Le CCFD-Terre Solidaire soutient des partenaires au Liban

Publié le 23.09.2014| Mis à jour le 08.12.2021

Presque vingt ans après la fin de la guerre civile, le Liban est toujours marqué par de fortes divisions internes. Le danger d’une contagion du conflit syrien et la proclamation d’un « Etat islamique » jettent une ombre inquiétante sur le pays.


Dans ce contexte tendu, les partenaires du CCFD-Terre solidaire cherchent, en allant au-delà des réflexes communautaires, à faire face aux urgences tout en répondant aux enjeux de développement sociaux du pays

Un engagement historique

Très engagé au Liban pendant la guerre de 1975-1990 par un soutien à des actions humanitaires et de solidarité, son action a ensuite évolué vers des actions de reconstruction et de développement. Le CCFD-Terre solidaire est aujourd’hui toujours en lien avec des associations très actives au moment de la guerre, comme le Mouvement social libanais fondé par Mgr Grégoire Haddad ou Najdeh, qui travaille avec les femmes palestiniennes.

La base de l’engagement du CCFD-Terre solidaire au Liban est le dépassement des clivages confessionnels, la construction d’une citoyenneté et d’une possibilité de vivre-ensemble. Il soutient des initiatives, notamment de jeunes, qui veulent aller au-delà des références claniques, des préjugés, des stéréotypes entre confessions, communautés, régions, ou encore entre Libanais et Palestiniens. Le CCFD-Terre solidaire appuie également des initiatives de développement local par le biais du tourisme solidaire et du commerce équitable, valorisant le patrimoine environnemental et la diversité des productions locales de terroir. Il soutient aussi des acteurs qui agissent sur la mobilisation des collectivités locales et la construction d’un Etat de droit.


L’héritage difficile d’un système politique confessionnel

Le « Pacte National » libanais, qui date du mandat français en 1943, a créé un système politique original basé sur le confessionnalisme, qui devait permettre de gouverner un pays reconnaissant 17 confessions différentes. Selon la constitution, le pouvoir se partage entre un Président de la République maronite, un Premier Ministre sunnite, et un Président de l’Assemblée nationale chiite. Ce système institutionnel, destiné à favoriser le vivre ensemble, est venu renforcer en réalité l’organisation confessionnelle de la société. Une logique de compétition permanente entre communautés et leaders politiques l’emporte sur une logique de complémentarité et de rationalité nationale, tandis que l’état est très affaibli.

Les interférences et ingérences extérieures (Syrie, Iran, Arabie Saoudite, France et Etats-Unis) soutenant tel ou tel clan confessionnel ou politique accentuent l’instabilité de ce petit pays de moins de 10.500 km².

Les conséquences du conflit israélo-palestinien

Soixante-dix ans après la création de l’Etat d’Israël, ils sont plus de 450 000 réfugiés Palestiniens au Liban. 55% d’entre eux vivent toujours au sein de 12 camps de réfugiés dans des conditions de vie très difficiles et sans avoir, dans la majorité des cas, le droit de travailler ni d’accéder à la propriété. Le manque d’avenir tant au Liban que dans leur pays d’origine, du fait de l’absence de toute perspective de résolution du conflit israélo palestinien, crée les conditions propices à une radicalisation des jeunes.

Les réfugiés Syriens représentent aujourd’hui 20% de la population libanaise

Les retombées de la crise syrienne sont nombreuses : tirs d’obus, voitures piégées, affrontements intercommunautaires sporadiques… L’afflux de réfugiés syriens et de Palestiniens de Syrie est continu depuis le déclenchement et la répression de la révolution. Cet afflux – plus d’un million de réfugiés en avril 2014 selon le HCR- a des répercussions très fortes sur le pays qui compte seulement 4 millions d’habitants et doit fournir un effort sans précédent pour les accueillir. Au-delà des problèmes humanitaires liés à la prise en charge des réfugiés, leur présence alimente les tensions économiques mais aussi la surenchère communautaire.

Ce contexte très tendu tire les associations vers l’urgence souvent au détriment des actions pour un changement social à plus long terme.

Lutter contre les inégalités sociales

Sur le plan économique, la croissance libanaise est largement affectée par la crise syrienne. Les marchés financiers et immobiliers ainsi que le tourisme ont été touchés de plein fouet par cette crise. Le taux de chômage dépasse les 20% de la population active et environ 30% des Libanais vivent en dessous du seuil de pauvreté. La classe moyenne, gage de stabilité du pays et de son développement, s’est presque volatilisée. Le fossé entre riches et pauvres est important, et ne cesse de se creuser et entre monde rural et urbain.

La société civile au Liban est assez active, même si le nombre d’acteurs fonctionnant en dehors des clivages confessionnels et communautaires est plus limité. Les partenaires du CCFD-Terre solidaire travaillent particulièrement auprès des populations marginalisées et en difficulté : petits paysans, habitants de zones enclavées, banlieues pauvres, réfugiés palestiniens et syriens.

Outre leurs actions de terrain, ces partenaires mènent aussi des campagnes de plaidoyer en faveur du droit des femmes, du droit au travail des réfugiés palestiniens, et contre le décrochage scolaire.

Noms des partenaires : Mouvement Social Libanais, MADA, Fair Trade Lebanon, Nahwa Al Muwatiniya, Najdeh, Ajial.

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