Mozambique : programme d’aide aux migrants et réfugiés

Publié le 22.01.2015| Mis à jour le 08.12.2021

La Commission épiscopale pour les migrants, les réfugiés et les personnes déplacées du Mozamique (Cemirde), partenaire du CCFD-Terre Solidaire, travaille sur trois fronts en même temps : les droits des migrants et réfugiés au Mozambique, l’assistance aux Mozambicains émigrés en Afrique du Sud, nombreux à travailler dans les mines, ainsi que l’aide aux clandestins mozambicains expulsés en masse par l’Afrique du Sud.


Depuis 2011, le CCFD-Terre Solidaire appuie les activités de la Cemirde, une émanation de la Conférence épiscopale du Mozambique (CEM).

Créée en 1992, à la fin de seize longues années de guerre civile qui ont dévasté les infrastructures de cette ancienne colonie portugaise, la Cemirde visait alors à faciliter le retour des exilés mozambicains et des personnes déplacées dans leurs régions d’origine.

Son action a ensuite évolué, pour venir en aide aux migrants étrangers et aux Mozambicains poussés dans les villes par l’exode rural. Ainsi qu’aux ressortissants du pays qui travaillent dans les mines en Afrique du Sud ou se font expulser par ce grand voisin.

Pilotée par deux permanents à Maputo, la capitale du Mozambique, la Cemirde reste la seule structure associative du pays soucieuse d’apporter aux migrants un accueil, une écoute et un soutien à la fois spirituel, légal et matériel (nourriture et soins). Son plaidoyer porte sur le respect des droits humains et la prévention de la violence à l’égard des migrants, réfugiés et personnes déplacées, ainsi que la lutte contre le trafic d’êtres humains, phénomène très présent au Mozambique.

Des actions au Mozambique

Une permanence est assurée dans les locaux de la Cemirde à Maputo, deux jours par semaine. Le soutien passe par ailleurs par les vingt paroisses du diocèse de Maputo, où affluent de nombreux migrants sans papiers. Des personnes ressources les aident à régulariser leur situation auprès de l’administration et, le cas échéant, à obtenir des équivalences pour leurs diplômes, de manière à pouvoir rester au Mozambique. La Cemirde oriente et assiste ces migrants et réfugiés dans leurs démarches auprès de l’Institut national pour l’assistance aux réfugiés (Inar) ou du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), en vue d’un regroupement familial par exemple. Par ailleurs, une permanence hebdomadaire est effectuée au sein de la prison, afin d’apporter une aide juridique aux migrants emprisonnés.

En Afrique du Sud

Le second volet de l’action de la Cemirde vise les Mozambicains qui travaillent dans les mines en Afrique du Sud. Tous les ans, une délégation menée par un évêque du Mozambique leur rend visite. Et tous les deux ans, un mois de formation est organisé pour ces mineurs sur leurs lieux de travail, autour de différents thèmes : prévention du Sida, lutte contre le trafic d’êtres humains, droits et devoirs des travailleurs dans leur pays d’accueil, relations avec les familles restées au pays… Un ancien mineur catéchiste basé à Johannesburg relaye la Cemirde, en rendant régulièrement visite aux ouvriers mozambicains des mines d’Afrique du Sud.

Au poste frontière de Ressano Garcia

Enfin, la Cemirde s’efforce de venir en aide aux quelques 450 Mozambicains expulsés chaque semaine d’Afrique du Sud au poste frontière de Ressano Garcia. Un partenariat a été noué avec la Maison d’accueil des sœurs missionnaires scalibriennes à Ressano Garcia, pour apporter un soutien de base aux plus démunis : nourriture, soins et transport pour retourner dans leurs provinces.

Organiser un réseau national d’aide juridique aux migrants

Ces quatre dernières années, un soutien de 81 000 euros a ainsi été apporté par le CCFD-Terre Solidaire à la Cemirde, par tranches successives. L’objectif : organiser un réseau national de personnes-ressources susceptibles d’apporter une assistance juridique aux migrants, au delà du travail déjà réalisé par les paroisses de Maputo. Le programme vise à former des groupes dans les diocèses et les paroisses du pays, de manière à assurer une couverture minimale sur l’ensemble du territoire. Grâce au premier soutien du CCFD-Terre Solidaire apporté fin 2011, un programme de formation a été initié : une vingtaine de personnes issues de neuf diocèses ont été réunies en 2012 et 2013 pour être sensibilisées à la question migratoire et prendre connaissance des outils techniques permettant d’apporter un soutien juridique efficace aux migrants et réfugiés.

L’équipe se déplace ensuite dans les diocèses pour apporter un appui à la mise en place des groupes dans les différentes zones. Des groupes ont déjà été formés dans les diocèses de Maputo, Nampula, Nacala, Beira, Chimoio, Pemba, Lichinga et Tete.

L’appui du CCFD-Terre Solidaire, aux côtés d’autres donateurs tels que la fondation américaine Conrad Hilton Fund for the Sisters et l’Agence catholique pour le développement de l’Eglise d’Angleterre et du Pays de Galles (Catholic Agency for Overseas Development – CAFOD) a permis d’en former d’autres dans les diocèses de Quelimane, Gurué, Inhambane et Gaza.

Sabine Cessou

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