Fédérer la société civile guinéenne
Comment les organisations de la société civile guinéenne peuvent-elles contribuer à la définition des politiques publiques de leur pays ? C’est à ce défi que veut répondre le programme inter associatif PROJEG qui appuie les associations et les syndicats guinéens dans la construction d’un travail de plaidoyer commun. Dans une société guinéenne de plus en plus clivée, le travail collectif autour de causes communes tisse des liens précieux
Un contexte politique très tendu
Mis en place dès 2009, le programme PROJEG (Programme concerté de Renforcement des capacités des Organisations de la société civile et de la JEunesse Guinéennes) a joué un rôle déterminant dans la première phase de la transition démocratique qui avait permis d’organiser des élections présidentielles régulières remportées par Alpha Condé en novembre 2010. Mais depuis cette date, le processus de normalisation politique s’est bloqué. A l’été 2013, les élections législatives, qui auraient dû se tenir dès 2011avant d’être sans cesse repoussées par le nouveau pouvoir en place, n’ont toujours pas eu lieues. L’opposition radicale se satisfait de ce statu quo, la dégradation de la situation pouvant faciliter un renversement du pouvoir en place. La classe politique dans son ensemble tend donc à souffler sur les braises ethniques et à entretenir les tensions inter-communautaires.
« Les acteurs de la société civile souffrent de ce contexte et peinent à trouver l’unité nécessaire pour faire contrepoids. Le programme PROJEG, piloté par l’association française Aide et Action et qui bénéficie également d’un financement de l’Agence Française du Développement, appuie leur action fédératrice. » Déclare Hélène Barbier, chargée de mission en Guinée.
Des campagnes de plaidoyer menées au niveau national
Le projet PROJEG comprend une partie visant à aider les associations et les syndicats à mener des actions de plaidoyer auprès des institutions nationales. Ils travaillent ainsi au rétablissement d’un dialogue politique trop souvent bloqué par le pouvoir et l’opposition. Le PROJEG va voir les différents acteurs pour qu’ils s’entendent sur un sujet précis. Ce travail a été fait par exemple à l’occasion de la réforme du code minier de la Guinée. Les acteurs ont formulé des demandes en faveur de plus de transparence, d’une meilleure répartition des ressources, du respect du droit du travail dans les mines. Ils ont au final réussi à faire prendre en compte leurs demandes dans la rédaction du nouveau code minier, ce qui montre une réelle audience du projet.
Agir sur les pouvoir publics locaux
Plus localement, les organisations de la société civile (OSC) continuent de se mobiliser dans le débat public pour peser dans la gestion du bien commun. Au niveau local, le PROJEG dispose d’un fonds d’appui destiné à financer des collectifs pluri-acteurs locaux pour travailler sur des thèmes spécifiques : la fiscalité locale (d’où viennent les ressources ? quels sont les financements locaux ? où va l’argent ?), l’accès aux services locaux, les violences policières, la question foncière. Ce travail est ensuite restitué aux élus.
L’idée est toujours de favoriser le fait d’entreprendre collectivement et d’agir en rapport avec les pouvoirs publics. En filigrane c’est bien la question de la construction d’un état de droit qui est en jeu.
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