La situation des classes les plus pauvres de la population est proche de la catastrophe, essentiellement en milieu urbain.
Paris, le 16 septembre 2010
Le 14 et 15 septembre 2010, les organisations de la CIDSE* ainsi que Caritas Madagascar se sont rencontrées à Antananarivo. Parallèlement aux échanges sur les projets des œuvres d’entraide, des thèmes tels que les effets de l’industrie extractive dans la région de Moromanga ont été discutés. Les représentantes et représentants des œuvres d’entraide de même que l’archevêque d’Antananarive, Mgr. Odon Razanakolona, jugent que la situation des classes les plus pauvres de la population est proche de la catastrophe, essentiellement en milieu urbain.
Madagascar connaît aujourd’hui une réelle situation d’urgence : la crise a aggravé les conditions de vie déjà très précaires d’une large partie de la population. Pour faire face à ces difficultés, les organisations regroupées au sein de la CIDSE ainsi que Caritas Madagascar, ont décidé d’alerter l’opinion publique sur la situation critique que connaissent en milieu urbain les groupes de population les plus vulnérables.
La pauvreté est le lot de Madagascar depuis longtemps et la crise socio-politique, économique actuelle a encore aggravé cette situation. En effet, selon le rapport du PNUD, la crise de 2009 a eu des effets négatifs sur divers secteurs. L’accès des ménages malagasy aux produits et services de première nécessité est ainsi devenu plus difficile qu’avant, notamment dans les villes. Les chefs de famille n’arrivent plus à satisfaire les besoins fondamentaux de leurs familles pour ce qui en particulier la nourriture, la scolarisation des enfants, les frais de santé, le paiement du loyer et l’achat des vêtements. On assiste au retrait fréquent des enfants de l’école. Non seulement, les frais scolaires dépassent les budgets familiaux mais les enfants doivent travailler pour contribuer à la survie de leurs familles. Dans le domaine de la santé, l’accès aux soins, les problèmes de malnutrition, la tuberculose ainsi que l’accès à l’eau potable constituent les principales préoccupations.
Selon les chiffres officiels sur l’état de la pauvreté publiés avant la crise, plus de 70% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le seuil de pauvreté est pourtant fixé très bas et se situe à environ 0.40 dollar US. Rien que le riz quotidien (1 kapoaka par habitant par jour: environ 300g de riz blanc) vaut déjà un bon tiers de ces 40 cents. Toujours, selon l’étude le nombre de personnes vulnérables qui souffrent de l’insécurité alimentaire dans les ménages moyens et pauvres de la Commune Urbaine d’Antananarivo, au mois de novembre 2009, est estimé à 133.672 personnes, dont 96.472 personnes en insécurité alimentaire sévère. Pour survivre, les gens sont obligés d’exercer des petits métiers avec des revenus faibles et certain(e)s s’adonnent à la prostitution et au vol.
Zones prioritaires pour l’intervention
Des projets de première urgence destinés à soutenir les personnes les plus vulnérables ont été initiés par certaines organisations du Groupe. Le choix des zones repose sur les zones les plus touchées par la crise et les zones qui n’ont pas d’opportunité d’emplois ou très peu d’opportunité d’emplois locaux. Ainsi, les zones prioritaires sont les Communes urbaines d’Antananarivo ainsi que d’Ambositra, d’Ambohimahasoa et de Fianarantsoa. Viennent ensuite en seconde priorité les communes urbaines de Farafangana, Port Bergé et d’Ihosy. La région d’Ihorombe où se trouve Ihosy est en effet classée comme zone à grand retard de développement à Madagascar.
*La CIDSE est une alliance internationale d’agences de développement catholiques. Ses membres s’efforcent d’éradiquer la pauvreté. L’action de L’action de plaidoyer de la CIDSE touche à la gouvernance mondiale, aux ressources allouées au développement, au changement climatique, à la sécurité alimentaire, aux politiques de développement de l’UE, aux entreprises et aux droits humains.
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