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  • Naufrage à Calais : des vies sacrifiées #JeudiPhoto

    Chaque jeudi, nous vous proposons un arrêt sur image pour prendre conscience, autrement, d’une fracture de notre monde sur lequel, par l’action collective et le plaidoyer, nous agissons.

    Cette semaine, notre regard se tourne sur le drame de Calais où 27 vies ont été emportées par les flots.

    Sur les dunes de la Slack, une réfugié irakienne rejoint le bord de mer, épuisée. Les autres passagers tentent de redémarrer le bateau, pressés par la police qui est proche. © Jeremy Paoloni

    Aux alentours des dunes de la Slack, une migrante irakienne rejoint à pied, épuisée, le bord de mer. Pendant ce temps, les passeurs et les autres personnes migrantes tentent de faire démarrer, tant bien que mal, l’embarcation de fortune. On entend le bruit des drones dans le ciel : la police n’est pas loin.

    Comme elle, ce sont des milliers de personnes qui tentent chaque jour de traverser la Manche au péril de leur vie.

    Mercredi 24 novembre, 27 vies ont été emportés dans les mers suite au naufrage d’une embarcation de fortune. 27 vies qui auraient pu être épargnées sans l’indifférence coupable de l’Etat, trop préoccupé à protéger ses frontières plutôt que les droits humains.

    Aujourd’hui est une journée de deuil et de colère. Le naufrage le plus meurtrier dans la Manche a eu lieu hier avec 27 morts, dont une femme enceinte. Malgré les alertes répétées des associations, l’Etat français n’a pas répondu à l’appel et se rend coupable

    Sylvie Bukhari-de-Pontual, Présidente du CCFD-Terre Solidaire.
  • A la frontière franco-italienne : la solidarité s’exprime

    Direction les Hautes-Alpes pour le troisième épisode de notre série Migrations. Ce nouveau podcast nous embarque au cœur de la réalité migratoire, à la frontière franco-italienne. Dans un contexte de militarisation grandissante, nous découvrons le travail des organisations et des bénévoles qui tentent de venir en aide aux personnes migrantes.

    Depuis 2015, les dispositifs de surveillance et les effectifs de police se renforcent à la frontière franco-italienne pour contrôler les passages de populations en migrations. Le territoire aux abords du Col de Montgenèvre, a été foulé par près de 14 000 personnes exilées ces cinq dernières années. Elles sont accueillies par de nombreux bénévoles, parfois venus des quatre coins de la France pour participer à l’élan de solidarité qui s’est organisé dans le briançonnais.

    Tous Migrants

    Depuis 2015, l’association citoyenne, [Tous Migrants->https://tousmigrants.weebly.com/], mène des actions de sensibilisation et de plaidoyer pour le respect des droits fondamentaux des personnes exilées dans la non-violence.

    Elle coordonne également les maraudes organisées pour aller porter secours aux personnes migrantes en difficultés dans les montagnes.

    L’Anafé

    L’Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers (Anafé) effectue régulièrement des missions d’observation et recueille des témoignages des personnes migrantes pour documenter les pratiques illégales opérées sur les étrangers aux frontières.

    Grâce à ces informations, et avec trente années d’expertise, l’association vient en aide aux personnes illégalement détenues ou refoulées, et renforce son plaidoyer pour réformer les législations et les pratiques abusives aux frontières.

    Lire aussi : Aux frontières, l’Anafé lutte contre les violations de droits des personnes exilées

    D’autres épisodes de Solidarité chronique sur les migrations

    • Podcast : immersion au cœur de la lutte des résidents des Foyers de Travailleurs Migrants
    • Migrations : une journée avec les associations engagées sur le terrain dans les environs de Calais (podcast)
  • Aux frontières, l’Anafé lutte contre les violations de droits des personnes exilées

    Face au durcissement des politiques migratoires européennes et à la militarisation des frontières, notre partenaire, l’Anafé, milite contre les conditions, trop souvent indignes et illégales, d’enfermement aux frontières et contre les pratiques d refoulement expéditif des personnes exilées. Une équipe du CCFD-Terre Solidaire a participé à une mission d’observation à la frontière franco-italienne et a été témoin de ces abus. Récit.

    Poste-frontalier de Montgenèvre. © Ophélie Chauvin

    Montgenèvre, 22 juin 2021.

    Il est 21h30. Dans les Hautes-Alpes, la nuit tombe sur la ville de Montgenèvre, plongée sous un épais nuage de brouillard. L’attractivité touristique de la ville s’est endormie et le silence surplombe les rues désertes.

    Cette ville frontalière est aujourd’hui un point de passage important, où chaque jour, des dizaines de personnes tentent de franchir la frontière par le Col de Montgenèvre pour rejoindre Briançon, situé à 12 kilomètres d’ici.

    Cahiers et stylos en main, des salariés et des bénévoles du CCFD-Terre Solidaire assistent Emilie de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), pour réaliser une mission d’observation de nuit à la frontière.

    Deux groupes –l’un posté devant le poste de la Police aux Frontières (PAF), et l’autre sur le parking en face de la gare routière– observent les mouvements des forces de l’ordre et les procédures de contrôles qu’elles effectuent.

    © Ophélie Chauvin
    Les nombreuses personnes migrantes qui tentent chaque jour de traverser les montagnes pour rejoindre Briançon, font face à des violations de leurs droits. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    Olivier observe les allées et venues des gendarmes qui patrouillent dans la ville et les sentiers de montagne. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    Des salariés du CCFD-Terre Solidaire assistent notre partenaire, l’ANAFE, lors d’une mission d’observation au poste-frontière de Montgenèvre, France. © Ophélie Chauvin.
    © Ophélie Chauvin
    Marianne et Olivier, salarié.e.s du CCFD-Terre Solidaire, observent les montagnes à la recherche d’éventuelles lueurs de lampes torches. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin

    Les dispositifs humains et matériels sont conséquents. Tout au long de la nuit, police aux frontières, police nationale, militaires et gendarmes patrouillent le long des sentiers de montagnes, et dans le centre-ville, à la recherche de personnes migrantes.

    Les forces de l’ordre sont équipées d’une large panoplie de véhicules ; 4×4, quad, voitures banalisées, fourgonnettes … Et disposent de tout un dispositif de matériel de surveillance : peu avant minuit, deux gendarmes s’engagent à pied dans un sentier de randonnée, équipés de caméras thermiques.

    Cette nuit-là, trois personnes seront refoulées vers l’Italie, mais le nombre est sans doute plus conséquent. Il est presque minuit, lorsque cinq policiers redescendent en fourgonnette vers la PAF et racontent à leur collègue : « on a traversé le Col et on les a choppé (…) ils étaient 15 », en déchargeant de leur coffre des sacs à dos et des tapis de sol.

    Les observateurs ont réitéré une mission d’observation le lendemain matin, jusqu’à 15 h, au même endroit. Au cours de celle-ci, cinq personnes seront interpellées et conduites au poste de la PAF.

    A écouter aussi : Podcast : immersion à la frontière franco-italienne avec les associations engagées pour le droit des personnes migrantes

    Le constat d’une frontière militarisée

    C’est cinq dernières, près de 14 000 personnes exilées ont foulé les sentiers transalpins à la frontière franco-italienne.

    Déterminée, mais de manière non-avouée, à endiguer cette immigration, la police aux frontières a renforcé depuis 2015 sa surveillance et ses contrôles dans la zone.

    Dans son rapport d’observation, Persona non grata, l’Anafé porte le constat d’une frontière « militarisée » où subviennent de multiples violations de droits. Ce rapport résulte de nombreuses missions d’observation et de recueil de témoignages de personnes migrantes, menés entre 2017 et 2018 à la frontière franco-italienne.

    Lire le rapport : Persona non grata – Conséquences des politiques sécuritaires et migratoires à la frontière franco-italienne

    Les personnes migrantes sont généralement refoulées de manière expéditive, après des interpellations liées à des pratiques de contrôles bien souvent discriminatoires, sans respect de leurs droits et sans avoir pu déposer une demande d’asile pour celles qui le souhaitent.

    Certaines peuvent être enfermées pour des durées plus ou moins longues dans des locaux attenants au poste de la PAF de Montgenèvre. Ces locaux, dépourvus de cadre légal, sont présentés comme des zones dites de “mise à l’abri” par l’administration.

    Elles y sont souvent détenues pendant plusieurs heures, sans eau ni nourriture, dans des locaux dégradés. Aucun mobilier ne leur permet de se reposer ou de dormir. Et la séparation entre hommes et femmes ou entre mineurs et majeurs n’est pas toujours respectée. A cela s’ajoute, des violences physiques et verbales, et des contrôles souvent discriminatoires.

    Poste de la PAF de Montgenèvre. A gauche, la zone de “mise à l’abri” © Ophélie Chauvin /CCFD-Terre Solidaire

    En 2019, l’Anafé a saisi le Conseil d’Etat pour demander la fermeture définitive de ces zones de « mise à l’abri » que l’association caractérise comme des zones de « privation de liberté », et poursuit toujours ce combat.

    Trente années de mobilisation, un combat qui se poursuit

    Grâce aux informations recueillies, l’Anafé lutte contre les abus opérés aux frontières par une action multidimensionnelle.

    L’association aide les personnes maintenues aux frontières à faire valoir leurs droits et effectue des suivis des personnes refoulées. Elle vise également à sensibiliser l’opinion publique sur ses pratiques abusives et illégales, et à renforcer son plaidoyer au niveau des instances nationales et internationales pour réformer les législations et les pratiques aux frontières.

    De par ses trente années d’expertise aux frontières et son dévouement sur le terrain pour les personnes exilées, l’Anafé a reçu en 2019, la mention spéciale du Prix des Droits de l’Homme de la République Française.

    Pour aller plus loin

    • A la frontière franco-italienne sur le chemin de l’exil (carnet de route)
    • Militarisation et chasse à l’homme à la frontière franco-italienne : le rapport glaçant de l’Anafé
    • Zones d’attentes : ces endroits secrets où les personnes étrangères sont privées de liberté
  • Face à EDF, le combat d’une communauté autochtone mexicaine pour faire reconnaître ses droits

  • À la frontière franco-italienne : sur le chemin de l’exil

    Chaque jour, de plus en plus d’hommes, de femmes et d’enfants arpentent les sentiers des Hautes-Alpes pour rejoindre Briançon depuis l’Italie, en quête d’un avenir meilleur. Pour fuir les traques incessantes de la police, les personnes migrantes sont contraintes d’emprunter des routes qui les exposent à de nombreux dangers. Cette pression policière pèse également sur les bénévoles mobilisés pour faire vivre la solidarité et l’accueil du briançonnais.

    Face aux enjeux qui se jouent aux frontières, le CCFD-Terre Solidaire accompagne celles et ceux qui s’engagent, comme à Briançon, pour un accueil digne et respectueux des personnes migrantes. Accompagnés de notre partenaire l’Anafé, qui défend les droits fondamentaux aux frontières, nous avons remonté les chemins de l’exil entre l’Italie et la France.

    Face à la militarisation de la frontière, des trajectoires plus dangereuses

    Les paysages du Piémont italien défilent à vive allure par la fenêtre du train. À l’arrivée à quelques kilomètres de la frontière franco-italienne, tous les passagers sont brutalement rappelés à la réalité.

    “Police aux frontières, contrôle d’identité s’il vous plaît” – “Alors monsieur, on visite notre belle petite région ?”

    © Ophélie Chauvin
    Gare de Bardonnechia, France. © Ophélie Chauvin

    Le ton est donné. Depuis 2015, la France a rétabli et renforcé ses contrôles aux frontières pour répondre à la lutte anti-terroriste.

    Mais ces contrôles visent surtout à endiguer les arrivées des personnes migrantes.

    Postée aux postes frontaliers ; patrouillant le long des villes frontalières ; des sentiers alpins ; des trains ; ou de la Durance… la Police aux Frontières (PAF) a renforcé sa surveillance dans la zone. Avec des effectifs doublés depuis fin 2020, elle mène de véritables “chasses à l’homme”.

    © Ophélie Chauvin
    Poste-frontière de Montgenèvre. © Ophélie Chauvin

    À la solitude et à la détresse de l’exil, s’ajoute la peur, pour les personnes migrantes, d’être refoulées sans avoir pu déposer une demande d’asile, ou d’être détenues arbitrairement à la frontière dans des conditions indignes.

    Face à ces traques policières, et notamment depuis qu’elles se sont intensifiées dans la Vallée de la Roya, les personnes migrantes sont contraintes d’emprunter des routes plus au Nord : d’abord autour du Col de l’Échelle et puis plus récemment autour du Col de Montgenèvre, qui culminent vers la petite ville de Briançon.

    Nous avons remonté ces deux routes pour faire la lumière sur les réalités vécues par les exilés et les bénévoles mobilisés à leurs côtés.
    © Ophélie Chauvin

    Elles s’y aventurent souvent de nuit, dans des sentiers parfois très escarpés où le risque de se perdre et de chuter est grand.

    En hiver, s’ajoutent les risques d’avalanche et d’hypothermie en raison des températures extrêmes.

    Les chiffres de ces cinq dernières années témoignent de la dangerosité de ces nouvelles routes :

    5 personnes y ont trouvé la mort, 3 se sont retrouvées en état de handicap et une vingtaine ont été victimes de fractures, sans compter les nombreuses personnes disparues.

    De Bardonecchia au Col de l’Échelle, une ascension à haut risque

    Gare de Bardonnechia, Italie © Ophélie Chauvin

    C’est davantage depuis Bardonecchia, petit village italien enclavé sur la ligne ferroviaire Turin – Paris, que de nombreuses personnes migrantes s’engageaient dans la traversée du Col de l’Échelle, qui culmine à 1 762 mètres d’altitude.

    © Ophélie Chauvin
    Col de l’Echelle, France. © Ophélie Chauvin

    C’est ici, qu’en 2018, le mouvement Génération Identitaire avait mené une action coup-de-poing en brandissant une banderole “anti-migrants” pour leur bloquer la route.

    Et aujourd’hui encore, des membres de groupes d’extrême droite continuent de retirer les balises de direction des sentiers pour que les personnes migrantes se perdent.

    L’ascension à haut risque du Col de l’Échelle, débouche sur le village de Névache, situé à quelques kilomètres de Briançon.

    © Ophélie Chauvin
    Névache, France. © Ophélie Chauvin

    D’Oulx à Montgenèvre, la boucle migratoire face à l’explosion des refoulements

    Oulx, Italie © Ophélie Chauvin

    Depuis le renforcement des contrôles de police aux abords du Col de l’Échelle, c’est à Oulx, village du Piémont italien situé sur la ligne ferroviaire Turin-Paris, que s’est déplacée la problématique migratoire.

    À quelques pas de la gare, le Refuge d’Oulx peine à assurer dignement l’accueil d’urgence des personnes migrantes. Aux nombreuses arrivées depuis l’Italie, s’ajoutent les retours liés aux très nombreux refoulements à la frontière opérés par la PAF française.

    © Ophélie Chauvin
    Le Refuge d’Oulx est géré par l’ONG Talita Kum, fondée par un prêtre local. Ouvert de nuit, il dispose d’une capacité de 60 places.Italie. © Ophélie Chauvin

    Revenues au point de départ, les personnes en exil s’y reprennent souvent à plusieurs reprises avant de parvenir à franchir la frontière.

    La Croix-Rouge italienne a installé un abri de jour aux abords de la gare d’Oulx. © Ophélie Chauvin

    Bloquées aux villes frontalières piémontaises et dans une certaine errance, elles revivent inlassablement cette boucle migratoire infernale.

    © Ophélie Chauvin

    Gaïa, salariée d’une association catholique italienne, tient une permanence d’aide juridique à Oulx.

    Quotidiennement, elle tourne dans la gare pour aller à la rencontre des personnes migrantes, les écouter, et éventuellement les orienter vers le Refuge.

    La plupart des personnes exilées qui arrivent ici sont bien déterminées à poursuivre leur route jusqu’en France. Les bénévoles le savent.

    L’enjeu est donc de les informer sur les dangers que représente la traversée des montagnes, surtout l’hiver.

    © Ophélie Chauvin

    Le vestiaire solidaire du Refuge d’Oulx permet la distribution de vêtements chauds.

    La plupart des personnes n’ont jamais vu la neige, ou presque, et sont loin d’être équipées de vêtements adéquats pour affronter les températures négatives hivernales.

    C’est une personne sur dix qui souffre d’engelures ; parfois au point de devoir subir des amputations.

    Cette prévention s’impose d’autant plus que depuis 2019, une population migratoire de plus en plus vulnérable foule les routes franco-italiennes : des femmes enceintes, des familles et des enfants – qui pour la plupart, nés sur la route des Balkans, n’ont connu que l’exil —.

    La traque de Montgenèvre

    À Oulx, l’escale n’est que de courte durée pour celles et ceux qui se dirigent ensuite à Montgenèvre ; à pied, en stop ou en navettes publiques, lorsque la délation des chauffeurs ne les empêche pas d’arriver à destination.

    Parking des navettes publiques “Zou” à Oulx qui permettent de rejoindre la France. © Ophélie Chauvin

    De là, ils et elles tenteront de contourner le poste frontalier en traversant les montagnes pour rejoindre Briançon, malgré les traques policières, comme nous avons pu le constater lors d’une mission d’observation coordonnée par Emilie de l’Anafé, à laquelle nous avons assisté un soir.

    Poste-frontalier de Montgenèvre. © Ophélie Chauvin

    L’Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers (Anafé) effectue régulièrement des missions d’observation, comme celle-ci, et recueille des témoignages des personnes migrantes.

    Grâce à ces informations, et avec trente années d’expertise, l’association vient en aide aux personnes illégalement détenues ou refoulées aux frontières, et renforce son plaidoyer pour réformer les législations et les pratiques abusives aux frontières.

    © Ophélie Chauvin
    Des salariés du CCFD-Terre Solidaire assistent notre partenaire, l’ANAFE, lors d’une mission d’observation au poste-frontière de Montgenèvre, France. © Ophélie Chauvin.
    © Ophélie Chauvin
    Marianne et Olivier, salarié.e.s du CCFD-Terre Solidaire, observent les montagnes à la recherche d’éventuelles lueurs de lampes torches. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    Olivier observe les allées et venues des gendarmes qui patrouillent dans la ville et les sentiers de montagne. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    Les nombreuses personnes migrantes qui tentent chaque jour de traverser les montagnes pour rejoindre Briançon, font face à des violations de leurs droits. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin

    “On a interrompu leur petite grimpette”, avons-nous entendu avant de voir une fourgonnette redescendre des sentiers, et la police, enjouée, décharger les affaires prises aux personnes qu’ils ont refoulées.

    Nous apprendrons plus tard, que cette nuit-là, une personne d’origine soudanaise a été portée disparue : pris de panique par des phares qu’il a pris pour une voiture de police, il a tenté de se cacher et a chuté d’une pente.

    Combien de tragédies comme celle de ce jeune Soudanais doivent encore s’écrire pour que cessent les traques policières qui mettent chaque jour des dizaines de vies en danger ? Pour que les personnes en exil puissent enfin bénéficier d’un accueil digne ?

    Dans le Briançonnais, la solidarité s’exprime malgré l’épuisement

    © Ophélie Chauvin
    Briançon, France © Ophélie Chauvin

    Depuis 2017, de nombreuses personnes habitant la région du Briançonnais, et d’autres, venues des quatre coins de la France, se sont mobilisées pour l’accueil et la défense des droits des personnes migrantes le long des routes transalpines.

    Pour Michel, membre de l’association Tous Migrants (partenaire du CCFD-Terre Solidaire), il est plus que nécessaire de “repenser les logiques d’hospitalité et de couper court aux discours xénophobes”.

    Depuis 2015, l’association citoyenne Tous Migrants mène des actions de sensibilisation et de plaidoyer pour le respect des droits fondamentaux des personnes exilées dans la non-violence. Elle coordonne également les maraudes organisées pour aller porter secours aux personnes migrantes en difficultés dans les montagnes.

    “On doit assumer certains risques, et on doit s’organiser pour dénoncer ce qui se passe”.

    affirme Michel

    À Briançon, des refuges pour penser la solidarité autrement

    Le Fort-des-trois-Têtes débouche sur le pont de l’Asfeld permet de rejoindre la vieille ville de Briançon. © Ophélie Chauvin

    Passées par le Fort-des-trois-Têtes, à une vingtaine de minutes à pied de la vieille ville touristique de Briançon, c’est bien souvent exténuées et blessées qu’arrivent les personnes migrantes qui sont parvenues à traverser la frontière.

    Elles sont alors accueillies au Refuge de Briançon, gérée par l’association Refuges Solidaires.

    Au Refuge Solidaire, faire face à une surpopulation

    © Ophélie Chauvin

    Ces dernières semaines, c’est plus d’une centaine de personnes qui sont hébergées chaque soir au Refuge, malgré une capacité d’accueil de 35 places. 

    “Et on le sait, on va encore avoir plus de monde”, témoigne Pauline, salariée du Refuge.

    “Un matin, en arrivant, nous avons retrouvé une mère endormie sur le trottoir avec son bébé, car il n’y avait plus de place au refuge. Je crois que les gens ne réalisent pas ce qu’il se passe ici”, témoigne, indigné, Jonathan, bénévole du CCFD-Terre Solidaire et membre du CA de l’Association Refuges Solidaires.

    Auparavant, il s’agissait surtout d’hommes seuls venus principalement d’Afrique du Nord. Aujourd’hui, c’est de plus en plus de familles venues d’Afghanistan, d’Iran ou d’Afrique de l’Ouest, qui foulent les pavés briançonnais.

    “Gérer le refuge, c’est gérer de l’humain. C’est devoir faire face à une grande pauvreté où se côtoie une diversité de cultures”.

    témoigne Jonathan.

    Pour les bénévoles de l’association, l’année a été particulièrement difficile : à peine élue, la nouvelle mandature de la mairie de Briançon, passée aux mains des Républicains, a refusé de poursuivre la convention d’occupation du Refuge.

    Pour les réseaux locaux briançonnais, ce coup dur a poussé à repenser les liens et les logiques d’accueil en vue d’accroître la force de Briançon en tant que “ville accueillante”.

    Les Terrasses Solidaires : l’économie solidaire au service de l’accueil

    C’est notamment dans ce contexte que le Refuge Solidaire, qui s’apprête à emménager dans de nouveaux locaux acquis grâce à un financement participatif, se transformera en un tiers-lieu collaboratif : Les Terrasses Solidaires. Ce projet s’intègre dans une dynamique pensée pour réunir les différents acteurs solidaires de la région.

    500 m2 des Terrasses Solidaires seront dédiés à l’accueil des réfugiés, avec une capacité de 80 places.© Ophélie Chauvin

    Sur les 1 280 m2 de cette ancienne infirmerie, une partie permettra d’accueillir les personnes exilées dans des conditions dignes et plus adaptées, et une autre sera réservée à des projets d’économie solidaire pour financer le fonctionnement du lieu et favoriser une dimension plus inclusive.

    Ainsi, de nombreux chantiers sont à l’étude comme : la mise en place d’un restaurant solidaire ; la location de bureaux à des structures locales ; ou encore la création d’un centre médical.

    La Maison Bessoulie : favoriser l’insertion grâce au tourisme responsable

    © Ophélie Chauvin

    En périphérie de Briançon, la Maison Bessoulie, portée par l’association Quatorze, est un autre exemple de tiers-lieu solidaire.

    Celui-ci, financé grâce au tourisme responsable et soutenu par le CCFD-Terre Solidaire, vise à promouvoir un modèle d’hébergement de moyen-terme basé sur le vivre-ensemble et la rencontre avec la population locale.

    L’enjeu est de proposer, aux personnes en exil, une autre alternative que l’hébergement d’urgence ou le transit : la possibilité, à celles et ceux qui souhaitent s’installer dans le briançonnais, de s’intégrer socialement et professionnellement.

    Ces nouvelles initiatives, qui favorisent l’émancipation et l’insertion des personnes migrantes, se multiplient dans l’Hexagone, comme la Maison Sésame, à Herzeele notamment, près de Grande Synthe.

    Des forces bénévoles fragiles

    Jonathan, bénévole au Refuge Solidaire et au CCFD-Terre Solidaire dans les locaux des Terrasses Solidaires.© Ophélie Chauvin

    Malgré les difficultés rencontrées, l’engagement en faveur des personnes exilées résonne comme plus fort que tout. Derrière l’épuisement, les pressions subies et la confrontation à une détresse migratoire difficile à porter humainement, les bénévoles témoignent de ces rencontres et de ces petits moments qui confortent leur mobilisation.

    “Parmi les personnes migrantes, il y en a beaucoup qui découvrent la neige pour la première fois. Les voir sourire en faisant des bonshommes de neige, c’est un moment incroyable !”.

    raconte Jonathan, le sourire aux lèvres.
    © Ophélie Chauvin
    Juin 2021, Col de l’Echelle. Solène, Marianne et Olivier, salariés du CCFD-Terre Solidaire, ont remonté le chemin de l’exil en compagnie d’Emilie, de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé).
    © Ophélie Chauvin

    Ecoutez le podcast :

    A la frontière franco-italienne : la solidarité s’exprime.

  • Jonathan : son engagement bénévole au cœur de sa raison d’être

    Pour Jonathan, bénévole de l’équipe locale du CCFD-Terre Solidaire de Briançon, l’engagement associatif a toujours été un leitmotiv qui rythme son quotidien. D’une rencontre particulière à une philosophie d’action qui l’inspire, il nous raconte pourquoi il a décidé de s’engager à nos côtés.

    Portrait Jonathan © Léna Bousquet
    © Léna Bousquet

    (suite…)

  • Immersion au cœur de la lutte des résidents des Foyers de travailleurs migrants

    #Solidarité Chronique, épisode 2

    Direction Vitry-sur-Seine pour le deuxième épisode de notre série Migrations. Sidonie, journaliste mandatée, et Michael président du COPAF, nous embarquent au cœur de la réalité des travailleurs migrants du foyer des Ardoines. Entre insalubrité et menace d’expulsion, ils s’unissent pour faire entendre leur voix.

    (suite…)

  • Réactive : Transparence fiscale : la France se fait le porte-parole du MEDEF

    Paris, le 24 avril 2021. Alors qu’une mesure historique contre l’évasion fiscale – en négociation dans le cadre d’une directive européenne – est à portée de mains, Contexte vient de révéler que la France diffuse un document rédigé en partie par le MEDEF comme document de position française. Ces positions participent d’un travail de sape que la France mène en coulisse pour amoindrir toute chance d’adoption d’un texte efficace, en endossant sans filtre les demandes du premier lobby d’entreprises françaises : garantir la possibilité d’une exemption de publier des informations pendant six ans, et la limitation géographique du reporting, ce qui en annihilerait l’efficacité.

    (suite…)

  • A Calais, lutter ensemble pour défendre les droits des personnes migrantes

    Direction Calais, dans le Nord de la France, ville tristement connue pour les terribles conditions de vie des nombreuses personnes migrantes bloquées à la frontière franco-britannique. Marie Le Ray est coordinatrice à la PSM, un partenaire du CCFD-Terre Solidaire, et nous raconte comment son association lutte pour faire entendre leur voix.

    (suite…)

  • Agroécologie ou agro-industrie : le double discours de la France

    La France finance-t-elle davantage l’agroécologie ou l’agro-industrie dans les pays en développement ? En s’appuyant sur une nouvelle étude coproduite avec plusieurs organisations, Valentin Brochard, chargé de plaidoyer Souveraineté Alimentaire au CCFD-Terre Solidaire, dénonce l’incohérence entre les discours et les actions de la France.

    (suite…)

  • Adolé Quaye, révélatrice des talents des femmes immigrées

    Adolé Quaye est née au Togo mais vit en France depuis ses 13 ans. En 1989, elle prend la tête de Femmes inter associations – Inter service migrants (FIA-ISM), une organisation partenaire du CCFD-Terre Solidaire, qui valorise les savoir-faire des femmes issues de l’immigration. Rencontre.

    (suite…)

  • Migrations : une journée avec les associations engagées sur le terrain dans les environs de Calais

    Ecoutez notre premier podcast en immersion avec les associations qui défendent les droits des migrants dans les environs de Calais

    (suite…)

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