Niger

Publié le 05.07.2009| Mis à jour le 08.12.2021

Le Nord du Niger, frontalier de l’Algérie, de la Libye et du Tchad, est le théâtre d’affrontements meurtriers entre l’armée gouvernementale et les rebelles touareg depuis février 2007.


Le Mouvement Nigérien pour la justice, réclame une meilleure application des accords de 1995, qui avaient mis fin à la révolte touareg, en particulier de ses volets économiques et sociaux en faveur des populations du Nord. Il revendique également une meilleure insertion des Touareg dans l’armée, les corps paramilitaires et le secteur minier local. Des mines terrestres sont posées par le MNJ (Mouvement Nigérien pour la justice) dans toute la région ce qui ne facilite pas le travail des humanitaires auprès des 20 000 personnes concernées par les combats larvés entre le MNJ et l’armée nigérienne. Le gouvernement nigérien prend des mesures pour multiplier les contrôles, rendre difficile l’accès de la zone et limite l’activité des médias pour rendre compte de la situation. Les autorités refusent de reconnaître ce mouvement comme un groupe rebelle et qualifie ses membres de « bandits armés » ou de trafiquants de drogues, d’armes et de cigarettes et souhaite que l’intégrité territoriale soit respectée. Pour les nigériens, le retour de l’insécurité au nord du pays est comme un vieux cauchemar. Le sentiment nationaliste s’exacerbe d’autant plus que les appétits étrangers pour le pétrole et l’uranium dont regorge cette région seraient, dit-on, au cœur de ces attaques. La renégociation avec Areva -installée dans la zone de conflit- pour l’exploitation minière avec une contribution de 50% sur les bénéfices par le gouvernement nigérien démontre la volonté de ce dernier de ne plus laisser piller ces ressources, sans pour autant donner des garanties sur la répartition de ces ressources au profit des nigériens les plus défavorisés. Le respect des échéances électorales de 2009 (législatives et présidentielles) est déterminant pour consolider les acquis démocratiques, le conflit au Nord pourrait faire reporter ces élections et le pays rentrerait dans une période d’instabilité avec les conséquences déjà connues : fin du droit d’expression – déjà en vigueur pour la région touareg, division de la société civile etc..

Une vision « moderne » de l’agriculture
Après la crise alimentaire de 2005 / 2006, la relance de l’agriculture et des périmètres irrigués est devenue une priorité de l’Etat. Le premier ministre a annoncé récemment que le défi de la production et du rendement est énorme pour le Niger où les petites exploitations familiales représentent plus de 84 % des unités de production et contribuent à hauteur de 40 % à la formation du Produit intérieur brut. « Les pays comme le nôtre doivent abandonner le système désormais obsolète de l’exploitation familiale traditionnelle au profit des fermes agricoles modernes pour la promotion d’une agriculture diversifiée et compétitive, capable d’assurer d’une part la souveraineté alimentaire, d’autre part, d’améliorer de manière substantielle les revenus des producteurs ruraux, tout en agissant sensiblement sur la balance commerciale », a-t-il indiqué. Un effort financier important est donc fait en faveur de l’agriculture, principale ressource avec l’élevage pour contenir l’insécurité alimentaire notamment due à une pression démographique qui reste une des plus élevées du continent.
Contrairement à certaines positions des bailleurs de fonds dont l’AFD (Agence française de développement), le Niger espère bien pouvoir moderniser son agriculture en faisant appel aux investisseurs privés en particulier sur la riziculture et les agro carburants, remettant ainsi en cause l’approche défendue par les organisations paysannes.

Présent au Niger depuis près de 40 ans, le CCFD-Terre Solidaire travaille beaucoup avec les bureaux et services d’Eglise. Il soutient aussi Mooriben-Fédération des unions des groupements de paysans du Niger.

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