Ouverture du forum européen Nyéléni pour la souveraineté alimentaire
Quelle sont les alternatives possibles aux systèmes de productions et de distributions des denrées alimentaires existants aujourd’hui en Europe, de l’Espagne à la Russie? Pour en débattre et croiser les expériences, le Mouvement mondial pour la souveraineté alimentaire Nyéléni organise un deuxième Forum européen, qui se tient à Cluj Napoca, en Roumanie du 26 au 30 octobre. Une délégation française d’une trentaine de personnes, dont trois membres du CCFD-Terre Solidaire, y participe.
Le Forum européen Nyéléni pour la souveraineté alimentaire qui se tient à Cluj-Napoca en Roumanie du 26 au 30 octobre 2016 s’inscrit dans la dynamique du forum mondial pour la souveraineté alimentaire Nyéléni de 2007 au Mali et du premier Forum Nyéléni Europe organisé en 2011 à Krems, en Autriche, qui avait donné lieu à une déclaration commune et à un plan d’action. L’édition de ce nouveau Forum manifeste la croissance continue du mouvement pour la souveraineté alimentaire dans la région paneuropéenne.
Le Forum est préparé par une large coalition d’acteurs en Europe de près de 50 pays différents, dont la Via Campesina Europe, et rassemble plus de 500 personnes. Pour Nyéléni, trois mots clés inspirent son action : « Transformer ! Résister ! Construire ! »
Pour en savoir plus, suivre sur Twitter les trois chargés de mission présents au Forum Maureen Jorand, Florian de Jacquelot, et Florent Schaeffer
Ces rencontres internationales et régionales permettent à de plus en plus de personnes de s’impliquer pour contribuer à changer le système alimentaire et agricole dominant.
Devant les difficultés croissantes rencontrées face au modèle agro-industriel et néolibéral, un nombre croissant de décideurs politiques, de mouvements sociaux, de producteurs et de consommateurs s’intéressent en effet à la souveraineté alimentaire.
Au forum européen de Cluj Napoca, les travaux s’organiseront autour de cinq thématiques :
1. Changer la manière dont nous produisons nos aliments et les consommons
2. Changer la manière dont la nourriture est distribuée
3. Valoriser et améliorer le travail et les conditions sociales dans les systèmes alimentaires et agricoles
4. Revendiquer le droit aux ressources naturelles et aux biens communs
5. Changer les politiques publiques qui gouvernent nos systèmes alimentaires et agricoles
Nyéléni tire son nom d’une femme malienne légendaire connue pour sa capacité à avoir cultivé sa terre et nourri les siens, et qui a inspiré le premier Forum pour la souveraineté alimentaire réuni à Sélingué, au Mali en 2007. De ce Forum est né le Mouvement mondial pour la souveraineté alimentaire Nyéléni, qui rassemble des représentants de mouvements de producteurs, de consommateurs et de protection de l’environnement, des ONG, des syndicats.
La souveraineté alimentaire est un cadre politique préconisée par des mouvements d’agriculteurs, de paysans, d’éleveurs, de pêcheurs, de «peuples autochtones», de femmes, de jeunes ruraux et d’organisations environnementales. Ce cadre a été lancé en 1996 par le mouvement paysan international La Via Campesina lors du Sommet mondial de la FAO sur l’alimentation à Rome.
La souveraineté alimentaire place les producteurs agricoles et les consommateurs au cœur du débat, soutient les peuples dans leur droit de produire leur propre nourriture et de consommer des aliments locaux. La notion de souveraineté alimentaire joue un rôle de plus en plus important dans le débat sur l’agriculture et des alternatives à l’agro industrie et aux politiques néolibérales.
Extrait de la déclaration de Nyéléni, le 27 octobre 2007
« La souveraineté alimentaire est le droit des peuples à une alimentation saine, dans le respect des cultures, produite à l’aide de méthodes durables et respectueuses de l’environnement, ainsi que leur droit à définir leurs propres systèmes alimentaires et agricoles.
Elle place les producteurs, distributeurs et consommateurs des aliments au cœur des systèmes et politiques alimentaires en lieu et place des exigences des marchés et des transnationales.
Elle défend les intérêts et l’intégration de la prochaine génération.
Elle représente une stratégie de résistance et de démantèlement du commerce entrepreneurial et du régime alimentaire actuel.
Elle donne des orientations pour que les systèmes alimentaires, agricoles, halieutiques et d’élevage soient définis par les producteurs locaux.
La souveraineté alimentaire donne la priorité aux économies et aux marchés locaux et nationaux et fait primer une agriculture paysanne et familiale, une pêche traditionnelle, un élevage de pasteurs, ainsi qu’une production, distribution et consommation alimentaires basées sur la durabilité environnementale, sociale et économique.
La souveraineté alimentaire promeut un commerce transparent qui garantisse un revenu juste à tous les peuples et les droits des consommateurs à contrôler leurs aliments et leur alimentation.
Elle garantit que les droits d’utiliser et de gérer nos terres, territoires, eaux, semences, bétail et biodiversité soient aux mains de ceux et celles qui produisent les aliments.
La souveraineté alimentaire implique de nouvelles relations sociales, sans oppression et inégalités entres les hommes et les femmes, les peuples, les groupes raciaux, les classes sociales et les générations. »
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