menacerait leurs moyens de subsistance. Début janvier, les USA ont demandé une dérogation pour importer du riz dans le cadre de l’aide alimentaire.
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Aide alimentaire et production locale : qui va nourrir Aceh ?
Un article d’Isabelle Delforge en lien avec FSPI (partenaire indonésien du CCFD) – Lire
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Une aide publique très sélective….
L’aide est arrivée de manière massive et très efficace en Thaïlande, notamment grâce à la logistique du régime militaire. D’emblée, le gouvernement a fait des zones touristiques sa priorité: 6% du Pib national repose en effet sur le tourisme, rejetant dans l’ombre certains villages sinistrés. En pleine campagne éléctorale pour sa réélection (6 février), le premier ministre Thaksin a misé sur la confiance suscitée par un redéveloppement de l’activité touristique, également gage de bonnes affaires pour cet entrepreneur et son entourage…
Relocalisation: quel avenir pour les pêcheurs?
En attendant la reconstruction de la côte, les habitants -pêcheurs ou ceux dont l’activité est liée au tourisme- sont installés dans des camps provisoires, en retrait de la mer. Les pêcheurs retrouveront-ils leur habitat et leur activité si le gouvernement appuie le lancement de grands projets touristiques?
Travailleurs birmans : graves violations des droits de l’homme
Les Birmans immigrés seraient 70 000 à travailler légalement en Thaïlande (pêche, tourisme, bâtiment). Habituellement considérés comme des citoyens de seconde zone, certains ont perdu tous leurs papiers dans la catastrophe. Relayée par la presse, une hostilité anti-Birmans s’est répandue chez les Thaïs peu après le tsunami. Hostilité entretenue par l’attention particulière dont bénéficièrent les Birmans de la part des Ong de droits de l’homme, des médias étrangers et de la diaspora birmane. Passages à tabac, persécutions : les Birmans et leurs défenseurs sont devenus, pendant quelques semaines, des cibles de la colère populaire. Si le calme semble revenu, la communauté birmane reste méfiante, ce qui rend difficile le travail des Ong en leur faveur.
Méfiance anti musulmans
Le pays est en proie à une tension ancienne entre bouddhistes et musulmans, ravivée par la rébellion d’une partie des musulmans dans le sud du pays. Les pêcheurs musulmans des zones affectées font face à une certaine méfiance et se retrouvent bénéficiaires secondaires de l’aide.
Risque d’enlèvement d’enfants
L’Unicef met en garde contre les risques que courent les enfants isolés, victimes potentielles de trafics. Avec les Ong, elle se mobilise pour mettre en place des mesures de protection.
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L’instrumentalisation de l’aide
Les deux camps (gouvernemental et tamoul) qui s’opposent depuis 40 ans luttent pour le monopole de l’aide à apporter dans les zones tamoules. Le LTTE possède sa propre organisation humanitaire. Sur le terrain, les associations doivent ménager un espace indépendant pour la société civile.
Les femmes en dernière position
Comme en Inde, les femmes veuves ou divorcées ne sont pas considérées comme des bénéficiaires prioritaires de l’aide. Notamment parce qu’elles n’ont pas le statut de chef de famille lors des opérations de distribution.
Relancer les activités économiques… au bénéfice des populations
La pêche et le tourisme représentent moins de 5% du Pib mais font vivre plusieurs centaines de milliers d’individus. Souvent pauvres et marginalisées, ces populations de pêcheurs et Dalits risquent de se retrouver encore plus fragilisées après le tsunami. Face à des intérêts économiques (tourisme, pêche industrielle), elles devront s’organiser pour maintenir leur habitat et leur mode de subsistance. De nombreux titres de propriété on été perdus lors de la catastrophe, laissant présager des conflits autour des terrains côtiers.
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Quelle réhabilitation dans une région en guerre ?
L’état d’urgence est maintenu à Aceh et en dépit de la trêve du 27 décembre, l’armée n’aurait pas cessé ses raids contre la guérilla qui lutte pour l’indépendance. L’armée joue un double rôle, entre aide d’urgence et maintien de la sécurité. Elle souhaite par ailleurs limiter la présence des opérateurs étrangers…
Alerte maximum pour les enfants et les déplacés
Le tsunami laisserait plus de 35 000 orphelins en Indonésie. Le nombre de déplacés atteint 700 000. Ces populations particulièrement vulnérables doivent faire l’objet d’une attention particulière.
Tension inter religieuse entre chrétiens et musulmans
La charia a été promulguée en 2002 dans la province d’Aceh (qui bénéficie d’un statut spécial) et des associations islamistes craignent le prosélytisme chrétien sous couvert d’aide.
La dette: générosité limitée
Cette année, l’Indonésie est dispensée de payer les 3 milliards de dollars de service de sa dette publique extérieure (132 milliards de dollars). Le moratoire décidé par le Club de Paris est-il une aubaine alors que l’annulation de la dette n’a pas été évoquée ?
Coordination et transparence de l’aide
A Aceh, les acteurs de l’aide sont mulitples: Ong locales, gouvernement, Ong internationales, armées étrangères. La complexité et l’efficacité de cette logistique sont mises en doute. Face à l’afflux record de dons, se pose aussi le problème de la corruption. L’Ong Transparency International considère l’Indonésie comme l’un des pays les plus corrompus du monde.
L’aide contre la subsistance ?
Dans la province d’Aceh, des organisations locales ainsi qu’Oxfam donnent l’alerte : un apport massif d’aide alimentaire pourrait mettre en péril l’agriculture et la pêche qui font vivre la majorité de la population. Oxfam rapporte qu’avant le tsunami, Aceh produisait suffisamment de riz et d’aliments pour nourrir la totalité de sa population. Pourtant, les conditions de vie étaient déjà difficiles, notamment en raison des bas prix des denrées agricoles.
Les organisations paysannes locales, dont Fspi (partenaire du Ccfd) et Permata (Union des paysans et pêcheurs d’Aceh) craignent que l’arrivée d’aliments gratuits ne provoque l’effondrement des prix. D’où la nécessité de protéger et relancer les moyens de production, garants de l’autonomie des petits acteurs économiques.
Henri Saragih (Fspi) précise : « Tout le monde reconnaît le besoin d’aide alimentaire d’urgence. […] Mais nous demandons que les programmes d’aide s’approvisionnent autant que possible sur les marchés locaux ». Jusqu’à présent, le riz fourni par les Nations Unies provient de la compagnie d’Etat indonésienne et les importations de riz ne sont pas autorisées dans le pays. Mais l’ambassade des Etats-Unis a demandé à importer du riz dans le cadre de l’aide alimentaire… Une démarche qui, selon certaines organisations paysannes, pourraient amorcer l’ouverture du marché du riz et fragiliser encore plus les petits producteurs.
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