Madagascar est toujours à la recherche des voies et moyens pour mettre en place la transition politique.

Publié le 29.01.2011| Mis à jour le 08.12.2021

Le 9 février 2011,

Madagascar est toujours à la recherche des voies et moyens pour mettre en place la transition politique menant à la restauration de l’ordre constitutionnel. Après plusieurs mois de blocage de la Médiation internationale et dans le cadre des différents efforts menés par plusieurs organisations de la société civile (OSC) pour aider à trouver une sortie de crise, la mise en place de la CNOSC et l’initiative nationale d’organiser le dialogue de Vontovorona ont permis de relancer le processus de médiation.

L’atmosphère de dialogue et la dynamique ainsi imprimées ont permis aux Émissaires de la Médiation internationale de rebondir en remettant aux différents groupes politiques, un projet de «feuille de route de sortie de crise en date du 20 Janvier 2011». Lors de la conférence de presse des Emissaires le jeudi 27 Janvier 2011, une version corrigée tenant compte des différentes propositions a été communiquée.

A cette occasion, la CNOSC tient à rappeler ce que toutes les parties prenantes et la Communauté Internationale reconnaissent, qu’une transition  neutre, consensuelle et inclusive est la voie unique pour « sortir de la crise » de manière durable.

Cependant, la mise en place d’une telle transition n’est possible qu’avec des acteurs politiques animés d’un esprit de tolérance et de respect des engagements. C’est la raison pour laquelle il est primordial de déclencher dès maintenant le processus de Réconciliation Nationale et de pardon comme l’a souligné l’appel des Raiamandreny du FFKM. La sortie de crise sur le court terme doit se faire en parallèle avec une réflexion de fond concernant la refondation de la République nécessitant un travail d’appropriation de la population dans un environnement apaisé.

Pour éviter les crises politiques anticonstitutionnelles répétitives, la réussite de la transition actuelle doit prendre en compte les raisons des échecs des transitions passées, lesquelles ayant été basées sur des dialogues tronqués et des actions unilatérales menées par la partie dominante du moment. L’inclusivité et la consensualité permettent de corriger les erreurs du passé dans le respect de l’esprit du «fihavanana» et d’organiser des élections libres, justes et transparentes dans des délais crédibles, dont les résultats seront acceptés par tous. Étant bien entendu que l’inclusivité dans la participation des groupes politiques ne signifie pas unanimité dans les décisions.

Il importe que les Institutions et les organes de la Transition soient bien identifiés, leurs fonctions respectives précisées et le mode de désignation des membres explicité.

En particulier et surtout, l’indépendance effective de la CENI tant au niveau de sa composition, de ses pouvoirs réels, que de son fonctionnement, incluant l’appui technique et financier de la communauté internationale, l’éventuelle participation des organismes internationaux à un niveau approprié et la neutralité d’un mécanisme de validation des résultats électoraux par un organe approprié doivent être garanties. Conformément aux résultats de la session de Vontovorona, la restructuration et la recomposition de la Haute Cour Constitutionnelle sont à entreprendre.

Ayant à l’esprit la nécessité de la réconciliation nationale, la répartition des responsabilités au sein des Institutions de la transition (Gouvernement d’Union Nationale de Transition, Conseil Supérieur de la Transition, Congrès de la Transition, …) et à différents niveaux de l’État se fera sur la base du principe de l’inclusivité et du partage équitable entre les groupes politiques selon des critères de compétence, de crédibilité et d’intégrité.

La composition du Gouvernement d’Union Nationale de la Transition (GUNT), dirigé par un Premier Ministre choisi de manière consensuelle par les groupes politiques, investi d’un certain pouvoir lui permettant d’œuvrer dans l’esprit et pour la réussite de cette Transition, devra être clairement déterminée par ceux-ci avant toute tentative de mise en œuvre. La répartition entre les différentes parties des postes au sein du GUNT devra être aussi juste et équitable que possible.

Le GUNT a pour entre autres missions de garantir la neutralité et l’impartialité de l’administration. Pour la crédibilité et la cohésion du GUNT, et dans le but d’instaurer une sérénité parfaite dans toutes les actions qu’il aura à mener, tous les membres du Gouvernement dont le Premier Ministre doivent s’engager à s’abstenir de se présenter aux élections présidentielles et législatives organisées pendant la transition. Sur ce point, les organisations de la société civile se sont largement exprimées et en ont fait une question de principe pour garantir la paix sociale face aux tensions politiques prévisibles lors des prochaines élections.

La paupérisation croissante, l’insécurité des personnes, des biens et des investissements ainsi que la récession et l’inflation économiques engendrées par la crise politique ont un impact incommensurable sur la vie nationale. Nous invitons les forces politiques à dialoguer en toutes responsabilités et à trouver un consensus pour favoriser une sortie de crise durable dans les meilleurs délais.

La CNOSC espère que ce bref rappel aidera le pays à avancer vers la sortie de crise et  contribuera à la réussite des efforts de médiation en cours. La CNOSC ne peut qu’être sensible à la volonté des organisations de la société civile (grands corps de l’État, syndicats, associations, ONGs, etc.) à trouver une solution durable pour que plus jamais l’alternance politique ne se fasse par la rue mais par des mécanismes institutionnels.

L’approche malgacho-malgache de la Médiation Nationale se complèterait et devrait se conjuguer avec le travail de la Médiation Internationale. La CNOSC réitère, en tous les cas, sa disponibilité à apporter sa part à l’œuvre collective de sursaut national attendu de toutes les forces vives de ce pays particulièrement de la classe politique.

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