Rwanda

Publié le 05.07.2006| Mis à jour le 08.12.2021

Après le génocide et la prise du pouvoir par le Front Patriotique Rwandais, le Rwanda a réalisé des pas importants en matière de sécurité, de développement économique et dans le domaine social (mutuelles de santé). Le régime de Kagame, malgré son implication dans le conflit à l’Est de la RDC, est largement soutenu par la communauté internationale.


Cependant, ce redressement, remarquable à plus d’un titre, s’est fait au prix d’une régression des libertés démocratiques et d’un musèlement de la parole. Pour se maintenir au pouvoir, le régime autoritaire du Président Kagame impose une chape de plomb sur la société rwandaise. Les libertés démocratiques ne sont pas garanties : l’opposition, les médias et les organisations de la société civile travaillant notamment sur la question des droits de l’Homme sont muselés ; tout acteur émettant une opinion dissidente est accusé de promouvoir le divisionnisme. Au nom de la lutte contre l’idéologie génocidaire, la parole est cadenassée et toute référence aux conflits passés est proscrite.

Du fait d’une instrumentalisation politique du génocide et d’un système « gacaca » (tribunal communautaire villageois) fortement politisé, le processus de réconciliation de la nation rwandaise avec elle-même est au point mort. Plus encore, le fossé se creuse entre une nomenklatura politico-militaire, laquelle se nourrit de la corruption et des revenus clandestins liés au pillage illégal des richesses naturelles du Congo, et la grande majorité de la population essentiellement rurale. Le tissu social dans les campagnes a été déchiré par la guerre et par les nombreux déplacements que celle-ci a engendrés (on estime que plus des deux tiers de la population rwandaise a été déplacée pendant la guerre sans compter le retour, à la faveur de la victoire du FPR, des réfugiés de 59 et de 73). La pauvreté que subit une grande partie de la population, du fait notamment d’un développement agricole hypothéqué par une trop forte pression démographique sur les ressources foncières, ne fait que raviver les tensions latentes.

Les paysans rwandais, marginalisés, considérés comme objets des politiques de développement et non comme acteurs à part entière, ne considèrent pas l’Etat comme le leur.

Victime d’une forte violence structurelle, la population rwandaise développe des frustrations, des peurs et des haines – autant d’ingrédients qui font craindre à moyen terme une nouvelle explosion de violences.

Partenaires :

Le CCFD-Terre Solidaire appuie trois organisations partenaires :

  • une coopérative de producteurs agricoles du Nord – Impuyaki ;
  • une association spécialisée dans l’éducation à la paix – Umuseke ;
  • un mouvement de jeunesse – l’Association des Guides du Rwanda.

    Analyses et prises de position du CCFD-Terre Solidaire :

Juin 2008 : « Bâtir la démocratie d’en bas : vers un nouveau leadership et la bonne gouvernance au niveau local », Mémorandum pour la présidence Française de l’UE, EURAC. (document pdf)

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