Rio+20

Publié le 10.10.2007| Mis à jour le 08.12.2021

Engagé au Brésil depuis 50 ans aux côtés des acteurs de développement qui mettent en œuvre des projets innovants, le CCFD-Terre Solidaire sera présent au Sommet de Rio – tant dans l’espace de la Conférence officielle qu’au Sommet des Peuples – pour promouvoir une conception du développement qui s’appuie sur des alternatives crédibles et prenne en compte les intérêts des populations, en particulier celles qui vivent dans les zones rurales.

Rio+20 ne doit pas mettre en avant de « fausses solutions »  En plaçant le secteur privé au centre des débats et plans d’action, la Conférence internationale sur le développement durable oublie que l’économie dite verte ne pourra régler seule les défis d’un développement durable. Le CCFD-Terre Solidaire rappelle la  nécessité d’un encadrement et d’une régulation des pratiques des multinationales, avant la promotion de leur activité. En effet, nombre d’entre elles développent des projets ayant de forts impacts négatifs sur la vie des populations, et qui empêchent le développement d’agricultures locales pourtant garantes de la souveraineté alimentaire et de la lutte contre la pauvreté. Ainsi, les accaparements de terres et de ressources se multiplient, privant les populations des terres nécessaires à leur production alimentaire et bafouent les droits humains au nom de dynamiques économiques internationales. La participation du CCFD-Terre Solidaire Une délégation de 7 permanents du CCFD-Terre Solidaire et 9 partenaires du Sud sera présente entre le 13 et le 23 juin. Elle interviendra dans les débats du Sommet des Peuples et sera impliquée dans le cadre de la Conférence officielle. La délégation a aussi pour objectif de consolider des échanges, réflexions, alliances et mise en réseau avec d’autres organisations de la société civile. Les partenaires du Sud ont leur propre agenda et interviendront dans certains ateliers. Positionnement du CCFD-Terre Solidaire face aux enjeux de la Conférence   Pour le CCFD-Terre Solidaire, l’avenir de la planète passe par une utilisation maitrisée des ressources et leur gestion durable, et par des politiques publiques vigilantes sur la défense du bien commun. Le respect de l’environnement, nouveau champ de la solidarité internationale, est incontournable pour la nourriture et la survie des populations. Les populations du Sud sont les premières victimes d’un modèle de développement qui s’est avéré destructeur sur de nombreux aspects. Les sociétés civiles ont travaillé des propositions pour réinventer des modèles de développement alternatifs, plus respectueux des hommes et de leur environnement.  Le CCFD-Terre Solidaire, membre du Collectif Rio + 20, adhère pleinement aux analyses et propositions portées par le Collectif. Le CCFD-Terre Solidaire se mobilise à Rio plus spécifiquement sur certains aspects de ces propositions, qu’il approfondit dans son soutien à ses partenaires du Sud, et dans son travail de plaidoyer. 1. La nécessité de revoir le modèle économique et de société   «  La nécessité d’une transition visant l’amélioration de la qualité de vie de tous, en cohérence avec les limites de la planète, est désormais posée, avec la volonté d’avancer vers de nouveaux modes de développement qui intègrent explicitement des objectifs économiques, sociaux, écologiques et culturels. Il s’agit d’un changement de civilisation qui passerait par la définition de nouvelles valeurs, correspondant à un intérêt général, hissé au niveau de l’humanité toute entière et la reconnaissance de la diversité des sociétés ». Collectif-France.Rio20.net Tous les domaines dans lesquels le CCFD-Terre Solidaire intervient (souveraineté alimentaire, promotion d’une économie sociale et solidaire, migrations internationales, partage des richesses financières, prévention des conflits, et égalité homme/femme) constituent autant de moyens de soutenir l’émergence d’initiatives locales qui participent à la définition de ces modèles alternatifs de développement. 2  Investissements et accaparement des terres : prévenir les violations des droits humains Alors que 14% de la population mondiale souffre de la faim, il est urgent de « donner, dans la gestion des ressources naturelles, la priorité à la satisfaction des besoins fondamentaux, tels que l’alimentation humaine, en combattant l’accaparement des terres et la surexploiation des ressources naturelles ». Or, arguant de la dette publique pour ne pas augmenter leurs budgets, les États (et les Nations Unies) comptent de plus en plus sur le secteur privé pour mettre en place les investissements nécessaires au développement, y compris en matière d’aide au développement. Ainsi la notion d’économie verte, mise en avant à Rio pour un développement durable, place les investissements au cœur des  stratégies des États et des instances internationales. Or nombre de ces investissements impliquent l’appropriation de ressources en terres, qu’il s’agisse de forêts, de terres arables ou de ressources en eau ou du sous-sol. , Liés à des accaparements de ressources, non seulement ces investissements n’ont pas les retombées bénéfiques annoncées en termes de développement, mais ils impliquent au contraire des violations des droits humains des populations, rarement consultées, souvent déplacées ou chassées de leurs terres, réduites à la pauvreté et la précarité, voire soumises à différentes formes de violence… Le CCFD-Terre Solidaire, aux côtés de ses partenaires mobilisés , promeut à la fois des alternatives et un encadrement de ces investissements, afin de prévenir leurs impacts négatifs. Il présentera à Rio ses propositions en termes de régulation et encadrement des investissements et des multinationales, pour renforcer les cadres existants et les faire appliquer. 3. Pour une gouvernance mondiale effective La recherche d’une véritable gouvernance mondiale du développement durable ne peut se résumer au débat sur la création ou non d’une Organisation mondiale de l’environnement (OME). La réponse passe d’abord par un réinvestissement des États dans leur mission de défense de l’intérêt général, et en particulier d’investissement public dans des perspectives de long terme. Les États ne peuvent  laisser aux seules entreprises, aussi important soit leur rôle économique et social, le soin d’investir pour le développement durable. Les espaces de gouvernance doivent associer les États, les collectivités locales, les sociétés civiles et les entreprises, dans de véritables concertations pour l’élaboration de politiques publiques de qualité. C’est dans ce cadre que les investissements privés doivent s’inscrire, et non être les moteurs de définition de politiques mues par la seule recherche de marchés et de profits. La création d’une OME peut être utile, si elle s’inscrit dans une architecture de la gouvernance mondiale respectant ces principes, et plaçant le respect des droits économiques, sociaux et culturels, l’éthique et le partage des richesses, au cœur du dispositif. Par ailleurs elle n’a d’utilité que si elle est dotée de pouvoirs contraignants de contrôle, d’investigation et de sanction, de même que d’autres institutions des Nations Unies devraient être dotées des mêmes pouvoirs, qu’il s’agisse notamment du Conseil Economique et Social, du Conseil de la Sécurité alimentaire réformé, ou de l’Organisation internationale du travail. De Rio a Rio+20 : un engagement de longue date Il y a 20 ans, le CCFD-Terre Solidaire avait organisé un duplex entre une délégation d’enfants et de partenaires présents à Rio et  500 jeunes français mobilisés au Forum Terre d’Avenir au Bourget. En 2002, une délégation était présente à Johannesburg, aux côtés de partenaires du Sud. Le CCFD-Terre Solidaire s’est impliqué dans la préparation de Rio+20 en matière de plaidoyer à travers le Collectif Rio+20 (collectif d’associations françaises), et à travers la CIDSE (Coopération internationale pour le développement et la solidarité, un réseau d’organisations catholiques de développement regroupant une quinzaine de membres européens, américains et canadien). Le CCFD-Terre Solidaire est également actif dans des espaces de concertation avec les pouvoirs publics préparant Rio : le Comité Rio + 20 et le GISA (groupe interministériel pour la sécurité alimentaire). Télécharger le dossier de presse (pdf)

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