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Label bas-carbone : une fausse solution à la française

Publié le 17.12.2020| Mis à jour le 10.12.2021

Le label bas-carbone, créé en 2018 par le gouvernement français, vise à « récompenser les comportements vertueux » dans les secteurs tels que la forêt, l’agriculture, le bâtiment ou les transports.
Le problème? Non seulement le label ne va pas aider à la lutte contre le dérèglement climatique, mais il risque de retarder la transition à l’agroéocologie et fait courir de nouveaux risques aux agriculteurs


Les mécanismes de compensation carbone agricoles fleurissent dans le monde, et la communauté internationale devra se prononcer d’ici fin 2021 sur la prise en compte des terres notamment agricoles dans les marchés carbone (COP26).

Le CCFD-Terre Solidaire, avec les associations membres du Réseau Action Climat, s’est attelé au décryptage de sa déclinaison française.

Or l’étude du label Bas carbone et de sa 1ère déclinaison pour l’agriculture montre que la France s’engage gaiement dans une fausse solution : le label bas-carbone ne va non seulement pas aider dans la lutte contre le dérèglement climatique, mais il désincite à la transition agroécologique et fait courir de nouveaux risques aux agriculteurs.

Le label bas-carbone : le mensonge de la compensation carbone.

Le label bas-carbone vise avant tout à générer des financements pour l’agriculture via la compensation carbone : un agriculteur réduit ou séquestre des émissions de CO2, tandis qu’un financeur s’octroie cette réduction par l’achat d’un crédit carbone, dont une partie seulement revient à l’agriculteur.

Pourtant, ce mécanisme a tout faux :

– Des entreprises très polluantes, qui ne font aucun effort de réduction d’émissions, peuvent acheter des crédits carbone. Le label bas-carbone devient alors un outil de greenwashing.

– Le label considère qu’il y a réductions d’émissions de gaz à effet de serre dès lors que celles-ci sont plus basses que dans un scénario prospectif. Des projets dont les émissions augmentent peuvent donc être labellisés bas-carbone.

– Le label considère que les émissions séquestrées dans les sols et les réductions d’émissions à la source sont équivalentes alors que c’est faux. Ce mensonge coûte cher au climat.


Sa déclinaison pour l’agriculture : vers une industrialisation de l’agriculture française et une perte d’autonomie des agriculteurs.

Le label est à ce jour décliné pour les éleveurs et les producteurs laitiers, et le sera bientôt pour les grandes cultures (betteraves, céréales). Cette première déclinaison nous montre que :

– Le label encourage les pratiques d’optimisation agricole , et dans le même temps désincite à l’adoption des pratiques agroécologiques.

– Le label risque de précariser davantage les agriculteurs. Par exemple, en encourageant le développement de la méthanisation, il risque de tirer le prix du lait vers le bas. Les agriculteurs se retrouvent également à devoir négocier le prix des crédits carbone, et, s’ils se retrouvent dans l’incapacité de mettre en œuvre leurs engagements pour des raisons indépendantes de leur volonté (événement climatique, feux, etc.), ceux-ci devront rembourser les financements perçus.
Enfin, quel sera l’impact de la valorisation financière du carbone séquestré dans les sols sur le prix du foncier agricole ?

Pour le CCFD-Terre Solidaire, l’analyse du label bas-carbone confirme cette tendance de fond sur laquelle nous alertons les décideurs politiques depuis la signature de l’Accord de Paris : la compensation carbone en agriculture est une fausse solution pour le climat, et met en danger la transition agroécologique.

Label bas-carbone : fausse solution à la française (note d’analyse)

Lire aussi :
La séquestration du carbone dans les terres agricoles, miracle ou alibi ?
Infographie Climat : pourquoi faut-il changer notre système agricole et alimentaire
Agroécologie : la réponse aux enjeux du monde paysan

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avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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