© Roberta Valerio

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Favoriser la gestion partagée des ressources dans les pays du Sahel

Publié le 08.01.2016| Mis à jour le 21.12.2021

L’objectif du programme paix vise à instaurer des mécanismes de gestion concertée des ressources entre les différentes composantes socio-économiques des territoires, et à favoriser la capacité des communautés à résister aux périodes de crises

 

Les ressources naturelles cristallisent les tensions dans une région où elles sont rares et fragiles.
L’eau et les terres fertiles en particulier sont disputées dans un modèle pastoral fragilisé par la double pression de la croissance démographique et la désertification.
Les périodes de stress alimentaires déstabilisent des économies locales déjà vulnérables. L’exploitation des ressources minières suscitent aussi de nombreuses tensions.

La transhumance est par exemple l’un des facteurs de tension les plus répandus. Au Tchad, ACORD et la plate-forme Kawtal mènent une étude critique du cadre législatif et réglementaire qui régit la transhumance afin d’élaborer une proposition de gestion coopérative des ressources naturelles.
En Centrafrique, les tensions entre éleveurs peuhls et cultivateurs ont joué, et jouent encore, un rôle déterminant dans la dynamique du conflit politique. Des concertations entre communautés sont organisées dans les zones où ces frictions alimentent les tensions politiques.

Pour en savoir plus, voir le rapport publié le 18 juin 2015 « Les Peuhls Mbororo de Centrafrique, une communauté qui souffre », par l’Association pour l’Intégration et le Développement Sociale des Peuhls de Centre-Afrique (AIDSPC), partenaire du CCFD-Terre Solidaire

Au Tchad, des mécanismes d’alerte précoce des crises alimentaires permettent aux populations d’un même territoire d’échanger des informations et de coopérer.
Dans les zones méridionales, les communautés affectées par l’exploitation pétrolière se concertent pour élaborer des plans de développement, en lien avec les pouvoirs publics.


Construire un vivre-ensemble sur des valeurs citoyennes

La question identitaire est au cœur des conflits de la région : l’engrenage des cycles de violence incite les populations à se replier sur leur appartenance communautaire, ethnique ou confessionnelle, à sur-valoriser leur « légitimité » sur leur territoire au détriment d’autres occupants (éleveurs, minorités, migrants plus ou moins récents)…
Depuis la colonisation notamment, cette réaction est accentuée par les stratégies politiques visant à embrigader les populations et à diviser pour mieux contrôler un territoire.
La question identitaire est aggravée par les interférences des conflits dans les pays voisins et les luttes d’influence (dans le triangle Libye, Tchad, Soudan notamment). La construction des États post-coloniaux, fondés sur des découpages arbitraires, n’a pas dissous les appartenances, elle a au contraire plutôt aiguisé les rivalités entre groupes ethniques pour l’appropriation de leurs ressources naturelles et financières.
Face à ces phénomènes, les tentatives de dépasser les appartenances grâce à la construction d’une citoyenneté sont une solution pour contrer ces logiques de division et conflits.

Chaque Etat a sa situation spécifique, de par son histoire, sa géographie, sa composition et les logiques de conflit sont différentes d’un cas à l’autre.
Mais de manière adaptée à chaque contexte, le Programme paix soutient des initiatives qui relèvent de la même démarche : objectiver un conflit pour le dégager de l’engrenage du rejet de l’autre et traiter les causes concrètes de tension, créer des passerelles entre groupes par des initiatives de dialogue, par des activités communes, mettre en place des mécanismes de proximité pour le règlement des conflits.
Au Tchad, des initiatives visent à impliquer des associations de jeunes dans la vie publique, à renforcer les capacités d’organisation, à faire émerger des leaders dans la communauté musulmane afin de favoriser leur inclusion dans la communauté nationale.
-* Voir le Projet de dialogue inter-religieux au Tchad
Comment parler de vivre ensemble dans une société où deux communautés de religion différente, chrétienne et musulmane, s’observe avec méfiance et font peu d’effort pour partager leurs valeurs et leurs cultures
?

En Centrafrique, la séquence de violences entamée depuis décembre 2012 est due à une accumulation de crises non résolues : la question de la nationalité des populations musulmanes, la question éleveurs Peuhls Mbororos, l’une et l’autre ont alimenté les méfiances interconfessionnelles. C’est ce faisceau de tensions qu’il faut dénouer une à une, en analysant les problèmes lié à la transhumance, en travaillant sur la question de la nationalité, en créant une plateforme multiconfessionnelle. Une plateforme régionale spécifique à la question des Peuhls, incluant la Centrafrique, le Tchad et le Cameroun a été créée.


Renforcer la redevabilité des systèmes politiques pour les mettre au service des citoyens

Si les conflits s’enracinent dans des causes structurelles, ils sont toujours enflammés par des luttes pour le pouvoir, rendant les États incapables de gérer pacifiquement et démocratiquement les défis communs. Engager les régimes dans ces processus réellement démocratiques, participatifs, respectueux des droits et pluralistes contribue à substituer des mécanismes pacifiques au recours à la violence. Dans cette transformation de long terme, la société civile a un rôle majeur à jouer.
Le Programme paix soutien des initiatives dans cinq domaines :

Le contrôle citoyen de l’action publique, la lutte contre la corruption, le suivi des politiques d’investissement, notamment au Tchad en lien avec les industries extractives.

La participation aux processus politiques. Au Tchad, le Comité de suivi Appel à la Paix et à la Réconciliation, plaide pour une approche inclusive pour bâtir une paix durable.
Voir le rapport du CSAPR publié mi-avril 2015 « Petites et grandes controverses de la politique française au Tchad », un rapport qui revient sur dix années de politique française et européenne au Tchad.
Consulter également le Rapport du CSAPR : « Les partis politiques tchadiens, quelle démocratie pour quelle paix? », novembre 2014

Télécharger le rapport : Les partis politiques tchadiens, quelle démocratie pour quelle paix?

La mise en place de cadres de dialogue
En Centrafrique, ces cadres sont mis en place dans les villes les plus sensibles pour apaiser les relations entre communautés et favoriser un retour des réfugiés et des déplacés. Au Tchad, la population est associée à l’élaboration de plans de développement.

L’appui aux populations dans la défense de leurs droits contre les abus de l’administration, pour faire respecter les réglementations, ou dans les litiges qui les opposent aux compagnies pétrolières.

Un réseau régional pour créer un espace d’échange entre acteurs politiques et de la société civile tchadiens et centrafricains, afin d’aborder les tensions entre les deux pays.

 

Pour en savoir plus sur le programme :

Télécharger l’intégralité du bulletin d’information n°1, mai 2013

Télécharger l’intégralité du bulletin d’information n°2, novembre 2013

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