Sur la Syrie du jésuite Paolo Dall’Oglio

Publié le 30.04.2013

À l’occasion de la parution du livre :
La rage et la lumière
Un prêtre dans la révolution syrienne de Paolo Dall’Oglio

Les Éditions de l’Atelier et le Centre Sèvres organisent une Conférence/Débat de Paolo Dall’Oglio. Rencontre animée par Antoine d’Abbundo, rédacteur en chef de Pèlerin.

Après trente années passées en Syrie, le père Paolo Dall’Oglio nous livre un témoignage d’écorché vif dans son dernier ouvrage La rage et la lumière, un prêtre dans la révolution syrienne.

En juin 2012, le père Paolo a dû quitter la communauté du monastère syriaque de Mar Moussa, très engagée dans le dialogue islamo-chrétien, qu’il avait fondée dans les années 1980. Pris dans le tourbillon de la guerre, il s’est engagé en faveur de la révolution et a été contraint de fuir le pays à la demande des autorités religieuses qui craignaient que ses positions ne menacent les chrétiens syriens. Réfugié en Irak, il se confie à la journaliste Églantine Gabaix-Hialé, qui a elle-même passé deux ans dans le monastère syrien. Avec elle, le jésuite relit sa vie, son engagement inter religieux, son amour pour le Moyen-Orient et les événements qui l’ont conduit à l’exil.

La colère du père Paolo vient ainsi réveiller nos consciences et bousculer nos a-priori. Sans concession face à un dictateur sanguinaire qui bombarde population civile et hôpitaux, il réfute fermement l’idée répandue selon laquelle le régime serait un bouclier contre la prise de pouvoir des djihadistes et protègerait aussi les chrétiens. Il dénonce les atermoiements de la communauté internationale et n’hésite pas à critiquer l’embargo sur les armes, qui pénalise surtout la résistance démocratique.

Dans ce livre écrit dans l’urgence et le désarroi, son discours passionné est parfois décousu. Le récit du père frappe pourtant par la lumière du regard qu’il porte sur les anonymes syriens : jeunes, femmes, frères, mères, qu’il nous fait aimer. C’est avec cette même lumière qu’il sait regarder les combattants prêts à mourir et tous ceux qui acceptent la rencontre, y compris les djihadistes ou des officiels du régime. Paolo ne craint ni la liste des organisations terroristes, ni les anathèmes.
Même au cœur de la guerre, il s’efforce de vivre concrètement le dialogue. Le lecteur le suit dans ses tentatives de négociation de libération de prisonniers et ses prières partagées, que ce soit le Notre Père ou la Fatiha (prière musulmane) avec les endeuillés.

Sa posture géopoliticienne omniprésente et parfois fusionnelle ne plaira pas à
tous. L’essentiel est de l’écouter. Le père Paolo Dall’Oglio ne craint pas le débat,
mais l’indifférence et l’absence de dialogue.

Anne Isabelle Barthélémy
Faim Développement magazine n°275 – Juin/Juillet 2013

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