Faim

Force est de constater qu’à partir de 2001 plus d’un milliard de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté. La Banque mondiale reconnaît que depuis juin 2010, 44 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté, rejoignant ainsi le 1,2 milliard existant.

Selon les statistiques de la FAO, les pays en développement abritent 98% des sous-alimentés de la planète, où ils représentent 16 % de la population. Sept pays regroupent les deux tiers des affamés15 de la planète : Bangladesh, Chine, République démocratique du Congo, Ethiopie, Inde, Indonésie et Pakistan. Pourtant, c’est en Afrique subsaharienne que le pourcentage de personnes sous-alimentées demeure le plus élevé, avec 30% en 2010.

En 2010, 70 % des gens qui souffrent de faim habitaient en zone rurale. Cette situation est pour le CCFD-Terre Solidaire, le fruit des politiques nationales destinées aux acteurs majeurs de l’agroindustrie et aux activités d’exportation. En Afrique sub-saharienne par exemple, seulement 4 % des budgets nationaux sont investis dans le secteur agricole, alors même que l’agriculture produit 30 % des richesses et occupe près de 70 % de la population. Ce sous-investissement dans le développement agricole et rural a contraint certains pays à une grande dépendance alimentaire, comme la Mauritanie. De l’aveu même des autorités publiques mauritaniennes en juin 2011 (à la veille du lancement de la campagne agricole 2011-2012), le pays « importe 70% de ce qu’il consomme ».

Par ailleurs, la mise en concurrence internationale de l’agriculture familiale avec des modèles agricoles intensifs et productivistes, parfois subventionnés, qui accaparent les ressources en terre et en eau, accentue encore ces difficultés. Or l’agriculture familiale emploie la moitié de la population mondiale. Le CCFD-Terre Solidaire rappelle ainsi la nécessité de réorienter les options agricoles en faveur de l’agriculture paysanne.